Quelques hommes, parmi les Égyptiens, croyaient qu’il existait une intelligence suprême qui avait créé le monde, et que dans l’homme il existait de même une intelligence supérieure au corps, et qui était l'âme. Mais cette idée grande et sublime n’était admise et conservée que par quelques êtres plus éclairés que la multitude. Or, comme ils attachaient le plus grand prix à cette opinion, qui les élevait au-dessus des autres hommes, ils l’enveloppaient de mystères impénétrables.
En jetant un coup d’œil rapide sur les commencements des Grecs , on les voit passer de l’état de barbarie à une vie plus douce et plus convenable. Ils abandonnent bientôt lés cavernes, les creux des arbres et les forêts, pour venir habiter des cabanes, des bourgs, des villes. Quelques chefs de colonies civilisées leur apportent les sciences , les arts, des lois, un culte religieux. Habiles à profiter des leçons de leurs maîtres, ils les surpassent en peu de temps, et voient naître parmi eux des héros dont les noms sont immortels. C'est alors que l’on parvient à l’histoire de Persée, Bellérophon, Hercule, Thésée, Castor et Pollux, et mille autres, dont les actions prodigieuses ont été chantées par leurs poètes, et sont encore représentées sur nos théâtres. On apprend en même temps comment furent institués ces jeux et ces fêtes qui rendirent la Grèce si célèbre.
Si l’on veut remonter à l’origine de l’idolâtrie, il faut remonter jusqu’à l’origine des passions. Les livres saints peuvent seuls nous apprendre la véritable cause des malheurs et des désordres du genre humain. Cette lumière céleste a seule le pouvoir de dissiper les ténèbres; et c’est en la prenant pour guide que l’homme , reconnaissant à la fois son impuissance et son orgueil , cesse enfin d’être le jouet de ses incertitudes.