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Citation de genou


genou
20 septembre 2013
– Monsieur, ma gratitude envers vous n’a pas de bornes.

– Tais-toi. Je ne parle pas pour que tu me répondes, mais parce que j’ai un petit discours à placer. Je continue. Employé par moi à diverses besognes, tu avoueras loyalement que tu t’en es acquitté avec une maladresse insigne et une inintelligence notoire. Je ne m’en plains pas, mon admiration pour ta barbe blanche et ta bobine de parfait honnête homme n’ayant subi aucun déchet. Mais je constate. Ainsi, dans le poste où je t’ai mis depuis quelques semaines, afin de protéger le marquis d’Erlemont contre les intrigues qui le menacent, dans ce poste où ta mission consistait tout bonnement à explorer les tiroirs secrets, à recueillir les papiers équivoques et à écouter les conversations, à quoi es-tu arrivé ? à peau-de-zébie. Bien plus, il est hors de doute que le marquis se méfie de toi. Enfin, chaque fois que tu utilises notre installation téléphonique particulière, tu choisis le moment où je dors pour me révéler d’incroyables niaiseries. Dans ces conditions…

– Dans ces conditions, vous me donnez mes huit jours, fit Courville piteusement.

– Non, mais je prends l’affaire en main, et je la prends parce que s’y trouve mêlée la plus ravissante enfant aux cheveux d’or que j’aie jamais rencontrée.

– Puis-je vous rappeler, monsieur, l’existence de Sa Majesté la reine Olga ?

– Je me fous de Sa Majesté la reine de Borostyrie. Rien ne compte plus pour moi qu’Antonine, dite Clara la Blonde. Il faut que tout cela marche rondement, que je sache ce que complote le sieur Valthex, en quoi consiste le secret du marquis, et pourquoi survient inopinément aujourd’hui la soi-disant maîtresse du grand Paul.
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