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Citation de coco4649


LE CENTAURE



Extrait 2

Mon accroissement eut son cours presque entier dans les ombres
où j’étais né. Le fond de mon séjour se trouvait si avancé dans
l’épaisseur de la montagne, que j’eusse ignoré le côté de l’issue,
si, détournant quelquefois dans cette ouverture, les vents n’y
eussent jeté des fraîcheurs et des troubles soudains. Quelquefois
aussi, ma mère rentrait, environnée du parfum des vallées ou
ruisselante des flots qu’elle fréquentait. Or, ces retours qu’elle
faisait, sans m’instruire jamais des vallons ni des fleuves, mais
suivie de leurs émanations, inquiétaient mes esprits, et je rôdais
tout agité dans mes ombres. Quels sont-ils, me disais-je, ces dehors
où ma mère s’emporte, et qu’y règne-t-il de si puissant qui l’appelle
à soi si fréquemment ? Mais qu’y ressent-on de si opposé qu’elle en
revienne chaque jour diversement émue ? Ma mère rentrait, tantôt
animée d’une joie profonde, et tantôt triste et traînante et comme
blessée.
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