La
sorcellerieEmission consacrée à l'histoire de la
sorcellerie en France.
- Au début : L'émission commence par la lecture d'une lettre écrite par une femme (épouse d'un guérisseur de la Sarthe).
- A 1'00 : indicatif de l'émission.
- A 1'40 : lancement d'Hélène CARDIN.
- A 2'05, à 3'53
Maxime PREAUD, conservateur à la B.N. et organisateur d'une exposition sur la
sorcellerie : Définition de la...
Dürer à 26 ans à peine quand ses grandes gravures sur bois de l'Apocalypse le rendent brusquement célèbre.
Ces visions d'angoisse et d'épouvante éclatent dans un univers inquiet. Le Moyen-Âge finissant laisse après lui comme un murmure de fin du monde. Les révoltes des paysans qui assiègent les châteaux, l'ébranlement de l'Eglise et les soubresauts avant-coureurs de la Réforme, l'action des prédicateurs itinérants, souvent suivis de hordes humaines chassées par l'épidémie ou la famine, toute cette agitation contribue à répandre, jusque dans les bourgeoisies les plus prospères, l'idée que le jugement dernier est proche.
Le pourceau monstrueux. Burin 11,8 x 12,7 cm. [v. 1496]
Le Ier mars 1496 naquit à Landser en Alsace un pourceau monstrueux avec huit pattes, quatre oreilles et deux langues pour une seule tête. Cette merveille eut immédiatement droit aux honneurs de la presse : Sébastien Brant publia chez Bergmann de Olpe une feuille volante illustrée où il était question du symbole de l'Antéchrist. Dürer, amoureux de la mesure et de la symétrie, et fasciné par ce qui en est l'antithèse, ne pouvait manquer d'être inspiré par cette illustration, qu'il interpréta fort librement.
(p. 44)
Il dit aussi que la justesse de l'oeil consiste à mettre en place et à disposer sans effort toutes les tailles de la composition et que l'oeil d'or doit s'entendre de celui qui peut à première vue tracer un cercle et y poser le point de centre avec autant d'exactitude qu'on pourroit le faire avec un compas. Il entendoit par ces paroles qu'un oeil semblable est nécessaire à tous ceux qui se livrent à la gravure. (p.14)
Opinions de M. Mellan sur la gravure.
Quelque désir qu'aient les hommes de n'importe quel bien terrestre, il peut être complètement assouvi jusqu'à se transformer en dégoût, excepté seulement le désir d'acquérir un grand savoir, dont personne ne se dégoûte. (Projet de préface au Livre du peintre, 1512).
(p. 108)
Le Rhinocéros. Bois. 21,4 x 29,8 cm, 1515
Le 20 mai 1515 arriva à Lisbonne, en provenance des Indes, un rhinocéros, cadeau pour Emmanuel Ier, roi du Portugal. Celui-ci le destinait au pape Léon X, mais l'animal ne parvint pas à Rome, s'étant noyé accidentellement dans le golfe de Gênes. Dürer lui-même n'a pas vu le rhinocéros en chair et en os, mais seulement le dessin qu'avait exécuté Valentin Ferdinand, un morave installé à Lisbonne, avant de l'envoyer à l'un de ses amis nürembergeois. Et c'est d'après ce dessin que Dürer a gravé cette planche qui connut un succès considérable : elle fut éditée hui fois, dont sept après la mort de l'artiste; l'édition en clair-obscur est parue à Amsterdam en 1620.
L'Europe, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, semble n'avoir connu le rhinocéros que par cette image; on le retrouve un peu partout : dans un des monuments projetés pour célébrer l'entrée de Henri II à Paris, dans les armoiries du duc de Florence au XVIe siècle, fin XVIe - début XVIIe dans le décor d'un plafond colombien, dans un bronze italien du XVIIe, au XVIIIe dans une monumentale porcelaine de Meissen.
(p. 44 - 45)
Claude Mellan ne se contenta de graver et de dessiner, il peignit aussi. Des témoignages contemporains le disent comme une chose naturelle, il n'y a donc aucune raison d'en douter. Nous partageons d'ailleurs tout à fait l'avis de Jacques Thuillier selon lequel la gravure de Mellan est celle d'un peintre : "Cette taille simple, d'une seule venue, sans croisements ni pointillés, qui rendit fameuse sa manière, n'est peut-être que la découverte technique née d'un besoin plus profond : celui de s'emparer de la lumière, de la faire glisser sur les surfaces, de supprimer les contours pour mieux jouer des effets de clarté. Certaines pièces de la maturité effacent tout support linéaire, allègent à l'extrême les ombres, soutiennent la prouesse plastique, jusqu'à la gageure, jusqu'à l'échec. L'oeuvre gravé reprend peut-être tout son sens lorsqu'on se souvient précisément que Mellan le graveur était d'abord, et de nature, un peintre." (p.17)
Claude Mellan peintre
Némésis. Burin. 33,3 x 22,9 cm [v. 1501-1502]
La gravure est désignée sous ce nom dans le Journal de voyage au Pays-Bas.
Némésis est le nom que porte la divinité grecque chargée d'exprimer la jalousie de l'Olympe à l'égard des mortels trop ambitieux : Promethée, Phaëton, Tantale, etc., non seulement les orgueilleux mais tous ceux qui franchissent les limites que le destin leur a une fois pour toutes assignées. Qui passe la mesure doit être puni.
Cette idée fondamentale de la sagesse grecque et que de nombreuses maximes antiques rappellent a certainement beaucoup impressionné Dürer, au point qu'il en fait presque la base de ses théories sur la peinture.
"Garde-toi de l'excès : l'harmonie entre deux termes voilà qui est beau."
"Entre trop et trop peu est un juste milieu : efforce-toi d'y atteindre dans toutes tes oeuvres." (Projet de préface au Traité des proportions, 1512)
(p. 78)
Il dit que le dessin est l'unique base de la gravure, et que la grande pratique fait trouver facilement plus tard l'invention de la taille ; que pour l'inventer avec quelque fondement, il faut prendre modèle sur les draperies et sur les vêtements rayés, qui font voir les biaisements et le chemin qu'elle doit suivre selon la direction des plis et leur rencontre. Il s'est toujours servi de ce moyen dans ses ouvrages. (p.13)
Opinions de M. Mellan sur la gravure.
La beauté de la gravure, c'est sa souplesse ; on ne devroit pour ainsi dire se servir du burin qu'avec légèreté, comme on se sert d'une pierre de touche. La belle manière ne consiste pas dans la manufacture, qui n'est rien en elle-même ; la belle manière consiste dans le goût et dans le bel effet des choses. (p.14)
Opinions de M. Mellan sur la gravure.
Il n'est pas exclu, si un ignorant dit à quelqu'un une vérité, qu'il faille le croire. Car il est possible qu'un paysan te dise quelle erreur se trouve dans ton oeuvre, sans pouvoir t'expliquer et t'apprendre comment tu dois y porter remède. (Traité des proportions, livre III).
(p. 6)