Maynard Reece

Vous aurez probablement du mal à trouver ce superbe livre du peintre animalier Maynard Reece car il n'est malheureusement plus édité. Je ne suis certes probablement pas la plus objective du monde car je suis fan d'ornithologie en général et des anatidés en particulier. Or, ce live est une monographie de peintures dévolues à 99 % aux canards sauvages du nord de l'Amérique du Nord (états du centre-nord des USA et Canada).

Beaucoup d'espèces sont communes avec celles qu'il nous est possible d'observer sous nos latitudes en frange du continent européen, mais certaines autres sont plus typiques des climats septentrionaux et/ou américains. Je pense notamment aux garrots albéolés ou aux garrots arlequins, aux harles couronnés ou aux canards carolins et à quelques autres mais je sais que les non-spécialistes risquent d'en trouver la liste ennuyeuse.

Il n'empêche que le peintre nous offre des scènes vibrantes de vérité que j'ai souvent vécues de façon analogue dans les marais de la vallée de la Dive, baie du Mont Saint-Michel, Baie des Veys ou baie de Somme où j'ai passé de longues heures à attendre et espérer (en espagnol c'est le même verbe, je comprends maintenant) la venue de ces merveilleux volatiles.

Une agilité incomparable dans les airs, notamment dans les forêts inondées, une aisance qui fait envie dans les eaux. On a coutume de voir les canards comme des animaux patauds et gauches, mais c'est que l'on oublie que la terre ferme est le troisième et dernier des éléments dans lesquels ils évoluent. Et il n'empêche que je mets au défi une grande partie de la population d'attraper à la course un canard sauvage même privé de l'usage de ses ailes, tout gauche et malhabile qu'il puisse paraître.

Non, ce sont des animaux extraordinairement libres et capables d'évoluer dans des milieux aussi divers qu'adverses (rase campagne, bords de mer, plongée, torrents, lacs, etc.) et les peintures de Maynard Reece fleurent bon cette sensation de liberté, cette maîtrise des espaces, ces décollages à pic, ces slaloms entre les troncs ou ces longues pistes d'atterrissage que constituent les plans d'eau.

On en prend donc plein les mirettes, et si l'on a une petite fibre ornithologique, on ne peut qu'apprécier cet ouvrage d'une qualité rare, mais ce n'est là que mon tout petit avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

N. B. : le tableau retenu pour illustrer la couverture n'est de loin pas le meilleur de l'ouvrage, j'aurais même tendance à penser qu'il s'agit d'un des moins bons, mais, c'est bien connu, les éditeurs ont leurs raisons que la raison ne connaît pas, ou quelque chose dans ce genre.