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Critiques de Mehdi Omaïs (11)
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Le sang des éditeurs

Théophile pense être un raté : à 30 ans il n'a pas vraiment de travail, habite chez ses parents, doit reprendre sans joie la boutique de son père et n'arrive pas à finir son roman. L'avenir n'a pas vraiment de couleur jusqu'à ce qu'il reçoive un mot de son père, écrit avant que ce dernier décède. Remotivé, Théophile termine son roman et l'envoie, plein d'espoir, à une quinzaine de maisons d'édition. Mais les réponses négatives s'enchaînent et Théophile perd espoir, avant de perdre la raison et d'agir, d'une manière plutôt sanglante...



Roman sans prétention, vraiment sympa à lire avec des réflexions assez véridiques et cinglantes sur le monde de l'édition. Omaïs porte un regard lucide sur l'état des publications aujourd'hui et toute la première partie du livre crie parfaitement le malaise, la solitude, le désespoir de ceux qui tentent de faire reconnaître leur travail d'écrivain. Et tout y passe : du mec publié mais dont tout le monde se fout à côté de la starlette au nanti qui se fait publier grâce à son nom et qui écrit de la daube ; de l'éditeur qui se sert des noms vendeurs pour financer la publication d'illustres inconnus au marché de l'autoédition comme dernier recours ; de l'archétype de l'homme d'affaires ou de la connasse carriériste qui cherchent le pognon sans même savoir si la personne qu'ils ont en face d'eux sait écrire ou non à l'auto-entrepreneur qui se démène dans un marché ultra-concurrentiel pour sortir la tête de l'eau et tenter de publier de la qualité qui rapporte que dalle...

Cette première partie est triste et sonne vraiment juste. La deuxième apporte un côté réalistico-fictif qui n'est pas pour déplaire avec sa série de meurtres et les procédés employés pour piéger les victimes dignes d'un bon polar. Ce livre est presque une mise en abyme, un livre dans un livre. Le personnage principal perd complètement la raison, ses motifs de vengeance sont assez faibles, mais l'histoire nous embarque dans un tourbillon assez bien mené avec une fin au léger pied-de-nez.

On n'a pas en face de soi le livre du siècle, mais l'écriture est intelligente et agréable, le fond captive de par son actualité désespérante sur le monde de la littérature et l'intrigue est crédible.

On passe un bon moment avec Mehdi Omaïs, il y a de quoi retenter l'expérience !
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Le sang des éditeurs

Depuis ma lecture de son premier roman " la Mort est belle", j'avais été intriguée par le style d'écriture de Mehdi Omaïs, l'intelligence de son "ton" mais également l'originalité, l'idée qui se trouvait derrière son roman. Les écrits suivants ont confirmé cette impression originelle.

Dans ce nouveau roman, l'auteur nous présente une nouvelle facette de son talent et nous entraîne dans un nouveau genre.



Le sang des éditeurs brosse le portrait d'un jeune écrivain, désireux de se faire connaître, bercé des illusions nobles, propre à tout ignorant des véritables enjeux de la sphère littéraire contemporaine, qui se verra confronter à la dureté de l'envers du décor.



L'histoire se lit facilement, l'intrigue tient la route, merveilleusement bien ficelée. Le personnage principal est superbement bien présenté, ses émotions, ses illusions. Nous parcourons avec lui ce long chemin vers la reconnaissance de sa propre naïveté.

Certaines scènes sont gores, détaillées mais merveilleusement bien dosées.



Ce fut un plaisir de découvrir ce roman que j'ai terminé en une journée tant j'étais curieuse d'en connaître la fin. Difficile de s'en détacher.

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La mort est belle

Un style envoûtant, une lecture fluide. J'ai beaucoup aimé ce roman tout à fait unique en son genre. Mehdi Omaïs nous entraîne dans une aventure contre la montre avant de nous présenter la mort d'une manière particulière mais fascinante. Surtout, il arrive à placer une romance touchante dans une ambiance assez pesante. Il s'agit d'une véritable introspection qui nous amène à reconsidérer notre vie et à nous demander si finalement nous mesurons notre chance de pouvoir se dire vivant.
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Le sang des éditeurs

Pour plusieurs raisons, j'étais curieuse de lire "le sang des éditeurs". Je trouvais surtout l'idée de départ géniale : un auteur refusé de partout tueur d'éditeurs. Une sorte de "Couperet" pour artiste méconnu. Je ne suis pourtant pas une grande lectrice de polars.

Le style m'a étonnée, très visuel, avec des comparaisons et des détails étonnants ( la couleur d'une carnation comparée à une purée d'aubergine si je me souviens bien.) Il y a de l'humour dans le récit - heureusement car ce serait trop glauque si ce n'était qu'un jeu de massacre. J'ai trouvé cependant que les morts s'enchaînaient un peu vite à la fin. le basculement du personnage vers l'horreur est aussi un peu rapide. Cependant son pétage de plombs peut s'expliquer par les expériences malheureuses qu'il vit juste avant de tuer son premier éditeur. (Attention : je ne cherche pas d'excuse au héros qui est vraiment détestable ! La psychologie des personnages féminins et Jacques, son ami, n'est pas trop détaillée, ce qui est un peu dommage.)

"Le sang des éditeurs" est une lecture rapide et plutôt plaisante. Pour le coup, j'aurai aimé avoir quelques pages de plus à lire. A quand "le sang des auteurs" ou" la revanche d'un éditeur" ???
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Le sang des éditeurs

Je tiens tout d'abord à remercier les Editions Pascal Galodé et Babelio pour m'avoir permis de découvrir cet auteur.



Ce court roman condense en moins de 200 pages une critique du monde éditorial, un jeune homme complètement paumé qui a perdu tous ses repères et des meurtres d'une grande violence. Théophile est un jeune homme de trente ans qui n'a qu'un rêve : réussir à publier son roman, Les Dieux des Souterrains. A la mort de son père, il se jure d'y parvenir. Mais hélas, il va se heurter au monde cruel de l'édition, qui ne publie que les biographies sans intérêt de sportifs ou de stars de la télé-réalité. Des nombreuses lettres de refus découlent une rage et une envie de vengeance qui vont tout balayer sur leur passage. Car Théophile a décidé d'assassiner tous les éditeurs parisiens...



J'ai trouvé l'histoire prenante, sans temps morts, et l'écriture de l'auteur est agréable. L'humour noir est présent et bien dosé, ce que j'aime beaucoup dans ce genre de roman. La critique du monde éditorial fait mouche et l'on découvre avec un certain degré d'étonnement l'envers du décor du business littéraire. Malheureusement, je n'ai pas apprécié du tout le personnage principal : malgré ses pulsions meurtrières, je l'ai trouvé fade et sans intérêt. Idem pour les personnages secondaires. Les meurtres n'ont pas particulièrement capté mon attention : j'ai clairement déjà lu mieux ailleurs... La fin est satisfaisante et cohérente avec le reste du récit.



En bref, je dirais qu'il s'agit d'une lecture en demi-teinte, certains éléments auraient mérité d'être mieux exploités. Dommage.
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Le troisième Enfant

En quelques mots : Dans un aéroport Sylvie vient de rencontrer Ali. D’un regard, elle sait que le moment est important. Elle fait alors le choix de suivre son instinct et de dire oui à cet homme qui la demande en mariage alors qu'il ne se connaisse pas. Elle vient de dire oui à son destin et à celui de son futur enfant...





Paru en 2008, "Le Troisième enfant" est 2ème roman de Mehdi Omaïs et le 4ème roman que je découvre. Je n’ai finalement lu aucun de ses livres dans le sens de parution...



"Le Troisième enfant" est assurément son roman le plus sombre et le plus déroutant, mais aussi le plus rythmé où les destins se rencontrent et s’entremêlent autour d'un personnage principal : Sylvie.

Découpé en 3 partie, l'auteur au départ, pique notre curiosité et nous déroute avec des chapitres assez court où s'alternent passé, présent et futur de plusieurs personnages. Malin car sans être jamais pesant le suspens et le mystère sont bien présent et l'on avance assez vite dans l'histoire, où les rebondissements amènent chacun une vraie valeur ajoutée au récit jusqu'au tout dernier chapitre. Je n'ai vraiment pas vu venir les 20 dernières pages...



Je découvre ici les touches de l'auteur qui m'ont déjà plus dans ses autres romans, les liens du sang, les liens du coeur, le déracinement, les évocations du Liban et du Sénégal et toujours quelques références cinéphiles et musicales... Toujours présent également les petites touches de mots soutenus et un peu plus crus. Comme si la réalité devait prendre un peu de plus de force soulignée par ses mots qui percutent la lecture... L'ouverture du livre est d'ailleurs assez fort où l'on rencontre le premier personnage et qui évoque rapidement la drogue, le sexe et la mort... Dans un tout premier chapitre et quelques pages à peine...



Puis l'on délaisse assez vite ce premier personnage pour rencontrer Sylvie qui est avec Ali à une fête de famille et qui se souvient de sa rencontre avec Ali dans un aéroport... D'un regard, elle a su, d'un regard elle sait qu’il est cabossé. Elle sent le moment important pour elle et son destin...



Non, non je n'irai pas plus loin dans l'évocation de l'histoire et de ses personnages auxquels l'on s'attache très vite mais cela illustre assez bien le rythme imposé tout le long du livre où l'on se demande à chaque fin de chapitre et début du suivant où va nous mener l'auteur. L’alternance est bien dosée, créant de l’attente, du suspens mais toujours sans une trop grande frustration. "Le Troisième enfant" est définitivement son roman le plus rythmé où les rebondissements ont vraiment été surprenants et inattendus, donnant une nouvelle impulsion à l'histoire à chaque fois, jusqu'aux toutes dernières pages !

Astucieux et savoureux, mais jetant une ombre particulière au récit...



Un livre qui parle des rencontres, des choix, des liens familiaux, de la parentalité, des choix, de la maladie, de la guerre, du destin... Un livre qui évoque tout autant, l'air de rien, le pouvoir des mots par l'histoire qui de dévoile de page en page par les mots échangés entre les personnages eux-même mais aussi par la faculté des mots incrustés sur la page à nous embarquer rapidement dans la vie de Sylvie... Des mots à la fois délicats, subtils et forts au service de ces destins qui se font de plus en plus fragiles...



Je me surprend ici à noter que les prénoms choisis sont assez "vieillots" Sylvie, Martine, Boris, Arthur, Pierre... Je me suis d'ailleurs toujours demandé comment un auteur déterminait les prénoms de ses personnages... Mystère...



En parlant personnage, ils se révèlent tous lentement avec chacun une petit touche de mystère, une part secrète, une face cachée... Assez peu décrit voir pas du tout physiquement pour certains, l'imaginaire a ici toute sa place. Un personnage m'a vraiment touché et tiré le sourire et je regrette qu'il n'ai pas été plus présent. Il est la toute petite éclaircie dans ce roman qui reste bien sombre... Je parle ici du personnage de Wolfgang qui n'utilise pas les bons mots au bon moment... Vous m'en direz des nouvelles :)



Un roman parsemé de bonnes idées et qui offre à nouveau comme dans ses précédents romans, des clins d'oeils plein de sens comme ici lorsque Sylvie enferme dans une bouteille l'air du Liban pour emmener un bout du pays "un souvenir éternel"... moi qui ramasse toujours un petit caillou dans les pays que je traverse, pensez comme cela me parle...



219 pages qui défilent donc à toute vitesse, une lecture dynamique et fluide mais une histoire bien sombre empreinte d'une question : "est ce que le malheur appelle le malheur?". "est ce que le destin malheureux est la loi du karma?", et si l'espoir du changement n'était pas juste une question de choix?



A noter d'ailleurs l'évocation du livre "Le prophète" de Khalil Gibran qui aborde des questions universelles sur le thème de l'amour et qui y répond par des métaphores pleine de sens et que j'ai bien envie de découvrir rapidement...

"Le troisième enfant" est un livre qui ne peut laisser indifférent, le destin de Sylvie et du personnage qu'est Pierre pousse à la réflexion... Pousse à réfléchir sur l'impact de nos actes, à l'effet papillon que cela peut provoquer, à l'effet boomerang du karma, à la seconde chance...



Un très bon livre auquel on s'attache malgré une morale et une histoire profondément triste...





En bref : Un roman inattendu. De loin le livre le plus sombre et le plus dur avec une histoire bien rythmée aux multiples rebondissements où les personnages demeurent touchants et attachants malgré leurs noirceurs. Un roman marqué par le malheur, par les cycles de vie et l'empreinte des générations...




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La mort est belle

J'ai découvert "La mort est belle", parce que j'ai d'abord lu "Le livre perdu", du même auteur : Mehdi Omaïs. J'avais aimé son style moderne, ses personnages et la thématique de son roman, j'ai donc voulu découvrir son premier roman.



Et quelle belle idée j'ai eu ! Si, si ! J'ai finalement encore plus aimé celui là !

Tel un fil rouge conducteur, ou pas, Mehdi Omaïs nous fait voyager dans ses récits, en tout cas dans les deux romans que j'ai pu lire, au travers des thèmes qui semble lui être cher. C'est avec plaisir que j'ai retrouvé : le Sénégal, le Liban, l'amitié, la famille, l'amour et la mort. La vie en somme. Le tout saupoudré de suspens, de rebondissement, d'images et références cinématographiques, littéraires et musicales. Il faut savoir qu'il est aussi critique ciné ;).



Tout comme "le livre perdu" notre héros ici à 25 ans, est au tournant de sa vie, il est solitaire et n'a pour amie que Cécile, mais le parallèle s'arrête ici. Ici une histoire à tiroir, où l'on croit prendre une direction, mais non, puis l'histoire se dénoue en définitive dans un final inattendu. Parce que Edouard notre héro, à son propre destin et ce n'est pas celui auquel on pense au fil de la lecture...



En quelques mots, Edouard est donc un solitaire, il fait des études de droit pour devenir avocat, comme papa, maman et le grand frère. Solitaire et après une rupture amoureuse douloureuse, il aime en secret Carine, étudiante en droit elle aussi. Une nuit il fait un rêve où il croise une belle jeune femme, Gabrielle... Un matin, il la croise dans le métro...



Tout s'enchaîne alors très rapidement... Mais je ne vous gâcherais pas la lecture en parlant de la suite, juste que la lecture est fluide et rapide, on enchaîne très vite les pages pour vite savoir ce qu'il se passe et ce qui attend Edouard. Juste vous dire que l'on va de surprise en surprise...

De belles idées, de jolies rebondissement, un chemin initiatique qui mène Edouard vers son destin...



Un seul passage m'a un peu gêné, un petit "rêve/trip" nuageux avec un perroquet... Pourquoi pas ?, mais bon je n'ai peut-être pas saisi la référence... Et franchement le reste est tellement bon que l'on passe très vite à la suite. Des passages sont franchement savoureux, j'ai adoré certains rebondissements, d'ailleurs opportuns car bousculant un peu le lecteur, dont, sans trop en dire, le passage des "Et si". Et le prologue et l'épilogue sont parfaits !



On retrouve de page en page le style propre de l'auteur, fait de mots qui s'alterne dans un style tantôt soutenu, pas trop, ("l'atonie du regard", "énucléé"...), tantôt moderne. On retrouve les charmes du voyage, la découverte d'un pays, les questions que peuvent entrainer certaines rencontres et la question : Est ce que tout est écrit? Avons nous un destin ou avons nous le choix?...



Un livre à découvrir assurément qui m'a donné envie de revoir certains films ! Lisez le vous comprendrez ;)



Un roman singulier et original où le lecteur se fait surprendre au fil de la lecture. Un livre sur le destin, un livre sur les croyances ou pas. Sur des clichés ou pas. Un roman plein de rebondissement jusqu'au dernier...
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Le sang des éditeurs

En lisant le prologue, je me suis dit : ce roman sera un chef d'œuvre. Tout y était, une description particulièrement bien menée, un personnage des plus sadiques, une écriture crue et directe, une scène impressionnante qui entre directement dans le vif du sujet... Bref, c'est presque époustouflée et impatiente que j'ai entamé la première partie.



Directement moins emballée, j'ai découvert un personnage exécrable, égocentrique, macho, creux, inintéressant... bref LE anti-héros par excellence. J'avais envie de le gifler, de le secouer ! En outre, les petites scènes furtives, sans intérêt, décrivant des épisodes de sa vie, ne me plaisent pas davantage et m'ennuient profondément. Mais il fallait planter le décor, c'était fait.



Surtout que petit à petit, cela devenait davantage intéressant. Notre anti-héros se révolte, exulte sa rage, oublie les non-dits, déverse sa haine, ses pensées profondes... et tout cela avec une écriture que j'ai particulièrement appréciée. Une écriture fluide, qui va droit au but, utilisant un langage tantôt posé, tantôt virulent.



Tout cela annonçait la seconde partie, celle des meurtres, celle de la vengeance de notre anti-héros qui n'a pas réussi à se faire une place en tant qu'écrivain. Mais son acte ne représente pas un acte de lâcheté, plutôt un acte de rébellion, prouvant les travers de ce monde (impitoyable) qu'est celui de l'édition ! Selon lui, du moins.



Ainsi, l'envers du décor a particulièrement retenu mon attention. Le monde de l'édition est un monde compliqué dans lequel il n'est pas aisé de se faire une place, monde cruel qui participe à la désillusion de beaucoup d'écrivains désireux de partager une histoire, une plume, ou tout un monde. Chacune des allusions à l'édition m'a interpellée et intéressée et plusieurs fois je me suis surprise à hocher la tête comprenant l'une et l'autre partie.



A la fin, j'ai presque eu pitié de ce Théophile. La lettre finale m'a parue vraie et sans pitié (mais dans le bon sens du terme puisque c'est exactement ce qu'il fallait pour termine je pense). Et sa folie m'a un peu attendrie, malgré que je l'avais détesté pratiquement tout au long du roman.



Pour terminer, je voudrais juste dire que la mise en abime présente dans ce roman m'a beaucoup plu, j'ai trouvé cela plutôt bien mené et a donné un dernier aspect intéressant au roman.











Un grand merci à Babelio et aux éditions Pascal Galodé pour cette découverte !
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Le livre perdu

Attiré tout d'abord par le titre "Le livre perdu", puis par sa couverture, j'ai été convaincue par cette phrase en 4ème de couverture : "Et vous, jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour lire la fin de l'histoire qui vous a sauvé la vie?"



Prometteur non? L'importance des mots, des livres et du hasard ne sont pas en reste dans ma motivation et dans mon appréciation du livre. Des thèmes qui me parlent ! J'ai donc commencé ma lecture pleine d'attention.



Un livre complexe qui soulève beaucoup de question après lecture. Un livre qui nous attache assez rapidement au héros, Hassan, jeune homme de 25 ans, un peu perdu, qui cherche depuis toujours la reconnaissance de son père. Mais celui-ci s'est suicidé l'année dernière et depuis Hassan erre dans sa vie avec pour seul repère sa meilleure amie lesbienne, Rachel et sa mère qu'il méprise pour avoir refait sa vie avec un homme qui n'est pas son père...



Un livre plein d'espoir au départ, une quête pour un livre comme une quête de la vie. Une métaphore pour ce jeune homme qui cherche un amour impossible, celui de son père décédé.



J'ai d'abord cru page 122/231 que l'histoire allait prendre une direction et puis non... Astucieux de la part de l'auteur, on pense à un cliché mécanique et puis non, on est dans la réalité. Un livre donc empreint de réalisme avec tout ce qu'il peut apporter de plus froid et dur. La vie n'est pas un livre, on cherche parfois quelques choses qu'on ne peut trouver.

Un livre où le lecteur reste bien impuissant, incapable d'aider notre héros... Comme un accident que l'on voit arriver et qu'on ne peut empêcher... Pourtant regonfler d'espoir, au fil des rencontres et de sa quête, on retombe dans une tristesse qui nous attrape d'un seul coup. C'est injuste, c'est terriblement injuste, au moment où son écriture est reconnue et publiée, au moment où sa mère lui offre SA vérité, c'est trop tard, terriblement trop tard. (Difficile de ne pas spoiler pour parler du livre).



L'auteur ne fait aucun compromis, il suit son chemin, son histoire, ses mots, quitte à être brutal ou vulgaire, mais faisant en même temps parfois danser les mots entre eux. Des mots qui alternent entre style soutenu et style moderne. On passe facilement de "un écrivain en mode chrysalide" ou un "ta gueule" à un "regard aboulique" ou une "blancheur lactescente"...



Un livre sur un livre, pardon sur deux livres, que l'on a très envie de lire et qui pourtant n'existent pas... C'est comme nous parler du Père Noël alors que l'on sait que cela n'existe pas, profondément décevant d'espérer quelque chose qui n'est pas. Mais cela nous prouve également le talent d'écriture de Mehdi Omaïs qui nous délivre un roman sur la création d'un roman, le hasard de la vie et l'obsession sans compromis.



Note 6/10

Un livre qui évolue avec le temps, un livre qui en cache un autre! Un livre qui nous rappelle que la vie est ce quelle est. Parfois dure et moche. Un livre qui reste sombre et qui laisse le lecteur impuissant, frustré et triste... Mais qui nous rappelle comme il est important d'échanger et communiquer avec les autres.


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Le sang des éditeurs

S'il n'évite pas la caricature dans la peinture de Saint-Germain-des-Prés, la méchanceté du Sang des éditeurs fait ici des ravages. Outre ce jouissif jeu de massacre, Mehdi Omaïs compose aussi le portrait énigmatique d'un homme solitaire, perdu dans ses repères. Précision : l'éditeur de ce roman n'est pas installé dans le VIe arrondissement, mais à Saint-Malo...
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Cèdre et Baobab

* En deux mots : racine & rencontre



* En une question : Tout vient à point à qui sait attendre ou faut-il savoir provoquer son destin ?



« Cèdre et Baobab » de Mehdi Omaïs est le 4ème roman de cet auteur que j’ai découvert via « Le livre perdu » et « La mort est belle ». C'est à nouveau un bonheur de livre. Un superbe couverture, un histoire pleine de rebondissements et des mots qui sonnent et résonnent en nous par leur justesse.



283 pages on l'on retrouve donc avec plaisir le style dynamique et moderne de Mehdi Omaïs et les éléments qui pour moi forment son style.



Véritable touche de l’auteur, Mehdi Omaïs évoque comme dans ses précédents romans, une histoire parsemé de référence cinéphile (Thelma et Louise, La balade sauvage, Midnight Express) et références musicales (Percy Sledge Arthur, Jospeh, Frédérick Goldman & Jones, les pixies, John Hiatt, Ludovico Einandi...). D’ailleurs un petit conseil n’hésitez pas à en googler quelques uns, ce sont de vraies petites pépites si vous ne connaissez pas.



Mais il évoque également les deux pays qui lui son cher, le Sénégal et le Liban. A coup de description pleines de sensations et d’émotions, il nous dépeint habilement des pays que l’on pourrait presque toucher du doigt, ou reconnaître si un jour nos pas nous mène là-bas.



Des métaphores pleine de sens, mais surtout des personnages touchants et attachants, qui se révèlent de pages en pages. Gardant toujours un peu de surprise…



Un livre qui nous rappelle les surprises que peut nous réserver la vie, comme Walid qui en sortant du travail après une journée difficile se retrouve dans un rue qu’il ne connaît pas, et Anna qui ne prend jamais sa voiture et qui ce jour là, alors qu'elle vient de ramener sa meilleure amie à la gare se fait agresser précisément dans la rue où passe Walid… Pourquoi eux ? pourquoi ce jour là ? pourquoi cette rue ? Peu importe, seule la rencontre compte. Et surtout tout ce qu’elle impliquera…



L'importance des rencontres et aussi un trait commun aux romans de cet auteur, mais toujours différentes, toujours insolites et originales. Ici ce sont, des solitudes qui se rencontrent et qui malgré ce point commun ne sont pas complémentaires. Tout deux marqués par de lourd secret, sans famille et déracinés… L’effet papillon de nos actes qui vont alors les porter vers leurs destins.



Un livre plein de surprise et de rebondissement aussi inattendu que beau… Dans ce roman, l'attente du lecteur est plus dense, plus intense, les étapes et les surprises sont plus inattendues que ces précédents romans. Ne prenant jamais le chemin la facilité du cliché et de la facilité. Un rythme plaisant et judicieux avec des rappels et des métaphores simples et bienvenues.



Toujours dans un style résolument moderne, il évoque les transports en commun, parsemé désormais d’écouteur et de téléphone, chacun encore plus isolé volontaire. Chacun dans son univers. Il évoque également habilement réseaux sociaux, Star Academy, Grey Anatomy. Mais sème ici et là, des phrases merveilleuses qui alternent vérité, métaphores et mots compliqués. J’ai découvert les mots "tintinnabule", "sycophante", "argus", "atrabilaire", "priapique"... qu'il sème ici et là sans jamais devenir lourd ou pompeux, juste des petites touches qui nous rappelle la beauté des mots et le compliqué du langage et des mots oubliés...



Toujours dans la petite touche de l'auteur, le thème du père absent est aussi de retour. Anna qui l’a perdu tragiquement et lui qui n’a jamais connu son géniteur et qui a été déçu par son père adoptif… La mère ne l’est pas tellement plus, même si la mère adoptive est très touchante dans sa tendresse pour Walid et sa volonté de respecter ses choix. Le thème de l’écriture est aussi là avec la mère adoptive de Walid qui écrit des nouvelles. Avec une petite touche de destiné avec la femme de l’ancien directeur de l’orphelinat qui va lui faire une simple petite prédiction : « Ta mère vole, elle caresse le ciel »…



Un livre qui nous rappelle de ne jamais douter, de ne jamais perdre espoir et que le bonheur peut arriver à tout moment. Mais aussi le bonheur des relations vraies, franches et sincères.



Un livre qui se termine sur une frustration légère mais agréable qui pique la curiosité mais ne lèse pas trop et laisse finalement ouvert l’imagination. Qui s’ouvre sur demain… Une vie…



Envie de dire ce que j’ai aimé, d’en dire plus, mais ce fut un tel plaisir à lire et à découvrir que je ne le ferai pas. Mais décidément Mehdi Omaïs maitrise parfaitement l’art de la description, de l’inattendu dans un rythme équilibré et prenant. Le titre du roman prenant complètement sens en tournant la dernière page de ce moment passé avec Walid et Anna...





En bref : Subtil, inattendu et plein de charme « Cèdre et Baobab » se lit à tout vitesse, complètement prit dans l’histoire de ces deux êtres qui vont grâce à leur rencontre donner une nouvelle impulsion à leurs vies. Un rythme dynamique, une plume légère et belle avec de multiples métaphores pleine de sens. On ne veut quitter Anna et Walid, on aimerait que 3 petits points aillent plus loin…
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