Attiré tout d'abord par le titre "
Le livre perdu", puis par sa couverture, j'ai été convaincue par cette phrase en 4ème de couverture : "Et vous, jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour lire la fin de l'histoire qui vous a sauvé la vie?"
Prometteur non? L'importance des mots, des livres et du hasard ne sont pas en reste dans ma motivation et dans mon appréciation du livre. Des thèmes qui me parlent ! J'ai donc commencé ma lecture pleine d'attention.
Un livre complexe qui soulève beaucoup de question après lecture. Un livre qui nous attache assez rapidement au héros, Hassan, jeune homme de 25 ans, un peu perdu, qui cherche depuis toujours la reconnaissance de son père. Mais celui-ci s'est suicidé l'année dernière et depuis Hassan erre dans sa vie avec pour seul repère sa meilleure amie lesbienne, Rachel et sa mère qu'il méprise pour avoir refait sa vie avec un homme qui n'est pas son père...
Un livre plein d'espoir au départ, une quête pour un livre comme une quête de la vie. Une métaphore pour ce jeune homme qui cherche un amour impossible, celui de son père décédé.
J'ai d'abord cru page 122/231 que l'histoire allait prendre une direction et puis non... Astucieux de la part de l'auteur, on pense à un cliché mécanique et puis non, on est dans la réalité. Un livre donc empreint de réalisme avec tout ce qu'il peut apporter de plus froid et dur. La vie n'est pas un livre, on cherche parfois quelques choses qu'on ne peut trouver.
Un livre où le lecteur reste bien impuissant, incapable d'aider notre héros... Comme un accident que l'on voit arriver et qu'on ne peut empêcher... Pourtant regonfler d'espoir, au fil des rencontres et de sa quête, on retombe dans une tristesse qui nous attrape d'un seul coup. C'est injuste, c'est terriblement injuste, au moment où son écriture est reconnue et publiée, au moment où sa mère lui offre SA vérité, c'est trop tard, terriblement trop tard. (Difficile de ne pas spoiler pour parler du livre).
L'auteur ne fait aucun compromis, il suit son chemin, son histoire, ses mots, quitte à être brutal ou vulgaire, mais faisant en même temps parfois danser les mots entre eux. Des mots qui alternent entre style soutenu et style moderne. On passe facilement de "un écrivain en mode chrysalide" ou un "ta gueule" à un "regard aboulique" ou une "blancheur lactescente"...
Un livre sur un livre, pardon sur deux livres, que l'on a très envie de lire et qui pourtant n'existent pas... C'est comme nous parler du Père Noël alors que l'on sait que cela n'existe pas, profondément décevant d'espérer quelque chose qui n'est pas. Mais cela nous prouve également le talent d'écriture de
Mehdi Omaïs qui nous délivre un roman sur la création d'un roman, le hasard de la vie et l'obsession sans compromis.
Note 6/10
Un livre qui évolue avec le temps, un livre qui en cache un autre! Un livre qui nous rappelle que la vie est ce quelle est. Parfois dure et moche. Un livre qui reste sombre et qui laisse le lecteur impuissant, frustré et triste... Mais qui nous rappelle comme il est important d'échanger et communiquer avec les autres.
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