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Citation de scaalaire68


Ancée
Il y a autour d'Ancée, autre fils de Poséidon et fondateur de Samos, un mythe qui mérite d'être raconté.
Ancée était exigeant, sans cœur et se comportait mal avec ses esclaves.
Un jour qu'il plantait une vigne et désirait voir l'ouvrage s'achever au plus vite, il les obligea à travailler très durement. Si durement que l'un d'entre eux, plus hardi que les autres, se permit de lui rappeler ces paroles : « on ne tue pas le taureau qui tire la charrue ».
- Qu'insinues-tu ? Hurla Ancée.
- Ce que tu as compris, mon maître. Tu n'as pas raison de traiter ainsi ceux qui peinent pour que tu acquières richesses et pouvoir. Et je te dirai encore ceci : tu as tort de te hâter de voir le travail finir car jamais tu ne boiras le vin de cette vigne.

Fou de rage, Ancée préféra cependant ne pas répondre. Il avait peur. De nombreux humains avaient un sens divinatoire et les esclaves parfois, plus encore que les hommes libres.
Trois années passèrent et la vigne se couvrit de raisins. On fit les vendanges, on tira le moût puis vint le moment d'ouvrir les jarres.
Ancée prit alors une coupe et appela l'esclave qui avait prononcé ces paroles trois ans plus tôt.
- Viens là, toi. Remplis ma coupe de vin.
Sans souffler mot, l'esclave exécuta l'ordre de son maître.
- Verse du vin à tout le monde et sers-toi également.
Quand il eut terminé, Ancée leva sa coupe bien haut et dit à l'esclave :
- Tu te souviens de ce que tu m'as dit un jour ? Allez, à ta santé !
- Ne crois pas que je te veuille du mal, maître, mais malheureusement, il y a loin de la coupe aux lèvres.
Au même instant on entendit des cris d'effroi.
- Un sanglier ! Un sanglier dévaste toute la vigne !
Aussitôt Ancée laissa son vin, courut voir ce qui se passait et là, le sanglier se jeta sur lui et le tua.
Poséidon entra dans une colère irrépressible devant la si triste fin que les Moires avaient écrite pour son fils. La mer en furie soulevait des vagues gigantesques qui mettaient en péril tous ceux qui se trouvaient au large ; beaucoup même disparurent à jamais. Les lames se brisaient, rageuses, sur les rochers, éclaboussant le ciel de leur écume bouillonnante. Il fallut bien longtemps pour que s'apaise le courroux de Poséidon et que la mer retrouve son calme.
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