Allongé sur mon lit d’hôpital, je fixe le plafond, submergé par le chagrin. Comment en suis-je arrivé là ? Non seulement dans cette chambre mais dans cet état insupportable, le cœur et l’esprit en vrac. J’aimerais échapper à moi-même, ramper hors de ma tête et devenir une ombre tapie dans un coin. J’ai détruit tous ceux qui ont essayé de m’aimer. Ce constat me dévaste et m’oppresse.
On frappe à la porte de ma chambre, et elle s’ouvre lentement avant que je n’aie pu répondre. Le Dr Fox passe sa tête à la tignasse blanche à l’intérieur.
– Bonjour, Jake, dit-il en souriant.
Il entre et laisse la porte se refermer.
Le Dr Fox est le psychologue de l’hôpital. Il passe me voir depuis deux semaines, mais je n’ai rien à lui dire. Ses services ne m’intéressent pas, un point c’est tout.
Devant mon silence, il me regarde longuement.
– Toujours pas décidé à me parler de ce mois traumatisant que vous venez de vivre ? Vous seriez étonné de constater combien parler peut être salutaire, dit-il gentiment.
Emmuré dans le silence, je souffle. C’est vraiment la dernière chose dont j’aie besoin, un psy qui tente de me convaincre que tout irait mieux si je vidais mon sac.