Le monde entier était peut-être passé au numérique, mais Harry Bosch n'avait pas suivi le mouvement. Il se débrouillait avec un téléphone et un ordinateur portables. Il écoutait de la musique sur un iPod et il lui arrivait de lire le journal sur celui de sa fille. Mais pour le "livre du meurtre", il était et resterait toujours attaché au plastique et au papier. Harry Bosch était un dinosaure. Peu importait que le service s'oriente vers l'archivage numérique et que le nouveau PAB ne comporte plus d'endroits où coller des étagères pour ranger les gros classeurs bleus qui constituent ce livre du meurtre. Bosch restait fidèle aux traditions surtout quand il pensait qu'elles aidaient à attraper des tueurs.
(...) On pouvait, bien sûr, le réduire à un dossier numérique et le ranger dans une clé USB, mais, Dieu sait pourquoi, pareille opération le lui rendait moins réel et plus caché, sans parler du manque de respect pour les morts.