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Citation de Dranseb


Lorsque Meredith Coppelson pénétra dans le car Greyhound, l'atmosphère s'en trouva aussitôt refroidie.
Pour un peu, le diable lui-même aurait préféré tourner les talons et disparaitre.
Longiligne et haute plutôt que grande, d'une maigreur effrayante, elle était vêtue d'une jupe plissée écossaise qui lui descendait jusqu'aux chevilles, d'un gilet de laine gris boutonnée jusqu'au cou et d'un pardessus dont le teint rappelait la terre glaise les jours de pluie. Son visage aux pommettes saillantes s'achevait par un nez pointu qui semblait frémir chaque fois qu'elle posait son regard sur un des occupants de l'autocar. Deux yeux gris dans lesquels se lisaient tout les tourments de l'existence. Des tourments qui n'existaient pas chez elle, mais chez ses semblables, et qu'elle s'efforçait de repousser. Meredith Coppelson avait été tour à tour directrice d'école catholique, gouvernante, éducatrice, et, si dorénavant elle avait atteint l'âge de la retraite, elle n'en poursuivait pas moins sa croisade à l'encontre du démon sous toutes les formes possibles et imaginables.
...
La main droite rivée sur un gros sac de toile, la gauche cramponnée à un crucifix de bois pendu autour du cou, elle ressemblait à une version négative de Mary Poppins, un Disney sous Tranxene et Prozac. Elle détestait les personnes qui croisaient les jambes, ce n'était pas sain, c'était un manque d'éducation. Et certains hommes en profitaient pour se toucher discrètement leurs parties intimes, mon Dieu, quelle horreur !
Elle se félicitait de ce que la nature ne l'avait pas dotée d'une forte poitrine, même si elle avait un peu de formes qu'elle s'efforçait d'engoncer dans des tenues strictes...
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