Rentrer chez soi après une telle période était compliqué. Nan et les filles m'attendaient, mais je n'étais plus le même qu'avant de partir. Nous avions vécu des vies séparées pendant trop longtemps ; tant de choses étaient arrivées à Nan, à moi, c'était comme s'il avait fallu regreffer mes racines. C'est elle qui l'a fait pour moi. Elle a tissé de nouvelles vies pour nous tous, elle s'est occupée de la famille comme d'un jardin bien-aimé, elle en a arraché les mauvaises herbes, elle a veillé sur ses fleurs, elle les a aimées.
(p. 159-160)