En Europe, (...) les gouvernements des Etats-nations les plus "dénationalisés" dans la gestion des marchandises, des images et du travail ont semblé placer tout le fondement de leur légitimité dans l'opposition idéologique et politique à la mondialisation humaine. Ils se sont faits "protecteurs" de leurs populations contre les effets néfastes de cette mondialisation, en ciblant ses plus fragiles manifestations : le corps des migrants les moins protégés (économiquement et juridiquement) et des réfugiés, ou encore leurs descendants, considérés le plus souvent comme des "étrangers" infiltrés au sein même des périmètres nationaux.