Tous les créoles, même les plus révolutionnaires, tel Franz Fanon, pensent et écrivent que l'abolition de l'esclavage dans le monde fut l’œuvre charitable des Blancs.
Le créole s'est alors contenté de remercier le Blanc, et la preuve la plus brutale de ce fait est le nombre imposant de statues disséminées en France et aux colonies, représentant la France blanche caressant l'épaule de ce brave nègre à qui l'on vient de briser les chaînes…
En Guyane, le grand homme qui symbolise ces faits est Victor Schoelcher. Son crops repose au Panthéon…
On oublie que ce sont les marrons qui ont mené pendant deux siècles une guerre acharnée vers la liberté.
Ce que je reproche à Anne-Marie Javouhey, comme à tous les autres missionnaires, c’est d’être au service de l'État colonial, d'être des fonctionnaires au même titre que les professeurs qui enseignent à nos enfants l'histoire et la géographie d'un pays où ils n'iront peut-être jamais : la France.
La pédagogie occidentale semble plutôt faite pour créer des professeurs de philosophie et de grammaire, celle des Samaracas est destinée à créer des être observateurs et rejoueurs du réel.
Loin d'être dans une revendication reparationniste, Michel Alimeck choisit finalement, avec ce qu'il nous dit de la société guyanaise, de rire plutôt que de pleurer. De railler plutôt que de récriminer. Suivons-le sur ce layon.