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Citations de Michel Banniard (4)


Un très bref bilan de ces deux analyses montre combien cette période est à la fois conservatrice et créatrice. La littérature latine demeure vivante sous de nouveaux visages eux-mêmes en cours de transformations. Les littératures germaniques sont en attente, tandis que le contact avec la culture écrite chrétienne prépare l'apparition de leurs scriptae nationales. Les pays neufs dont l'irruption dans l'histoire s'accomplit alors donnent son visage à l'Europe. Enfin, la symbiose entre une écriture latine dominatrice mais ouverte aux influences populaires et une masse de traditions folkloriques en pleine résurgence prépare l'engendrement des contes et légendes du Moyen-Age, eux-mêmes préludes d'une autre littérature.
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... du III°s av. J.-C. au VIII°s (voire du III° au XIII°s), deux lignes de force se dessinent :
- toute la latinophonie a partout évolué dans le même sens général aboutissant à ce qu'on peut appeler une romanophonie. ... Cette évolution était inscrite dans la logique même du latin : elle ne l'annule pas, elle l'accomplit.
- En revanche, chaque région a coloré localement sa latinophonie : ainsi sont sortis de la parole latine, elle-même variable, des centaines de dialectes qui appartenaient à de plus vastes ensembles, d'où ont fini par émerger les langues romanes principales (émergences politiques autant que langagières). La question de cette différenciation a suscité d'anciens et vifs débats. Pourtant, il semble difficile d'écarter l'hypothèse que, surtout au niveau de la phonologie, c'est d'abord le substrat qui a joué un rôle essentiel. C'est en effet la prononciation qui colore de façon contrastée des langues qui, par ailleurs, ont suivi des évolutions profondément parallèles. On admettra aussi que le superstrat a joué un rôle important ans le cas où les locuteurs nouveaux occupaient une place privilégiée dans l'espace social : Francs (Belgique au V°-VI°, Neustrie au VII°, Austrasie au VIII°) ou Slaves (Dacie, VII°-VIII°).
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Plutôt que de considérer les langues romanes comme une forme issue d'une sorte de dégénérescence incontrôlable ru latin, il serait plus exact de décrire leur élaboration comme une longue genèse dans laquelle l'invention et la création ont joué pour une large part : il ne suffisait pas, contrairement à un axiome explicite, de mal parler latin pour inventer l'ancien français (ou tout autre langue romane). Ce recalage idéologique vaut pour l'émergence au niveau de l'écrit des langues non romanes. Les différentes études publiées confirment ce point de vue.
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(...) les écoles publiques disparaissent vers la fin du Ve siècle en Gaule,
un peu plus tard sans doute en Italie et en Espagne ; on ne sait pas exactement quel est leur sort en Afrique.
La restauration justinienne ne corrige que trop brièvement et sur un espace trop exigu cette dégradation.

Les résultats ne se font pas attendre.

Toute la partie de la population qui n'avait accès à l'instruction élémentaire que grâce aux cours publics en est désormais démunie.
Cela signifie qu'alors que dans l'Antiquité le nombre d'individus capables au moins de lire était assez important, celui-ci va s'amenuiser de génération en génération et que, d'un point de vue global, la société du haut Moyen Age est une société d'analphabètes (illitterati).
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