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Critiques de Michel Baroin (2)
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La force de l'amour

Voici un livre à découvrir, ou à redécouvrir (on peut encore le trouver) et qui m'avait beaucoup marqué. Voici ce que lui-même en disait, car je ne saurais mieux dire : « Dire ce que je suis, ce que je crois, ce que je fais, là où j’exerce mes responsabilités, dans ma famille, dans la cité, dans les entreprises dont j’ai la charge, et tirer de cette expérience un message d’espoir pour l’avenir, une morale pour l’individu, une conception de la société : tel est le but de cet essai».
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La force de l'amour

La force de l’amour / Michel Baroin.

Né en 1930, Michel Baroin est mort en 1987 à l’âge de 56 ans dans un accident d’avion. Haut fonctionnaire, il est le père de François Baroin, homme politique. Ami de Mitterand tout autant que de Chirac et Rocard, humaniste, il fut alors l’éminence grise du pouvoir. La force de l’amour est un ouvrage qui retrace la carrière et les engagements de cet homme hors du commun. Un livre mythique dont le manuscrit fut remis à l’éditeur seulement quelques jours avant sa mort. Paru en 1987 il est aussi un message de paix et de spiritualité.

Dès l’avant-propos, Michel Baroin nous fait part des conditions dans lesquelles il a conçu cet essai destiné à faire comprendre à tous que c’est l’amour qui compte si l’on veut que l’harmonie règne et que l’humanité progresse vers la paix. C’est la disparition de sa fille Véronique qui fut le drame décisif l’incitant à s’exprimer. Et l’auteur est convaincu que beaucoup de gens vont découvrir qu’ils pensent comme lui, qu’ils attendent, comme lui, le fil directeur sans lequel les hommes de demain ne pourront conjurer les périls qui pèsent de toutes parts sur la démocratie et la paix.

Pour l’auteur comme pour Anatole France, Paris est le plus beau lieu du monde « le merveilleux endroit où l’on trouve de l’eau, des arbres et des livres et où passent les femmes », et comme Descartes il est convaincu que « la multitude des lois fournit souvent des excuses aux vices en sorte qu’un État est bien réglé lorsque, n’en ayant que fort peu, elles y sont étroitement observées. »

Après de brillantes études, Michel Baroin est reçu major de l’École nationale supérieure de Saint Cyr au Mont d’Or pour être commissaire de police. Auparavant il aura séjourné en qualité de militaire en Algérie. Commissaire de police à Lille-Fives, il ne le restera que le temps de se préparer à être sous-préfet, puis secrétaire général dans l’Aube et ensuite conseiller général avant de devenir maire de Nogent sur Seine. Engagé en politique au côté d’Edgar Faure il découvre vite que pour atteindre un objectif, ce n’est jamais la ligne droite qu’il faut préférer mais plutôt la ligne brisée.

Rejoignant la franc-maçonnerie, il devient vite le Grand Maître du Grand Orient de France. Pour lui la franc-maçonnerie est avant tout une manière de penser, de sentir, de vivre et d’agir. Elle conçoit de manière originale la place de l’homme dans l’univers. Le progrès matériel et social de l’humanité passe par le perfectionnement intellectuel et moral de l’homme, dans le respect des autres et de soi-même, dans le respect des droits de l’homme, pour un idéal de paix et de solidarité.

De chapitre en chapitre, l’auteur nous livre sa pensée et ses buts, son espoir de voir prendre forme une économie sociale qui rende l’homme heureux. Il n’hésite pas à émettre des critiques feutrées à l’encontre des Français : « Ils ont une tendance naturelle à faire preuve d’un sens aigu du réel dans leur vie privée et à manquer de réalisme dans la vie publique. Le trait le plus marquant de leur psychologie politique est l’individualisme qui demeure vivace et va de pair avec un défaut de conscience civique. Le respect profond des lois, des règlements et des dispositions fiscales ne leur est pas naturel. » Avec les Français, il est bon de parler de réformes, il est dangereux d’en faire !

« Nous sommes depuis plusieurs décennies entrés dans l’âge de la machine. Et cet âge a coïncidé avec une politique de dilapidation forcenée des richesses naturelles du monde, sans aucun souci de ménager l’avenir… » L’auteur nous livre son point de vue sur la préservation des ressources dans un chapitre très actuel.

Une sévère critique des médias et du comportement des citoyens suit, lesquels sont conduits à « accepter pour vrai, à prendre pour argent comptant ce qu’il lisent ou entendent, sans avoir le loisir ou le réflexe de douter. » L’esprit critique n’est pas leur vertu première, « la passivité l’emporte et l’homme se laisse intoxiquer et c’est là que nait la tentation totalitaire. »

Par ailleurs « le décalage devient sans cesse plus criant entre les moyens dont l’homme s’est doté pour accroître sa puissance et les exigences sociales de sa conscience. Dès lors qu’une société n’a d’autre idéal que matériel, d’autres objectifs que quantitatifs, d’autres solutions que techniques ou scientifiques, il est vain d’espérer qu’elle soit satisfaisante pour l’homme… Il faut rompre avec ce masochisme universel qui nous fait oublier le passé, gaspiller le présent et insulter l’avenir. »

Cet essai écrit il y a 30 ans est toujours d’actualité et il ne semble pas hélas que de grands progrès aient été accomplis. Certes on pourrait taxer l’auteur de trop d’idéalisme ; cependant quelques leçons sont à retenir et notamment celles concernant l’éducation, que ce soit celle délivrée par les parents ou celle dispensée par l’école, car tout passe par là indubitablement. « Apprendre à apprendre, c’est le huitième art. Il est temps de former les artistes de demain. »

Michel Baroin nous a dit ce qu’il était, ce qu’il croyait, ce qu’il faisait dans le cadre de ses responsabilités dans la famille, dans la cité et dans l’entreprise. Son message se voulait en 1987 un message d’espoir. Ce que l’on peut retenir trente ans plus tard, c’est la clairvoyance de cet homme, un homme de son temps, mais aussi comme l’ont dit certains un homme hors du temps.



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