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Citation de fanfan50


Ces processus de stérilisation de la pensée, plusieurs romans les ont explorés avec une glaçante acuité. Ainsi, Farenheit 451, publié en 1959, décrit une société cauchemardesque dans laquelle les livres sont systématiquement brûlés afin d’étouffer toute velléité d’intelligence et de réflexion ; une société de divertissement, saturée d’écrans, gavée de somnifères, emplie de solitude, dominée par l’immédiateté, exposée à un matraquage médiatique constant et au final, comme attendu, peuplée de zombis décérébrés, serviles et moutonniers. Et que dire de 1984, ouvrage saisissant paru en 1949, qui, d’une pluie tranchante, décrit un univers brutalement opprimé, assujetti à une surveillance omnisciente, soumis à une mutilation continue du réel, spolié de sa mémoire et dépossédé du langage ? Un univers sans racines, dans lequel « tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres réécrits, tous les tableaux repeints ». Un univers dont la langue officielle, la novlangue, a pour « véritable but […] de restreindre les limites de la pensée » afin, ultimement, de rendre « impossible tout crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer […]. Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint ». Une restriction que l’on retrouve dans Le Meilleur des mondes, monstrueuse anticipation de 1932 qui voit une petite caste érudite, génétiquement triée, asservir un veule troupeau amorphe, intellectuellement amputé, rassasié de vains amusements, privés d’émotions par la force d’une drogue artificielle et incapable de ressentir l’horreur d’une servitude qu’il finit par chérir.
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