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Citation de Charybde2


Entre février 1985 et septembre 1986, la France est frappée par une série de treize attentats. Le 17 septembre, le dernier et le plus meurtrier d’entre eux fit 7 morts et 55 blessés à Paris. Quelques jours plus tard, l’opération Garde aux frontières est déclenchée et 2 000 soldats déployés autour du territoire métropolitain en soutien des forces de police. Cette opération n’a alors évidemment aucune chance d’affecter la volonté de l’Iran. Cela importe peu puisque le public principal visé par le gouvernement Chirac, alors en cohabitation-compétition avec la présidence Mitterrand, n’est pas à Téhéran, mais en France. Cet engagement n’a en effet pas pour objet de vaincre, mais de rassurer les Français et de leur montrer la détermination de l’exécutif. Lorsque l’opération se termine au mois de mars 1987, son bilan concret est nul puisqu’aucun attentat terroriste n’a été déjoué depuis les postes de douane, mais il est toujours possible, corrélation suggérant causalité, d’affirmer aussi qu’effectivement aucun attentat n’a eu lieu durant le temps de l’opération. Sans surprise, les réactions sont positives, comme s’il était possible de désapprouver une opération qui donnait l’impression d’apporter un surcroît de protection. C’est le début d’un glissement de l’action militaire d’instrument de pression sur un adversaire politique vers celui de réduction d’angoisse de l’opinion publique. La France vient d’inventer ou de réinventer une nouvelle forme d’opération militaire : l’opération anxiolytique.
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