L’Empire ottoman n’a pas duré aussi longtemps que l’Empire des Romains, effet de l’accélération de l’Histoire. Mais leurs histoires se ressemblent, à une échelle territorialement plus étendue pour les Ottomans. À une phase d’expansion, jusqu’en 1683, succède une phase de délitement, essentiellement face à l’avancée des puissances occidentales ; fait nouveau, un héritier autoproclamé de Byzance, la Russie de la Troisième Rome à l’Est, joue un peu le rôle des Turcs seldjoukides puis ottomans face à Constantinople. Contrairement à l’Empire byzantin, qui n’a pas laissé sur place d’héritier direct, l’Empire ottoman, drastiquement réduit à sa partie turcophone, survit dans la République turque fondée sur l’abolition du califat ottoman par Mustafa Kemal, communément appelé Attatürk ; mais il s’en est fallu d’un rien qu’il ne disparaisse tout à fait. En 1918, l’Empire ottoman était dans le camp des perdants. La France et l’Angleterre s’emparèrent des pays arabes qui dépendaient encore de lui, Irak, Syrie, Liban, Palestine et Chypre.