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Critiques de Michel Laub (7)
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La pomme empoisonnée

Tout d'abord, je remercie l'équipe de Babelio et les éditions Buchet Chastel pour l'envoi de ce roman par le biais de l'opération Masse Critique.



Sous la forme d'un journal intime non chronologique, l'auteur brésilien nous raconte une courte période de son adolescence qu'il l'a fortement marquée et fait de lui ce qu'il est aujourd'hui. Devenu journaliste, il interviewe Immaculée, une survivante du génocide rwandais de 1994. A cette époque, Michel Laub a 18 ans et il effectue son service militaire à Porto Alegre. Le groupe Nirvana doit donner un concert à São Paulo, Michel rêve d'y assister en compagnie de sa copine Valéria mais pour cela il doit s'échapper de la caserne...



L'auteur évoque sa jeunesse brésilienne et londonienne et ses choix qui l'ont construit. Il prend aussi le parti de comparer le suicide de Kurt Cobain et la lutte d'Immaculée. Le premier va craquer sous la pression médiatique et la seconde va se battre, dans des conditions déplorables, pour sa survie. Car chaque humain est unique et réagit différemment face aux épreuves.

Le style de l'auteur est particulier, avec de très longues phrases souvent mal ou non ponctuées, ce qui est assez déroutant. Même si l'histoire de ce roman manque de piquant, je dois reconnaître que Michel Laub dépeint parfaitement sa génération.

Et je n'ai eu qu'une seule envie à la fin ce roman, réécouter le mythique album Nevermind de Nirvana.
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La pomme empoisonnée

22 janvier 1993 (le jour de mes 18 ans !). Nirvana donne son unique concert brésilien au stade Morumbi de Sao Paulo devant 80 000 personnes, une prestation que Kurt Cobain qualifiera par la suite de « pire concert de la carrière de Nirvana ». Bien décidé à assister à l’événement avec sa petite amie Valéria, le narrateur se demande s’il doit ou non s’enfuir de la caserne où il effectue son service militaire. Une décision pas si évidente que cela à prendre et qui, même s’il ne le sait pas encore, aura une influence considérable sur son avenir. Vingt ans plus tard, se retournant sur ce jour particulier, il constate à quel point son choix a pu être lourd de conséquences.



Entremêlant sa propre histoire à celles de Kurt Cobain et d’une rwandaise survivante du génocide dans une forme d’autofiction aussi épurée que maîtrisée, Michel Laub déroule une gamme de sentiments où la douleur le dispute au regret. Ce faisant, il constate à quel point un destin se joue à peu de choses, à quel point des empreintes peuvent rester indélébiles malgré la fuite du temps.



Le récit passe du témoignage de la rwandaise au séjour londonien du narrateur, d’une méditation sur les raisons du suicide de Kurt Cobain à la trajectoire d’un gradé sauvé de l’alcoolisme par la bible et bien évidemment par ce fameux 22 janvier 1993. Cent chapitres en cent trente pages, comme autant de petits cailloux posés sur un chemin de prime abord sinueux mais au final d’une imparable limpidité. Avec comme pierre angulaire de l’existence passée et à venir une histoire d’amour brûlante et torturée comme un solo de guitare électrique.



Entre la chronique et le journal intime, ce court texte à la construction ambitieuse allie pudeur et profondeur de réflexion. Une confession tout en introspection qui pousse le lecteur à s’interroger sur sa propre condition.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La pomme empoisonnée

Un grand merci à Babelio pour cette nouvelle opération Masse Critique et aux éditions Buchet-Chastel qui m'ont permis de découvrir, une nouvelle fois encore, un auteur et un univers littéraire.



La Pomme empoisonnée n'est pas un roman, La Pomme empoisonnée est plutôt une sorte d'assemblage de chroniques et de moments de vie qui viennent se télescoper sans ordre chronologique particulier. Le lecteur passe des années 1990 à sa vie de journaliste quarantenaire, de sa vie d'adolescent à sa vie d'adulte. Michel Laub nous offre ici un journal de différentes périodes vécues avec des sentiments forts qui resurgissent à des moments clés de sa vie.

Le livre s'ouvre sur sa vie d'adolescent au Brésil, il est étudiant, un brillant avenir semble l'attendre, jusqu'au jour où il est incorporé et doit faire son service militaire, bien que persuadé qu'il pourra y échapper. Le voilà donc enrôlé dans un système où les restrictions font partie de la vie courante et où tout manquement au règlement est sévèrement sanctionné. A ce moment précis, il a une petite amie Valeria, qui a, semble-t-il, comptée beaucoup pour lui à cette période. Elle fait pleinement partie de sa jeunesse brésilienne, elle est le reflet de la liberté tant elle paraît différente des autres de part un caractère particulier. Valeria est un vent de liberté. Le protagoniste nous raconte alors leur passion commune pour le groupe Nirvana et ce fameux concert de leur tournée brésilienne. Nous sommes en plein milieu des années 1990, Kurt Cobain n’est déjà plus que l’ombre de lui-même en proie à ses démons intérieurs.

Puis, nous passons à la vie londonienne de l’auteur, autre période marquante de sa jeunesse. Petit à petit, le lecteur va glisser entre ses souvenirs et arriver au moment de sa rencontre, une fois devenu journaliste, avec Immaculée Ilibagiza, rescapée du génocide rwandais, auteur du livre intitulé Miraculée, qui exprime son désir de lutter pour continuer de vivre et ce, malgré un vécu tragique. La volonté de cette femme de s’en sortir marque profondément Michel Laub.

L’objectif de l’auteur, s’il en a un, est-il de comparer les périodes de sa vie ? De parler de deux destinées différentes ? D’aborder les luttes contre les démons intérieurs : Kurt Cobain contre une vie qu’il n’a pas forcément souhaitée, une pression médiatique devenue insupportable, une montée vers des paradis artificiels et Immaculée contre les atrocités subies mais une force telle qu’elle en devient fascinante. Mais ces deux destins sont-ils vraiment comparables ou sont-ce seulement deux époques de la vie de Michel Laub se télescopant ?

La structure même de ce récit autobiographique marque des allées et venues entre certaines périodes de la vie déroutante et peut parfois déroutée le lecteur qui doit tenter de se resituer dan s les différentes époques. Le livre est ponctué de chapitres aux titres annonciateurs d’événements et de rencontres (C’est une chance cette rencontre avec toi ; Derrière la beauté) puis est divisé en sortes de chroniques numérotées faisant voguer les lecteurs de souvenirs en souvenirs. L’écriture de Michel Laub y est puissante, il écrit à cœur ouvert et partage son passé, comme on écrit à son journal intime, pour ne pas oublier. Ses longues phrases reflètent d’ailleurs l’envie de tout dire, de ne rien oublier de son histoire personnelle.



En somme, voilà un récit autobiographique bien écrit qui fait voyager son lecteur dans la vie de Michel Laub, de l’adolescence à la vie adulte. Et qui invite aussi à réécouter les différents albums de Nirvana.
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Journal de la chute

Un homme évoque son père, son grand-père. Il passe en revue leur trois générations avec chacune leurs failles, leurs chutes. D’abord, le grand-père, survivant d’Auschwitz et qui pourtant n’en a jamais parlé jusqu’à son suicide. Son père, malade d’Alzheimer. Et lui-même, un peu perdu dans son identité depuis qu’il s’est ligué avec ses camarades pour lâcher le souffre-douleur de la classe alors qu’ils le faisaient sauter en l’air lors de sa bar-mitzva, et sa lente descente dans l’alcoolisme. Il ressasse ces trois histoires encore et encore, pour comprendre leurs liens, expliquer au final sa propre histoire. Avec toujours ce même motif, la chute, toujours plus bas.



Autant vous prévenir, ce roman a une forme très singulière. Pas d’intrigue, pas de ligne narrative, plutôt un motif décliné sous trois identités, trois histoires liées les unes aux autres, qui ne sont pas vraiment racontées dans l’ordre chronologique mais plutôt celui de la plongée dans l’intériorité du narrateur, comme s’il était hanté, poursuivi par ces chutes à répétition, comme une spirale où l’on retombe inévitablement sur une autre chute. Il y a quelque chose d’obsessionnel, bien sûr, à voir partout ce motif de descente, lente ou brutale, encore et encore, dont il espère toujours retrouver l’origine dans ce qui est réellement arrivé à son grand-père à Auschwitz et qu’il ignore.

Son statut de Juif, de fils de survivant, semble toujours le poursuivre et le questionner, lui revenir dans la figure dans une grande problématique sur le souvenir. On sent, bien souvent, son interrogation sur sa place dans cette filiation: comment se situer face à ceux qui ont vécu l’holocauste? Peut-on réellement vivre normalement avec un tel héritage? Entre le silence du grand-père qui pourtant a laissé tant de journaux avant sa disparition, la mémoire de son père qui disparaît peu à peu, c’est aussi sur un souvenir qui s’étiole que ce livre nous invite à nous interroger.

Cependant, j’ai eu du mal à avancer. Parce que finalement, tout avance assez peu, et cette structure spiralaire qui ne cesse de revenir et ressasser les mêmes événements m’a semblé vraiment lente et a fini par me lasser. C’est très difficile à suivre et je n’ai pas toujours compris où l’auteur voulait en venir. Le style lui aussi a de quoi déstabiliser: on trouve parfois de très, très longues phrases décousues dont je ne voyais plus le bout. Tant sur la forme que sur la langue, j’ai eu donc assez souvent du mal à suivre ce journal.
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Journal de la chute

Cette lecture est pour moi une véritable surprise, un livre qui m’a marqué aussi bien dans sa forme que dans son contenu.



Le journal de la chute aurait tout aussi bien pu s’appeler journal des chutes, car il est en réalité question de plusieurs chutes dans ce livre. La chute physique de ce camarade, celle qui va être l’élément déclencheur de la remise en question du narrateur. Mais aussi ces chutes morales et psychologiques : celle qui conduira son grand-père au suicide, celle de son père face à la maladie d’Alzheimer, et enfin celle du narrateur lui-même.



Ce journal, c’est celui d’un homme juif, la quarantaine, pensant avoir quelque peu raté sa vie. Il entame une sorte d’introspection, se replongeant dans sa propre enfance, mais également dans l’histoire familiale, notamment celle de son grand-père ayant survécu à Auschwitz, mais dont il ne sait finalement presque rien, et qui n’aura jamais parlé de cet épisode de sa vie à quiconque. Même dans son journal, il l’aura tu. Contrairement au père qui lui, n’aura de cesse de rappeler au fiston cette époque tragique vécue par son aïeul. Jusqu’à saturation du fils.

Commence alors pour le narrateur une véritable mise en questions sur lui-même, sur sa famille, mais surtout sur son identité en tant que Juif et petit-fils d’un juif rescapé d’Auschwitz.



Or, quand on évoque Auschwitz, il nous vient quasi automatiquement en tête – au-delà de la barbarie en elle-même – la question du devoir de mémoire. Et à travers les pensées de son narrateur, l’auteur nous propose une nouvelle réflexion sur le sujet. Entre autre, le thème de l’Holocauste n’a-t-il pas été trop matraqué jusqu’à écoeurer ? Mais il se pose aussi la question de ce qu’il restera dans la mémoire collective dans quelques générations, ce qu’il appelle « l’inviabilité de l’expérience humaine ». Ne vous imaginez pas qu’il minimise cet épisode de l’histoire, il n’en est rien. Son histoire personnelle et son expérience sont là pour nous le prouver.







Le style de l’auteur n’est pas compliqué en soi, mais la lecture n’est pas si aisée, notamment du fait que Michel Laub utilise souvent de longues phrases, parfois allant jusqu’à dépasser les 10 lignes. Moi qui d’habitude ne suis pas friande des phrases à rallonge, pour une fois cela ne m’a pas gênée plus que cela. Je dirais même que cela renforce l’intensité du texte : une réflexion qui en amène une autre et ainsi de suite, et qui finalement forme un tout.







Journal de la chute est un roman qui ose poser des questions qui encore aujourd’hui restent en quelque sorte tabou. Des questions qui à mon sens sont très bien résumées dans cet extrait



« Est-il possible que la haine d’un survivant d’Auschwitz entraîne un certain type d’indifférence à l’égard d’Auschwitz, comme si en détestant le survivant, ce qui peut signifier par moments lui vouloir du mal, on en venait à se ficher du mal qui lui a été fait, voire à le prendre à son compte, même si ce mal est celui qui lui a été infligé à Auschwitz ? ».



Michel Laub nous offre ici un roman qui nous laisse beaucoup de questions sans réponses, des réflexions qui vont au-delà de notre temps de lecture, qui obligent à repenser à ce qu’on a lu, bien après avoir refermer le livre.
Lien : http://desliresdestoiles.wor..
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La pomme empoisonnée

Merci à Babelio et à l'éditeur Buchet-Chastel : Masse Critique permet de découvrir des auteurs nouveaux avec un grand plaisir, des explorations dans des domaines de la littérature nouveaux pour les lecteurs, trop ancrés dans leurs petites habitudes et leurs écrivains fétiches.

La pomme empoisonnée, ce sont plusieurs destins: le narrateur, journaliste brésilien d'une quarantaine d'années qui revient sur son propre destin, sur celui de sa toute première petite amie, Valéria, mais aussi sur ceux de Kurt Cobain et d'Immaculée Ilibagiza, survivante du génocide rwandais. Moitié journal intime et moitié récit postérieur, c'est un ouvrage court dont j'avoue que le tout début m'a un peu déboussolée: ce style qui refuse de suivre le déroulement classique d'un destin, affiche sans cesse le futur tout en cachant certains éléments, et bien on se demande franchement où l'auteur veut en venir.

Ensuite, une fois habituée au style, cela passe un peu mieux et on se laisse entraîner. Malgré tout, il me reste une impression d'inachevée, comme s'il avait manqué quelque chose, peut-être quelques chapitres de plus, ou une révision de plus, pour totalement transformer l'essai.

Malgré ce petit travers, c'est un récit agréable, l'occasion de découvrir un peu la littérature sud-américaine contemporaine, un sujet où je sais si peu de chose.

Et surtout cela m'a donné l'envie d'aller découvrir les travaux d'Immaculée Ilibagiza: rien ne vaut un livre qui vous offre de nouveaux horizons!
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Journal de la chute

Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chatel pour l'envoi du roman de Michel Laub Journal de la chute dans le cadre de l'opération Masse critique.



Voici ici une lecture, qui a été rapide et qui m'a assez décontenancée. Suite à cette lecture je ne sais pas dire si ce livre m'a plus ou pas. Cependant, ce que je peux dire c'est que dans sa forme ce roman sort de l'écriture conventionnelle.

Le roman est partagé en plusieurs sections, avec une écriture fragmentée des bribes de souvenirs de de quelques lignes dont une idée est reprises dans le paragraphe qui suit. en ce sens on a l'impression d'avoir une liste, un inventaire de choses qui paraissent assez éloignées les unes des autres que l'on peut lire avec un certain détachement. mais cette structure d'enchassement témoigne du processus d'écriture du souvenir et en ce sens nous lisons un texte pensé et conçu de façon littéraire. suite à ces fragments il y a des notes beaucoup plus longues et construites d'un seul bloc puis en alternance des écrits en italique faisant penser à une écriture plus instantanée relevant de l'intime et du privé, qui donne beaucoup de véracité et d'authenticité au texte. La syntaxe est aussi très variée puisque on peut lire des phrases ultra simples et d'autres qui peuvent courir sur plusieurs lignes avec l'impression qu'elles sont sans fin. Concernant la temporalité, l'écriture n'est du tout linéaire et chronologique puisqu'on est dans un passé assez lointain puis dans un passé plus proche, on va dans l'avenir et on traverse aussi la grande Histoire, tout ce la peut arriver dans une même page! il faut quand même être bien accroché! beaucoup de qualités et de richesses littéraires mais peut être un peu trop ce qui a enlevé pour ma part du plaisir à cette lecture.

Les thématiques abordées sont riches et en complète adéquation avec cette écriture du souvenir. Puisqu'on retrouve le thème de l'introspection, du souvenir, la question de l'identité, de la filiation, de ce que l'on transmet et ce qui nous est transmis, l'utilisation de l'écriture, la question de la mémoire ce qu'on choisit de dire ou ne pas dire et ses conséquences, le ressenti et les impressions. Et plane au-dessus de tout cela la question de Auschwitz qui permet d'aborder toutes ces questions.

Il est vrai que dans ce texte on est loin des récits témoignages sur la Shoah, mais cela apporte un point de vue intéressant à savoir le poids que ce fait historique a fait peser sur des générations et comment vit-on avec cela. En rapport à cela, j'avais lu un cri sans voix de Henri Raczymov qui m'avait énormément marqué et dont je me souviens encore avec force.

En fait ce manque d'empathie piour les personnages et ce détachement qui m'a suivi tout au long de ma lecture m'a empêché de lire avec attention ce roman et je n'en retiens que la structure littéraire... mais c'est déjà ça!
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