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4.75/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Conservateur en chef au musée Cernuschi, Paris.

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Cette évolution conduisit à l'émergence du style de préparation du thé dit wabicha, du mot wabi, qui signifie "se lamenter" ou "être dans la misère". Au milieu du XVIe siècle, l'expression wabitaru ("abandonné au wabi") désignait ceux qui ne possédaient pas ou n'utilisaient pas, pour la préparation du thé, d'ustensiles chinois (karamono). Le wabicha est en effet imprégné d'idéaux d'humilité et de frugalité. Les ustensiles et l'architecture liés au thé trouvent parfois leurs modèles dans des objets et des bâtiments quotidiens extrêmement modestes, et évoquent la vie des ermites -ainsi des pavillons de thé s'apparentant à une retraite de montagne (yamazato-an). Une des caractéristiques du wabicha fut l'usage progressif de céramiques coréennes et japonaises (wamono ou "objets japonais", par opposition à karamono ou "objets chinois") pour la préparation du thé, faisant passer en un siècle environ, de la fin du XVe siècle au milieu du XVIe, la céramique japonaise au rang d'un art dont les principes méritaient d'être débattus et analysés par les plus hautes instances artistiques.

(p.29 - ch.1 L'AGE D'OR DES GRES JAPONAIS, DE L'APOGEE DU WABICHA AUX GRES DE KYOTO)
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L'âge d'or des banquets et des festins
La coutume s'était installée, au cours de la période de Muromachi (1392-1573), de servir, dans les festins, la nourriture devant chaque convive dans des ustensiles de laque et sur des plateaux également de laque, au nombre de trois ou cinq, voire sept dans les occasions les plus formelles. Ce type très cérémonieux de préparation e de présentation de la nourriture porte au Japon le nom de honzen ryori. Au XVIe siècle, les habitudes alimentaires et le service connurent des modifications importantes. La mode des festins et banquets sans formalité -parties de campagne, dîners en extérieur ou pique-nique au théâtre- faisait partie d'une vie urbaine en pleine expansion. Outre les objets traditionnellement dédiés au thé et aux repas frugaux (kaiseki) qui les accompagnaient, des ustensiles destinés à ces banquets -grands plats (ozara) et grands bols (daibachi) où les convives se servaient à volonté, bouteilles (tokkuri) et coupes (choku) à alcool- étaient de plus en plus utilisés.

(p.38-39 - ch.2 LA CULTURE ARISTOCRATIQUE ET LES DEBUTS DE LA PORCELAINE)
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La région de Mino s'étend autour des villes de Toki et de Tajimi dans la préfecture de Gifu. Dans les années 1570-1580, au début de la période de Momoyama, la mise au point d'un four appelé agama permit de créer des couvertes de types nouveaux, notamment jaunes (appelés Ki-Seto), noires (style Setoguro) et - peut-être un peu plus tard - blanches. Ces dernières sont appelées Shino, du nom d'un maître de thé ; une appellation qui apparut au milieu du XVIe siècle dans les manuels de thé tel le Tennojiyakaiki, mais qui désignait alors vraisemblablement des céramiques d'origine chinoise, puis qui s'imposa pour ces céramiques de Mino à partir du XVIIIe siècle.

(ch.1 L'AGE D'OR DES GRES JAPONAIS, DE L'APOGEE DU WABICHA AUX GRES DE KYOTO - p.II n°4 Bol à aliments (mukozuke))
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L'approche privilégiée par les historiens aujourd'hui est de plus en plus fondée sur l'étude du contexte. Sous l'emprise des sciences sociales, cette approche tournée vers la "réception" de la céramique envisage cet objet d'étude par rapport à l'ensemble de la culture, abordant ses aspects sociétaux -commande, commerce, collections et institutions, stratification sociale, habitudes culinaires, goût et tendances culturelles- et plus uniquement celui de la création. Ce type d'approche semble approprié pour apprécier et mieux comprendre des productions d'époques ou de régions négligées et, en retour, rendre lisibles les phénomènes de mutation et la diversité géographique.


(p.18-19 - INTRODUCTION - LA COLLECTION CERNUSCHI ET L'HISTOIRE DE LA CERAMIQUE JAPONAISE)
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La poterie et même le grès sont considérés comme un stade "imparfait", signe de l'ancien ou du populaire : une survivance ou un retard, même si des voix s'élèvent, au XIXe siècle, pour "réhabiliter" certains grès.

(INTRODUCTION - p.13)
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Mais, après une période de troubles et de mutations sociales, la "mise au pas" opérée par les nouveau maître du Japon mit un terme à une période de créativité intense centrée autour du thé ; taxés d'extravagance et d'arrogance, nombreux furent les maîtres de thé, comme Sen no Rikyu ou Furuta Oribe (1543-1613/1615), par exemple, à payer leurs audaces de leur vie.

(p.30 - ch.1 L'AGE D'OR DES GRES JAPONAIS, DE L'APOGEE DU WABICHA AUX GRES DE KYOTO)
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Au Japon, la collection et l'étude des céramiques anciennes ont été d'abord l'apanage des milieux de thé, dont la pratique était perpétuée par l'enseignement des écoles et des lignées de maîtres de thé. Les cercles fermés des écoles ont donc eu un rôle déterminant dans l'appréciation et la transmission de connaissances sur les ustensiles du thé.


(p.15 - INTRODUCTION - LA COLLECTION CERNUSCHI ET L'HISTOIRE DE LA CERAMIQUE JAPONAISE)
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Le mot tenmoku désigne un type de bol à thé provenant à l'origine essentiellement de la province du Zhejiang, en Chine, et très prisé au Japon. Dès l'apparition des couvertes au brun de fer, au XIIIe siècle, ce bol connut à Seto ses premières imitations ; le modèle était d'abord celui des bols contemporains de la fin de la dynastie Yuan ; puis, au XIVe siècle, l'imitation se tourna vers les modèles plus anciens, et plus recherchés, de la dynastie Song. Au milieu du XVe siècle, la production s'étendit également à Yamanaka, dans la région dite de Mino. Entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle, le passage du four anagama au four ogama puis, au XVIIe siècle, l'entrée en activité des fours à chambres multiples n'entraînèrent guère de changement dans la production de ce type de bol.

(ch.1 L'AGE D'OR DES GRES JAPONAIS, DE L'APOGEE DU WABICHA AUX GRES DE KYOTO - p.IV n°8 Bol à thé (tenmoku chawan))
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La prédilection pour les pièces montées à la main plutôt qu'au tour participait aussi de cette volonté de maîtriser la fabrication des objets dans leurs moindres détails - y compris jusqu'à l'imperfection.

(p.30 - ch.1 L'AGE D'OR DES GRES JAPONAIS, DE L'APOGEE DU WABICHA AUX GRES DE KYOTO)
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Lorsque, vraisemblablement à la fin des années 1610, furent découverts, sur le site dit d'Izumiyama, au voisinage de la ville d'Arita, des gisements de kaolin, la possibilité de concurrencer les fabrications chinoises s'affirma ; la production de la province de Hizen prit un essor considérable. Les porcelaines et certains grès porcelaineux de cette région, expédiés du port d'Imari vers différentes parties du Japon, furent très tôt connus sous le nom de Karatsu Imari (en 1638, dans le Kefukigusa compilé par Matsue Shigeyori) ou simplement d'Imari (en 1639, dans le Kakumeiki) ; aujourd'hui encore au Japon, l'appellation Imari reste la plus courante.

(p.37 - ch.2 LA CULTURE ARISTOCRATIQUE ET LES DÉBUTS DE LA PORCELAINE)
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