C'est comme si nous voulions inconsciemment faire le plein des dernières beautés sauvages de notre pays avant qu'elles soient gâtées par cette obsession du progrès à tout prix. Il arrive souvent à mon père de s'arrêter devant un lac, une rivière, un arbre et de dire, pour lui et pour moi :
-- Regarde, Pien. Regarde comme c'est beau.
C'est avec lui que j'apprends ce qu'est la véritable beauté.
-- Je ne te parle pas de la beauté du feuillage ni de l'écorce, me précise-t-il, mais de la beauté sacrée, celle qui fait qu'un arbre est un arbre. Elle ne se voit pas avec les yeux du corps, mais avec le regard de l'âme.