AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782897702328
Bayard Canada (30/11/-1)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Fils d'une Blanche déracinée et d'un Métis tiraillé entre le progrès et les traditions de ses ancêtres, Pien observe, sent, vibre. Le jeune garçon côtoie des bûcherons, des « Sauvages », un curé déchu, des cultivateurs pauvres... Tous des héros de la survie. Son monde, un coin du Nord du Québec ouvert au déboisement farouche des années 50, est hostile. Mais c'est un univers qui forge des coeurs passionnés.

De courts tableaux tissent ce roman autobiogr... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après MetisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il est vraiment dommage qu'un auteur tel que Michel Noël ne soit pas plus connu dans les pays francophones de la vieille Europe. J'avoue qu'il me serait également resté totalement inconnu s'il n'avait pas été le papa de mon amie R. Elle m'a si souvent parlé de lui, avec beaucoup de modestie et de fierté tout à la fois que j'ai eu envie de découvrir l'homme à travers sa plume.

Dans ce roman, c'est son enfance et son héritage que Michel Noël partage avec nous au travers du regard de Pien, le narrateur. Pien n'est pas un adolescent comme les autres, il est « Métis ». Ses ancêtres sont Algonquins. Avec ses parents, Shipouln (Jean-Paul) et Flore, sa soeur aînée Micheline et son frère cadet André, il vit dans un camp de bûcherons de la Compagnie de la Baie d'Hudson. La vie n'est pas toujours facile dans ce Québec d'après-guerre et sur ces terres reculées où les hivers sont rudes et où se côtoient « les hommes blancs » et les autochtones.

Le regard de Pien est celui d'un enfant qui écoute, qui apprend, qui ne renie pas ses racines et qui souhaite prendre la parole pour défendre sa culture. le récit se construit autour de moments de sa vie, tels des instantanés mis bout à bout. Ce récit autobiographique est tendre et dur à la fois car, si le ton de l'auteur, à travers les propos de son narrateur, est bienveillant et rempli de tendresse pour les siens et pour les valeurs qu'ils lui ont inculquées, il est aussi question, sans concession, d'intégration forcée, de rejet de l'autre, d'appropriation des terres et de massacre de la nature.

Dans un style très abordable mais non dénué de poésie, Michel Noël nous offre, avec « Métis », un magnifique et vibrant hommage à ses racines autochtones mais surtout une belle réflexion sur la tolérance, la nécessité de s'ouvrir à l'autre pour le connaître et se débarrasser des préjugés.

J'ai juste envie de dire « Kitshi miguetsh » pour cette lecture qui m'a réellement émue.
Commenter  J’apprécie          80
D'entrée de jeu, l'auteur – l'inspiration de Pien – se définit comme un survivant de la misère. Vrai qu'il nous en donne une bonne dose! Toutefois, les mots choisis à la page de dédicace résument à mon avis mieux l'ambiance du livre. À sa famille décédée, Michel Noël dit : « Merci de m'avoir fait rire et pleurer. » La jolie couverture abonde aussi en ce sens : sur l'arbre coupé, un jeune garçon regarde la beauté de la nature, entouré d'autres arbres qui repoussent sur la mort. La vie n'est pas un long fleuve tranquille… Et à la lecture de Métis, malgré les drames vécus, la vie nous semble surtout lumineuse.

Inspiré et poussé par un grand auteur, Michel Noël a écrit son récit autobiographique comme un témoignage d'une époque révolue et d'une vie tumultueuse. Son histoire, tellement riche, est au départ un peu difficile à suivre et moins accrocheuse : on a l'impression qu'elle va dans tous les sens. Or, les chapitres finissent par dresser un portrait cohérent et explicite de la vie de l'époque dans les camps de bucherons, entre Blancs et Amérindiens. Mais surtout, plus le livre avance, plus il semble se concentrer sur l'héritage que Pien a pu recevoir de sa famille, de ses amis, et surtout, de ses origines amérindiennes. Plusieurs histoires et légendes, très évocatrices, sont de puissantes leçons de vie spirituelles, chacune guidant le jeune homme en devenir. Souvent racontées par son père, elles mettent d'ailleurs en relief toute l'affection et la confiance que son celui-ci voue à son fils et que, subtilement, il lui témoigne. La relation entre les deux est magnifique. Alors que le garçon grandit et voit son monde se bouleverser, alors que les injustices ne cessent de croître, l'héritage de son père sait le ramener à l'essentiel et à la beauté.

« Regarde, Pien. Regarde comme c'est beau. »

Lisez la critique complète ici : http://sophielit.ca/critique.php?id=2151
Lien : http://sophielit.ca/critique..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le gouvernement veut que je dise que je suis canadien. Je ne suis pas canadien. Je ne suis pas indien non plus, je n’habite pas les Indes. On nous appelle « Indiens » par erreur. Nous ne sommes pas des Sauvages non plus. Nous sommes des gens civilisés. Nous avons notre culture, nos langues, nos valeurs, notre patrimoine, nos croyances. Notre pays à nous, les Premières Nations, c’est l’Amérique du Nord. Nous sommes des Nord-Américains. Ce qui est sacré pour nous, ce sont nos enfants. Notre tâche sera difficile. Nous devons conserver nos traditions, mais aussi voir à ce que nos jeunes apprennent à lire, à écrire et à parler haut et fort. Ce n’est qu’à ce prix que nous survivrons. Il faut leur dire : « NIBIMATISIWIN, LEVEZ-VOUS ET PRENEZ LA PAROLE. STAND UP AND SPEAK, SPEAK FOR YOURSELF AND FOR YOUR PEOPLE ! » (p.168)
Commenter  J’apprécie          60
- Je vais te montrer un véritable trésor, mon garçon.
- Un trésor ?
- Oui, rien de moins. Pas un trésor de pirates ou une perle dans une huître... Non. Un vrai trésor, c’est plutôt quelque chose à quoi tu tiens, qui te va droit au cœur. Il y a des hommes ici dans le camp qui gardent un cheveu de leur amoureuse sous leur oreiller, et ce cheveu bien caché vaut tout l’or du monde. (p.110)
Commenter  J’apprécie          30
Si tu entends chanter le brin d’herbe, c’est que, toi, tu auras profondément changé ta vision des choses. Tu seras devenu une personne sensible, pleine d’amour et de compassion. Tu auras ouvert ton cœur à la beauté des choses. Et ça, dans la vie, pour y arriver, ça prend du temps et de la patience. (p.14)
Commenter  J’apprécie          40
C'est comme si nous voulions inconsciemment faire le plein des dernières beautés sauvages de notre pays avant qu'elles soient gâtées par cette obsession du progrès à tout prix. Il arrive souvent à mon père de s'arrêter devant un lac, une rivière, un arbre et de dire, pour lui et pour moi :

-- Regarde, Pien. Regarde comme c'est beau.

C'est avec lui que j'apprends ce qu'est la véritable beauté.

-- Je ne te parle pas de la beauté du feuillage ni de l'écorce, me précise-t-il, mais de la beauté sacrée, celle qui fait qu'un arbre est un arbre. Elle ne se voit pas avec les yeux du corps, mais avec le regard de l'âme.
Commenter  J’apprécie          00
Pien, fais-toi tout de suite des souvenirs qui t'aideront à vivre quand tu seras vieux. (p. 213)
Commenter  J’apprécie          10

Lire un extrait
Video de Michel Noël (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Noël
Michel Noël et l'éducation - L'auteur Michel Noël a grandi dans la forêt du parc de la Vérendrye et a appris à lire et à écrire à l'âge de 14 ans. Son histoire est tellement inspirante !
autres livres classés : indiens d'amériqueVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}