Michel Onfray

Dans un document interne intitulé Lignes directrices de la Commission européenne pour une communication inclusive, le béotien apprend qu’il faut abolir les références au genre, donc ne plus dire « madame », « mademoiselle », « monsieur », bannir le mot « Noël », mais également effacer de la surface du pays les prénoms « Jean » et « Marie » – rien n’est dit sur « Jean-Marie » … De même, il ne faut pas utiliser « citoyen », car « tous les citoyens de l’UE ne sont pas des citoyens ». Par ailleurs, il faut également « éviter de lier le concept de famille à un statut juridique ». La commissaire à l’Égalité enfonce le clou : « Nous devons toujours proposer une communication inclusive, en veillant à ce que chacun soit valorisé et reconnu dans tous nos supports indépendamment de son sexe, de sa race ou de son origine ethnique, de sa religion ou de ses convictions, de son handicap, de son âge ou de son orientation sexuelle. »

Certes, mais Jean Dupont, un Blanc né dans le Cantal, marié à Marie Duval, une Blanche née en Bretagne, catholiques non pratiquants, ne souffrant d’aucun handicap physique ou mental, ni autistes ni unijambistes, père et mère d’un fils nommé Marc et d’une fille nommée Madeleine, fabriqués sans l’aide d’un laboratoire médical et nullement offerts par la Sécurité sociale, donc des enfants non achetés, non vendus, non portés dans l’utérus loué d’une femme esclave, votant tous les deux pour un candidat souverainiste, lui à droite, elle à gauche, ont intérêt à numéroter leurs abattis ! Dans l’idéal européiste, ces gens-là ne devraient pas ou plus exister.

Dommage qu’on ne puisse plus franchement ouvrir des camps de rééducation, de concentration, sinon pour tel ou tel incandescent de cette idéologie d’extermination, non ?