L'après Van Gogh
Après Van Gogh une tristesse avide comme
l'éclat d'un pavot. La nostalgie s'écoule d'une
oreille morte et sur la toile une touche aigre
constitue le pissot du drame. Cependant
qu'un majestueux corbeau désarticule les oli-
viers et que plus loin encore je prends le car
d'Auvers au coin de ma tête. À supposer qu'un
dieu me fusille en plein dimanche, ce que vous
appelez la folie n'est que la porcelaine d'une
âme seule dans un univers d'éléphants.
Lorsque les doigts interrogent la souffrance au
lieu de la peindre il est temps de laisser à la
femme ses certitudes sensorielles. Ce qui rassu-
re est ce que l'on devient, sans chercher à
savoir ce que l'on était vraiment. L'équilibre est
une fuite.
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