Ceci n'est pas une histoire de la croisade contre les Albigeois. De cette épopée dont près d'un demi-siècle de chevauchées, de sièges, d'holocauste et de trahisons, à modelé mille visages, je ne veux dessiner qu'un profil. Mais c'est le plus atroce et le plus fascinant.
Fascinant, parce qu'il vit toujours, de cette vie pétrifiée qui veille à l'angle d'une tour, qui se love à l'ombre d'une voûte ou qui frémit au faîte crénelé d'un mur.
Car les seules traces tangibles du drame cathare, les seuls témoins qu'on puisse interroger aujourd'hui, ce sont des ruines, grands squelettes de pierre que le soleil tanne, que la pluie couvre de larmes, et à qui le vent, qu'il soit murmure ou hurlement, prête une voix sans mots.