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Citation de filippo


Michel Tournier
Tout commence aux confins de Tabelbala, une petite oasis isolée située dans le nord-ouest du Sahara. Idriss mène paître son troupeau de chèvres et de moutons. Surgit une Land-rover avec un couple d'européens. La femme saute à terre, à la main elle tient son appareil photo. Elle photographie le jeune musulman avec ses bêtes. "Donne-moi la photo". Non elle ne peut pas la lui donner, il faut faire développer et tirer le film à Paris. Mais elle note son nom. Et elle disparait sans mesurer le trouble qu'elle vient d'apporter dans l'esprit du jeune garçon.
Bien entendu, la photo n'arrive jamais. Et lorsque deux ans plus tard, Idriss part pour la France, c'est sans doute par atavisme de nomade et pour chercher du travail, mais c'est aussi pour retrouver sa photo et avec elle la femme blonde aux jambes nues qui l'a emportée. Cette photo, cette femme, il ne va cesser de les rencontrer d'étape en étape. Mais chaque fois, il en est blessé et il descend d'un degré de plus dans la dérision et l'abjection.
Jusqu'au jour où il trouve enfin l'antidote. Contre le pouvoir asservisseur de l'image, le signe abstrait libère et vivifie. Les clefs de sa prison miroitante lui seront données par un maître de calligraphie arabe.
La Goutte d'Or, Michel Tournier, 1985
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