On dit que désirer est plus jouissant que posséder. C'est faux pour les livres. Quiconque a senti cette chaleur au creux de l'estomac, cette bouffée d'excitation dans la région du cœur, ce mouvement du visage [...] au moment où on tient enfin le livre convoité, où on l'ouvre en le faisant c raquer mais juste un peu pour l'entendre, quiconque a vécu ce moment de bonheur incomparable comprendra ce que je veux dire. Ouvrir un livre demeure l'un des gestes les plus jouissifs, les plus irremplaçables de la vie.