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Citation de MicheleP


Seuls les hommes prétentieux ne croient pas au surnaturel.
En effet, notre pauvre intelligence humaine ne peut comprendre les mystères de toute la création divine, visible et invisible. Contentons-nous de faire acte d’humilité, d’admettre qu’il existe des choses surnaturelles qui nous échappent et de nous en émerveiller !
Ainsi je suis convaincu que certains prodiges, comme par exemple ceux qu’on attribue aux fées, sont bien réels. D’ailleurs, récits populaires et livres savants en portent témoignage et nos anciens nous ont souvent rapporté des rencontres avec ces créatures nocturnes qu’on appelle « lutins », « enchanteurs » ou « bonnes dames ». Aujourd’hui encore on dit en avoir vues ici ou ailleurs.
On raconte que les lutins entrent la nuit dans les maisons sans ouvrir les portes, enlèvent les bébés, les estropient ou les jettent dans le feu, et qu’à leur départ, ils les rétablissent en aussi bonne santé que si rien ne s’était passé[…]
On voit aussi parfois, la nuit, au coin du feu, des femmes qui ont l’air de petites vieilles ridées et rabougries. Elles accomplissent complaisamment les tâches ménagères et disparaissent au matin.
On dit qu’il arrive que ces êtres fantastiques prennent l’apparence de très belles femmes, et que plusieurs hommes en ont épousé. Elles leur font jurer de respecter certaines conditions : de ne jamais les voir nues ou de ne jamais chercher à savoir ce qu’elles font le samedi ou encore de ne jamais chercher à les voir pendants leur couches si elles ont des enfants. Tant qu’ils observent ces conditions, ils jouissent d’une situation élevée et d’une grande prospérité […]
Mais trêve d’anecdotes. Je ne les ai proposées, moi Jean d’Arras, qui commence cet ouvrage le mercredi avant la saint Clément, en l’an de grâce 1392, que parce que mon récit à pour objet l’histoire de la fondation de la noble forteresse de Lusignan en Poitou par une créature surnaturelle, par une fée. Et cette histoire est la pure vérité, tirée de chroniques authentiques, sans y ajouter d’inventions ou de digressions.[..]
Préface de JEAN d’ARRAS (Novembre 1392)
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