AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Sachka


Maman,

J'espère que tu vas bien. Moi, je vais bien.
C'est la première fois que je t'écris une lettre, je ne sais pas si je vais pouvoir écrire comme il faut mais bon, j'ai quand même envie de t'écrire.
Des fois, quand je suis seule, ou quand je suis triste, je pense souvent à toi. Mais tu es partie tellement vite, avant que je sois grande, en fait je ne me souviens pas bien de toi, alors en réalité je n'arrive pas à penser à toi comme il faut et donc chaque fois, je t'appelle mais c'est tout, même si, des fois, j'ai quand même l'impression que je réussis à penser à toi en vrai.
Où tu es, maintenant ? Ce n'est pas trop solitaire, là où tu es ? Ce n'est pas trop triste ? En ce moment, je suis en sixième année d'école primaire, j'ai 12 ans. L'année prochaine, je vais au collège. Je mesure 154 centimètres, en chaussures je fais du 34, je suis la meilleure de la classe en sprint, et la troisième de toutes les sixième année. J'ai une coupe au carré qui descend jusqu'aux épaules. La matière où je suis la plus forte, c'est le japonais. On a commencé l'anglais aussi, mais pas beaucoup, juste un peu. Tous les jours, je mange avec papa, et des fois on regarde un film ensemble. Et on fabrique de la confiture de fraises qui est très bonne.
Parfois, je regarde tes photos. J'ai déjà vu la vidéo de
toi quand je suis née, une fois. Dans les vidéos ou les photos où je suis bébé ou de mon anniversaire, tu souris toujours, et quand je pense que tu es ma maman, les larmes me viennent toutes seules. Mais j'étais toute petite, alors quand on était ensemble et comment tu étais, je ne m'en souviens presque pas. Si tu étais restée vivante un peu plus longtemps, je pense que je pourrais penser à toi à l'intérieur de moi, n'importe où, même si je deviens plus grande, même si je deviens n'importe quoi, quand je veux, et ça aussi ça me fait pleurer. Je ne peux pas me rappeler, mais quand je pense à toi ça me fait quand même pleurer. Pourtant je ne peux pas, mais je t'appelle quand même : Maman ! Pardon de pleurer. Tu t'inquiètes peut-être, mais quand je serai grande, même très grande, je pourrai faire tout ce que je veux, je serai très forte, je travaillerai bien et je deviendrai adulte...
Commenter  J’apprécie          5110





Ont apprécié cette citation (44)voir plus




{* *}