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Citation de mikekasprzak


Je déambule dans la rue. Le trottoir m'a l'air plus égratigné que jamais. Pourri à vie. Usé. Sali par les milliers de primitifs qui le piétinent chaque jour sans s'en rendre compte. Sans se rendre compte de l'existence même du trottoir. De son importance. De l'empreinte qu'il gardera. De l'empreinte de leur pas fatigués, ternes, détestables, et malheureux. Ces godasses lourdes et navrantes usant le goudron, lui arrachant toujours un peu de plus de vie, matin, midi et soir. Dimanche et jours fériés. Sous la lune, la pluie ou un soleil cogneur. En pantalon ou en costume. Tailleur ou mini jupe. Le con flottant au-dessus de l’asphalte inutilement. Gosses, vieux, petits, maigres, chauves, ici et partout ailleurs sur toutes les routes du monde. Sept milliards d'humains usant et esquintant le sol. Ne laissant derrière eux que de la poussière et de la merde. De la sueur amère. Fade. Très peu de sang ou alors par tonneaux. On devrait cartographier la souffrance par la densité d'hémoglobine qui s'écoule dans la terre. Ou par la quantité de larmes.
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