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Critiques de Mike Zeck (21)
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Les guerres secrètes

Pour mon dernier anniversaire les potes, qui me connaissent bien, m’ont offert un coffret « Marvel Events » reprenant cinq crossovers parmi les plus célèbres de la Maison des Idées. Sympa hein ?



Je commence par le premier dans l’ordre chronologique de parution : Les Guerres Secrètes. J’avais lu ce récit lors de sa première diffusion en France dans le magazine « Spidey » entre 1985 et 1986 et c’est avec plaisir que je me suis replongé dedans.



L’introduction nous apprend quelques petits trucs sur les raisons qui ont poussé à la naissance de la mini-série - qui sont liées à la volonté du fabriquant de jouet Mattel de sortir de nouvelles figurines à l’effigie des héros Marvel – et sur l’organisation complexe que nécessite l’utilisation de tant de héros et la synchronisation avec les séries mensuelles.



Puis c’est l’ensemble des douze épisodes. Un ensemble coloré de héros (Vengeurs, X-men, Fantastiques, Spiderman, Hulk… et Magnéto( ?)) se retrouve dans une espèce de vaisseau spatial. Ailleurs sur un autre vaisseau apparaissent des « vilains » : Fatalis, Octopus, l’Homme Absorbant, etc… et Galactus ( ?)). Tous assistent à la destruction d’une galaxie et à la constitution d’une planète à partir de bouts d’autres planètes. Un personnage surpuissant, « Le Beyonder », existant hors de notre univers, a décidé de rigoler un peu en faisant s’affronter héros et vilains : ceux qui vaincront verront tous leurs vœux s’accomplir. La planète patchwork sera l’arène.



La mini-série conte ce conflit dont il serait trop long de résumer toutes les péripéties. De grandes batailles opposent les deux groupes héros et vilains. Des dissensions apparaissent entre les mutants X-men, favorables à l’intégration de Magnéto dans leurs rangs, et les autres. Galactus fait cavalier seul. Sa victoire signifiant la disparition de la faim dévorante de cet être cosmique (c’est le souhait que fait Galactus), Red Richards se demande s’il ne serait pas de bon ton de le laisser gagner et d’éliminer ainsi une menace latente de l’univers, quitte à se sacrifier. Mais c’est Fatalis qui, comme souvent, se révèle le personnage le plus fascinant. Mystifiant tout le monde, il parvient à s’emparer de la puissance du Beyonder, avant de la perdre, trahi finalement par son humanité.



Ce récit est l’un des plus structurés que je connaisse parmi les crossovers. Les péripéties s’intègrent bien et ne paraissent pas artificielles. Le résultat est bien meilleur que, par exemple, le brinquebalant « Crisis of Infinite Earths » de DC. La plupart des personnages sont bien exploités et ont droit à leur moment de gloire. De nouveaux font leur apparition. L’impact sur les personnages est parfois non négligeable, le plus fameux étant le changement de costume de Spiderman, troquant son rouge et bleu en loques pour un noir et blanc du plus bel effet, et dont on sait qu’il donnera naissance à Venom.



Pour autant il y a des choses que je n’ai pas aimés : l’outrance qui consiste à faire une tragédie d’une lutte entre héros et vilains alors qu’une Galaxie entière (donc des millions de milliards d’êtres vivants probablement) vient d’être détruite. Le comportement de Captain America, chantre de la liberté mais qui ne peut se passer de sa position de chef et qui refuse tout vote ou discussion de ses décisions. La stupidité de certains vilains qui cherchent des poux dans la tête d’un gars – l’Homme-Molécule – qu’ils continuent à considérer comme un trouillard alors qu’il a, sous leurs yeux, fait s’effondrer une chaîne de montagnes sur leurs ennemis (faut être un peu réaliste, un tel gars ferait tout simplement peur). Et surtout le dessin de Mike Zeck, amateur de plans larges dans lesquels ses personnages sont dessinés avec quatre traits comme le dessin animé « La Línea ».



Mais le pire c’est la nouvelle traduction, probablement commandée pour satisfaire un public jeune. Tous les personnages emploient un langage argotique avec des expressions grossières indignes d’une Magneto, d’un Thor ou d’un Red Richards. Lire Magnéto qui dit : « On est mal ! », ça ne passe pas. Ce n’est pas la première fois que je vois ça chez Panini.



Un « Guerres Secrètes 2 » sera publié plus tard, mais il ne fait pas partie du coffret.

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Punisher, retour vers nulle part

Frank Castle un ancien des

forces spéciales au Vietnam voie sa femme et ses enfants se faire tuer par un règlement de compte entre bandes rivales.alors sous le nom du punisher il va déclaré la guerre à la mafia.

une bonne série rude et brutale,qui ne s,embarrasse pas de psychologie.et vaut avant tout par son atmosphère

poisseuse et son intrigue

tendue.
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The Punisher : Cercle de sang

Ce tome contient une histoire complète du personnage, qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 1986. Les épisodes 1 à 4 ont été écrits par Steven Grant, dessinés par Mike Zeck, encrés par John Beatty, avec une mise en couleurs réalisée par Bob Sharen. L'intrigue de l'épisode 5 a été conçue par Steven Grant, et écrite par Jo Duffy. Il a été dessiné par Mike Vosburg et encré par John Beatty, avec une mise en couleurs réalisée par Bob Sharen. Les couvertures ont été réalisées par Mike Zeck, avec une mise en couleurs réalisée par Phil Zimelman. Ces épisodes ont été réédités dans Punisher Epic Collection: Circle Of Blood (en VO) avec les 10 premiers épisodes de la série continue écrite par Mike Baron et dessinée par Klaus Janson.



À l'extérieur de la prison de Ryker's Island, l'ouragan Linda se déchaîne. À l'intérieur de la prison, les détenus sont sur le qui-vive, car les gardes escortent Frank Castle vers sa cellule, pour son quarante-troisième jour de détention. Dans le bureau du directeur de la prison, Tommy explique à Jerome Gerty (le directeur) qui est le Punisher, un vétéran du Vietnam dont la famille a trouvé la mort dans un règlement de comptes entre criminels. Il ajoute que son comportement hors de contrôle qui l'a amené en prison a été causé par des drogues à son insu. Gerty en conclut qu'il est parfait comme recrue. Castle partage sa cellule avec un individu surnommé Mule qui essaye de l'intimider. Il comprend vite son erreur. Au repas de midi, Castle repère celui qui a mis de la drogue dans ses repas lors de son précédent séjour : Frisky Martin (Martini), le serveur. Après le repas, il suit Martin qui va rendre compte à Jigsaw (Billy Russo). Il s'en suit un affrontement physique brutal interrompu par Carlo Don Cervello et son garde du corps Gregario. Don Cervello fait comprendre à Castle qu'il ne veut pas de grabuge, pour éviter d'attirer l'attention des gardes sur ses projets d'évasion. Castle accepte de se tenir tranquille s'il peut bénéficier de l'évasion.



Lors de l'évasion, Don Cervelo fait éliminer Castle par Gregario, d'une balle dans le ventre tirée par un pistolet à silencieux artisanal. Don Cervello a organisé une évasion de grande ampleur, profitant de la confusion pour s'échapper avec une poignée d'hommes. Punisher choisit rapidement son camp et finit par sauver le directeur Gerty et son adjoint Tommy. Ceux-ci lui font une offre inattendue : travailler pour une mystérieuse organisation appelée Trust et bénéficier d'une évasion en toute discrétion. Casle accepte parce qu'il a encore beaucoup de travail à l'extérieur.



Le personnage du Punisher a été créé en 1974, par Gerry Conway, John Romita senior et Ross Andru. Il apparaît pour la première fois dans Amazing Spider-Man 129, en tant qu'ennemi. Le personnage rencontrant du succès, il réapparaît plusieurs fois dans des séries Spider-Man, et Frank Miller l'intègre dans la série Daredevil, opposant ses méthodes expéditives à celles de Matt Murdock. Il avait eu droit à une histoire en solo, en noir & blanc dans Marvel Preview 2 en 1975, par Gerry Conway & Tony DeZuniga. Cette minisérie est donc la première portant le titre de Punisher. Elle bénéficie des magnifiques couvertures de Zeck, peintes à l'aérographe par Zimmelman ce qui leur donne une allure encore plus impressionnante, Castle étant dépeint comme un chien fou, tout entier emporté par son obsession. S'il y fait attention, le lecteur observe que les épisodes 1, 3 et 4 portent la mention d'une minisérie en 4 épisodes, alors que les 2 et 5 portent la mention de 5 épisodes. Il s'agirait d'une erreur de production qui a engendré bien des supputations, car Zeck ne dessine pas l'épisode 5, et Grant n'a pas réalisé les dialogues, mais le cas particulier de l'épisode 5 provient en fait d'un désaccord avec les responsables éditoriaux qui ne voulaient pas décaler la date de sortie du numéro 5 pour laisser le temps à Zeck de dessiner à sa satisfaction.



Le lecteur plonge dans une intrigue mouvementée, sans superpouvoirs, sans superhéros, où Frank Castle n'est plus que le Punisher et, après son évasion, il commence par aller assassiner Wilson Fisk (Kingpin). Grant l'écrit comme un individu entièrement focalisé sur sa mission, sans empathie pour les criminels, sans demi-mesure. Il utilise des cellules de texte pour la voix intérieure de Punisher, dispositif narratif dont Frank Miller avait établi toute l'efficacité dans la série Daredevil. À l'époque, cette histoire se démarque de la production superhéros de Marvel, en mettant en scène un personnage qui a des relations sexuelles, un suicide, la mort d'un enfant par une balle perdue. La motivation habituelle des superhéros (l'altruisme) est remplacée par une obsession confinant à une forme de folie. En outre Punisher tue ses ennemis avec des balles réelles, par opposition aux balles en caoutchouc qu'il utilisait à ses débuts. Il choisit une tactique qui consiste à faire que les criminels s'entretuent en provoquant une guerre des gangs qu'il est bien incapable de contenir. Aussi, même s'il a gardé son costume avec gants blancs, bottes blanches, et un énorme crâne sur le torse (sans parler de sa ceinture à cartouche rendant impossible qu'il se penche en avant), Punisher appartient plus à l'univers des redresseurs de tort dits vigilant, qu'à l'univers des superhéros.



Steven Grant a conçu une histoire de lutte contre le crime organisé. Il réalise un premier épisode à la force conviction toujours intacte. Castle est enfermé avec des criminels qui souhaitent tous sa perte. Il ne lui faut pas longtemps pour se faire respecter en répondant à la violence en se montrant encore plus violent et efficace. Il n'est pas là pour jouer et sa motivation est sans égale parmi les autres détenus. Il est vite gênant et le Don essaye de le manipuler à son avantage. Par la suite, le scénariste développe son intrigue suivant 2 fils narratifs : la guerre des gangs déclenchée par Punisher, la mystérieuse organisation Trust qui veut le bien de Punisher. Même s'il ne peut que regretter que Grant n'ait pas écrit le dernier épisode, le lecteur a au moins la satisfaction de savoir que la fin correspond à ce que Grant avait prévu.



Outre cette guerre contre le crime à niveau humain, l'autre choc de cette histoire réside dans les dessins de Mike Zeck. Dès la première page, le lecteur découvre Frank Castle, massif et musculeux, une force de la nature. La deuxième page est un dessin en pleine page, où Punisher semble se jeter sur le lecteur depuis un toit, faisant feu avec un pistolet dans chaque main, un regard halluciné, et la bouche grande ouverte dans un cri muet transcrivant la force de l'émotion qui le possède. Tout au long des épisodes 1 à 4, Castle reste toujours sous tension, avec soit un visage fermé et un regard intense, soit des expressions exaltées attestant de la fureur qui se libère. De la même manière, ses postures alternent entre un individu au repos, ou des mouvements rapides, efficaces et brusques. Ce langage corporel est à l'unisson de ses expressions, transcrivant le caractère de Frank Castle. Lorsqu'il passe à l'action, Zeck le représente toujours un mouvement fluide, ou prêt à bondir, dans des poses évoquant celles que John Buscema pouvait donner à Conan, dans des mises en scène très dynamiques. Le lecteur constate la différence avec l'épisode dessiné par Mike Vosburg appelé pour palier la défection de Zeck et réaliser un épisode en une durée contrainte. Le personnage perd l'intensité de son regard et la grâce de ses mouvements. Dans l'épisode 4, le lecteur peut aussi constater que Mike Zeck n'a pas eu le temps de peaufiner ses crayonnés pour les expressions de visage, et que John Beatty ne sait pas pallier ce manque de précision.



Tout au long des épisodes 1 à 4, le lecteur est soufflé par la force de certaines cases, ou de certaines séquences. Il est estomaqué par la manière dont Castle calme son codétenu en 3 cases. Il souffre pour lui quand 7 détenus lui tombent dessus, par ordre de Jigsaw. Il l'admire en train de faire de la musculation dans la cour de la prison. Il a du mal à croire à la force du coup qu'il porte à Don Cervello avec la crosse d'un pistolet. Il sourit devant la manière dont il bondit dans le bureau de Wilson Fisk. Il retient sa respiration quand Punisher course un assassin dans une rame de métro. À nouveau, la comparaison avec l'épisode 5 fait ressortir la manière dont Zeck accentue le mouvement, dramatise les prises de vue pour rendre compte de l'intensité des affrontements, de l'implication totale de Punisher dans ses actions, ses mouvements. La narration visuelle de Mike Vosburg est claire et efficace, mais sans cette intensité, même si le degré de simplification des décors est similaire à celui de Zeck. Dans ces épisodes, Ken Bruzenak, le lettreur, n'a pas l'occasion de mettre en œuvre sa science du bruitage, mais il arrive à caser le nom de Chaykin (dont il est le lettreur attitré) sur un camion dans l'épisode 4.



Cette première (mini)série consacrée au Punisher tranche de la production mensuelle de comics de superhéros de l'époque, par son intensité, son absence de superpouvoir, l'obsession maniaque du personnage, la sensation de mouvements rapides dans la narration visuelle. Elle constitue une lecture agréable, malgré les conditions de production du dernier épisode. Steve Grant, Mike Zeck, John Beatty et Ken Bruzenak ont eu l'occasion de raconter une autre histoire du Punisher : Le punisher zéro absolu (1989).
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Cercle de sang / l'aube du massacre

le punisher poursuit sa guerre contre le crime.

mais me serait il pas manipuler.

l,histoire progresse pas a pas, au rythme d'un suspense savamment entretenu.
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The Punisher : Cercle de sang

Il s'agit de la mini-série qui a conduit le Punisher sur la route du succès en solitaire. Des épisodes écrits par Steven Grant et illustrés par Mike Zeck et Mike Vosburg, avec en prime toutes les couvertures originales à la fin de ce premier récit qui forme une seule histoire homogène.



L'histoire va s'étaler sur près de 139 pages. Le Punisher va d'abord être dans le milieu carcéral avant d'être recruté par une étrange organisation qui a le même but que lui : se débarrasser de la racaille qui sévit à New-York. Les moyens sont 'ils les mêmes ? Tel sera l'enjeu.



Je ne trouve pas particulièrement sympathique ce héros de bande dessinée qui avait fait partie du best of de Marvel. Il n'est là que pour se venger des assassins de sa petite famille. On voit ses yeux remplis de haine dans chacune des images. Il est froid et distant. Il n'a pas de super pouvoir comme Batman ou Spiderman mais un sacré coup de poigne. C'est la souffrance intérieure qui semble le surpasser et lui donner la capacité physique à faire face et à encaisser. Oui, il est différent des autres super-héros. J'aime bien par contre son T-Shirt arborant une tête de mort. Le ton est donné ...



Cette histoire est d'ailleurs assez bien construite dans l'ensemble. C'est dommage mais il manque juste la capacité à plaire au lectorat. Ce supplément d'âme qui pourrait faire toute la différence. Or, the Punisher : c'est la punition à l'état brut et aux muscles de Schwarzenegger. Il faut aimer cela !
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Spider-Man, tome 1 : La dernière chasse de Kr..

Un Spider-Man assez psychologique dans la même veine que certains Batman Dark Night. Cependant, la part belle est donnée au chasseur Kraven qui a traqué tous les animaux de la création sauf une seule proie qui lui a échappé à savoir Spider-Man. On regrettera presque sa mort inopinée. Bref, c'est lui la vedette de cet opus.



C'est un récit qui est très différent de ce que j'ai pu lire comme Spider-Man et ce n'est pas forcément pour me déplaire. Même l'atmosphère est très curieuse. Il n'y aura pas de blague et autres loufoqueries. C'est plutôt mâture, sombre et torturé.



Au final, une curiosité dans l'univers de Spider-man qui en fait une grande référence pour certains fans.
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Damned

Cette histoire d'un prisonnier en liberté conditionnelle pouvait plaire d'un premier abord. C'est toujours une étape difficile que de retrouver la liberté. Cependant, on ne décerne rien d'une quelconque fragilité du héros sans peur, ni reproche. Point de psychologie détaillée...



Les faits vont faire qu'il va se frotter à la pègre locale au lieu de couler des jours paisibles. Il est question d'un magot caché quelque part et c'est une véritable course-poursuite pour mettre la main dessus. On a droit à un vrai polar avec toutes les ficelles inhérentes au genre. Manipulation, tromperie, meurtres ...



Si vous aimez car autrement, vous pourrez aisément passer votre chemin. Damned ? Je ne vois pas réellement le lien ! Pour le reste, les planches sont plutôt réussies. Cela reste un travail honnête. Avec en prime une couverture plutôt sexy.
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Spider-Man, tome 1 : La dernière chasse de Kr..

Le pari de DeMatteis état couillu, très couillu même, et en cela le travail mérite d'être salué. Jamais le tisseur n'avait eu droit à une histoire aussi noire, torturée et philosophique que celle-là. C'est donc un véritable vent de fraîcheur totalement inédit (pour rappel nous sommes en 1987, époque très édulcorée chez Marvel comme depuis ses débuts) qui souffle sur le célèbre label et, soyons francs, pour notre plus grand plaisir. Certes l'inspiration lugubre aux tonalités fatalistes n'est pas sans rappeler celle de Moore et de son éminent Watchmen, mais DeMatteis parvient à creuser son propre sillon.



Le choix de Kraven comme protagoniste central aux côté de Peter Parker se révèle particulièrement judicieux tant la dualité de son humanité et de sa bestialité se prête à la perfection au jeu. Et puis disons-le franchement, écarter Venom, Octopus et toute la clique de super-vilains ultra récurrents n'est pas pour déplaire. Car oui, ici les blagues légères de notre Spidey favori laissent place aux réflexions métaphysiques sur la mort, parfois un peu trop - et c'est là que le bât blesse - quand DeMatteis se laisse emporter à l'excès par sa plume si bien qu'il tombe à certains passages dans la redite ou la philosophie de comptoir, mais on pardonne aisément tant l'intention est louable.



Malheureusement, le scénariste se prend à nouveau à son propre jeu dans la multitude de flux de narration. Si l'idée de base est excellente et totalement visionnaire, dans l'exécution l'ensemble cabotine légèrement, si bien que le lecteur se retrouve parfois perdu dans les divers axes narratifs entremêlés. Encore une fois, le plaisir n'est pas annihilé pour autant tant l'exercice, même si imparfait, prête à l'admiration.



Niveau dessins, Zeck fait honneur à Ditko et Romita Jr avec des dessins old school au charmant opérant, pour peu qu'on y soit sensible.



La Dernière Chasse de Kraven s'impose donc comme un ovni dans les aventures du tisseur, que tout fan de notre araignée des familles se doit d'avoir lu au moins une fois dans sa vie.
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Damned

Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il comprend les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 1997, écrits par Steven Grant, dessinés et encrés par Mike Zeck, avec une mise en couleurs réalisée par Kurt Goldzung. Les couvertures ont également été réalisées par Zeck, et peintes à l'aérographe.



Ce jour, Mike Thorne vient d'achever de purger sa peine de prison de 4 ans au centre de détention de Runacre. Il se présente au guichet de sortie pour récupérer ses effets personnels. Le fonctionnaire pénitentiaire lui dit qu'il peut garder les affaires de Thorne s'il le souhaite, parce qu'il pense qu'il sera bientôt de retour derrière les barreaux. Thorne franchit la porte de sortie, et le directeur lui enjoint de profiter de cette seconde chance qui lui est offerte, car beaucoup d'autres aimeraient pouvoir en bénéficier. Thorne sort enfin à l'air libre, sans s'être jamais plaint une seul fois, sans avoir demandé pardon, sans avoir nié sa culpabilité. Il entend quelqu'un appeler son nom : il s'agit de Cliff Farage, son agent de probation. Celui-ci le conduit à la ville voisine et lui énonce les règles du jeu : pas de voyage dans une grande ville comme New Covenant, pas de télé, pas d'alcool, pas de femme, pas de drogue, pas de crime, le rendez-vous hebdomadaire avec lui, un boulot au salaire minimum dans le diner du coin, tenu par Slim un ancien détenu de Runacre. Mike Thorn se plie aux règles, supportant les remarques de sa collègue au Diner, mangeant des conserves à même la boîte, écoutant la radio, et se disant que les autres prisonniers avaient raison : à l'intérieur comme à l'extérieur il y a toujours quelqu'un pour diriger ta vie.



Un jour, Mike Thorne prend sa pause à l'arrière du diner, et Slim le prévient : il a déjà vu ce regard chez d'autres ex détenus, et il lui déconseille d'essayer de prendre la poudre d'escampette. Mike Thorne lui explique qu'il n'a besoin que de 2 ou 3 jours pour se rendre à New Covenant et tenir la promesse qu'il a faite à Douglas Orton, un autre prisonnier, mort en prison. Il lui a demandé d'aller transmettre un message. Slim pose quelques questions sur Orton, et lui dit qu'il va lui avancer l'argent pour prendre le bus jusqu'à New Covenant, et le couvrir vis-à-vis de Farage, sous réserve que Thorne soit de retour avant son prochain rendez-vous avec Farage. Thorne le remercie en se demandant ce qui lui vaut cette gentillesse. Slim est déjà rentré dans le diner et il passe un coup de fil : il demande à parler à King Silver car il connaît le codétenu de Doug Orton. Le lendemain, Mike Thorne prend le bus et se rend à New Covenant. Il doit retrouver la sœur d'Orton pour lui transmettre son message. Il se rend dans le quartier chaud, et demande son chemin pour se rendre à l'Orphelinat Sainte Bernadette à un grand balaise qui lui cherche des noises, mais qu'il remet sans peine à sa place. Il est accueilli par une sœur qui le fait rentrer. Il dit qu'il vient de la part de Doug Orton pour retrouver sa sœur Camille Orton.



Un petit récit de polar tordu en 4 épisodes : sympathique, mais quel intérêt ? En 1986, Steven Grant & Mike Zeck collabore pour la première fois pour un récit passé dans les annales (malgré le dernier épisode sabordé par la politique éditoriale) : The Punisher : Cercle de sang. Avec cette histoire, ils font franchir un palier au personnage, l'extrayant du monde des superhéros pour en faire un exécuteur faillible et sans pitié. Quelques années plus tard, l'éditeur Marvel leur donne la possibilité de réaliser une histoire complète sans interférence : Punisher, retour vers nulle part (1989). Aussi en voyant arriver ce récit 8 ans plus tard, le lecteur ne peut qu'être alléché par l'idée d'une nouvelle collaboration entre ces 2 créateurs. Effectivement, l'histoire navigue entre polar et histoire de gangsters. Mike Thorne a fait une bêtise qui l'a envoyé au mitard pour 4 ans. Il sort avec une promesse faite à un autre détenu, et il ne faut longtemps pour qu'il se retrouve le centre d'attention d'un parrain qui cherche à mettre la main sur de l'argent qui a disparu. Bien sûr la somme en question attire la convoitise de 2 ou 3 autres personnes, elles aussi prêtes à faire usage de la violence pour apprendre ce que sait Mike Thorne. Steven Grant met en scène des personnages traditionnels : l'ex-taulard avec des principes moraux, le parrain qui n'hésite à se salir les mains et à qui on ne la fait pas, l'agent de probation qui connaît bien les ficelles et à qui on ne la fait pas non plus, la jeune femme dessalée et intéressée, le bras droit du parrain qui a sa propre ambition, le comptable timoré, et une officier de probation d'état jolie et efficace.



Pour ceux qui ont lu Cercle de sang, il est indéniable que c'est un plaisir de retrouver Mike Zeck en bonne forme. Bien sûr, il est possible de remarquer des effets déjà présents dans cette aventure de Punisher : les yeux mi-clos avec un pourtour à l'encrage un peu appuyé, la tête à demi tournée vers l'arrière pour guetter un assaillant, faire feu sur un ennemi en en utilisant un autre comme bouclier humain, visage en train de transpirer en très gros plan, corps en mouvement dans une forte perspective, une très grande largeur d'épaule pour Thorne. Mais Mike Thorne n'est pas Frank Caste, et ni Zeck, ni Grant n'effectuent un décalque du Punisher. Le dessinateur le représente comme un vrai sportif, sans être un culturiste, avec une certaine grâce dans ses mouvements, et une capacité de frappe très rapide. Il sait sourire, mais le plus souvent son visage affiche une intensité qui fait comprendre à son interlocuteur sa détermination. Les autres personnages présentent une forte personnalité graphique : la belle et fine Cam, le frêle Bobby avec ses très grosses lunettes, l'homme de main massif et taciturne, l'étrange parrain à l'air souvent narquois, voire rigolard. Le lecteur s'aperçoit que Mike Zeck insère régulièrement une pointe d'humour visuel : les regards en coin de Mike Thorn, la dramatisation appuyée de certains visages, le calme vaguement désabusé de King Silver, les doigts d'honneur du mort dans le cercueil, la fausse soumission de Cam, Thorne en slip, etc. Ce n'est pas que le dessinateur se moque de ses personnages ou introduit de la dérision, c'est qu'il est conscient des conventions narratives du polar et qu'il les met en œuvre en sachant que les lecteurs les attendent sans être dupes.



S'il a déjà lu des comics de superhéros illustrés par Mike Zeck (par exemple Marvel Secret Wars ou Captain America), le lecteur voit bien les gestes, les postures qui sont importés directement des conventions visuelles de ce genre. Toutefois ces réminiscences sont intégrées de manière cohérente dans la narration visuelle globale. Mike Thorne est effectivement un dur à cuir, à la fois suite à ses 4 ans passés en prison, mais également pour son passé de marine et de boxeur. Il doit défendre sa vie contre des truands qui n'hésitent pas à cogner. Ce polar met également en scène une femme fatale, 2 parrains, des hommes de main, personnages souvent présents dans les comics également. Zeck a trouvé le bon dosage dans la représentation des décors. Il n'hésite pas à utiliser les trucs et astuces habituels dans les comics pour avoir à éviter de les représenter, parfois une page durant. Mais il prend soin de les décrire en ouverture de chaque scène et il le fait avec assez de détails pour qu'ils ne donnent pas l'impression d'être en carton-pâte. Le lecteur se laisse donc prendre à cette narration visuelle énergique et virile, avec une saveur de genre assumée, et des clins d'œil discrets.



De son côté, Steven Grant a lui aussi baissé d'un cran et mêmes de plusieurs crans les caractéristiques nihilistes de son écriture pour Punisher. Mike Thorne n'est pas revenu de tout : il n'est pas en train de mener une guerre qu'il sait perdue d'avance. Il n'a pas renoncé à la possibilité d'un avenir meilleur. Il est animé par une forme d'absolu qui lui a fait refuser toute facilité ou tout compromis pour les conséquences d'avoir donné la mort par accident. De la même manière que ce personnage participe d'un archétype du polar, ceux qu'il rencontre sont aussi dérivés d'archétypes : le parrain du crime organisé, la femme de mauvaise vie, le second qui rêve d'être parrain à la place du parrain, etc. Le lecteur qui est venu chercher un polar en a donc pour son argent, et Steven Grant sait utiliser les conventions du genre avec élégance, avec le bon équilibre entre les clichés attendus et l'originalité nécessaire pour donner de la saveur au récit. Il a conçu une intrigue tordue comme il faut, avec un bon suspense, même si la résolution reste classique. Il sait insuffler une réelle personnalité à chaque protagoniste en un minimum de dialogues. Par contre cette histoire ne constitue pas un révélateur d'une réalité sociale, ou d'une classe sociale. Elle dessine le portrait d'un individu qui sort de l'ordinaire, avec un système de valeurs personnel, et une capacité d'adaptation aux personnes en face de lui.



Il s'agit bien d'un petit polar tordu en 4 épisodes, sans velléité d'être un révélateur social, mais exécuté de main de maître, avec un scénariste dosant parfaitement ses dialogues, et ayant bâti une intrigue ludique, et un dessinateur dosant lui parfaitement ses effets pour une narration divertissante.
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Cercle de sang / le jour du massacre

le punisher a découvert qui veut contrôler tout les gangs. et qui envoie des tueurs se faire passer pour lui.et sa va pas lui plaire.

la tension monte dans cette ultime confrontation.

ultra violente.
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Cercle de sang / la nuit du massacre

franck Castle ancien des forces spéciales, a eu sa femme et ses enfants tué dans un règlement de comptes. alors sous le nom du punisher il va traquer les criminels.

les cadavres se ramassent au tractopelle,dans une série jamais avare en suspense.
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Damned

Les amateurs de polars noirs seront aux anges avec cet album qui glace le sang à chaque page.
Lien : http://www.actuabd.com/Damne..
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Spider-Man, tome 1 : La dernière chasse de Kr..

Ce recueil constitue une histoire complète parue à l'origine en 1987 dans Web of Spider-Man 31 & 32, Amazing Spider-Man 293 & 294, et Spectacular Spider-Man 131 & 132. Ce tome comprend les 6 épisodes en question.



Sergei Kravinoff est un criminel qui s'habille d'un pagne en léopard et d'un gilet sans manche et se fait appeler Kraven the Hunter. Ce personnage est apparu pour la première fois dans Amazing Spider-Man 15 en août 1964. Il possède des connaissances en herboristerie qui lui permettent de concocter des potions ayant différents effets : poison, paralysie, augmentation de la force ou de l'acuité des sens... Dans cette histoire, Kraven abat Spider-Man d'une balle de fusil de chasse, il le fait enterrer et il revêt l'habit du superhéros pour prendre sa place.



J.M. DeMatteis est un grand professionnel des comics, autant pour des histoires de superhéros (Batman : absolution & Justice League International), que pour des bandes dessinées plus personnelles (The Compleat Moonshadow & Brooklyn Dreams). Mike Zeck est essentiellement connu pour avoir illustré The Punisher : Cercle de sang. Il est ici encré par Bob McLeod, un autre professionnel vétéran des comics.



La particularité de cette histoire de Spider-Man est qu'elle a pour principal personnage le criminel et que Peter Parker ne débite pas de blagues. Il s'agit d'une histoire très sombre qui a pour principaux thèmes l'introspection de Kravinoff et l'impact prychologique pour Peter Parker d'avoir été enterré vivant. J.M. DeMatteis nous fait pénétrer dans la psyché de Sergei sous forme de flux de pensées. Il nous invite à adopter le point de vue de Kraven sur la réelle signification des combats qui l'opposent à Spider-Man et sur le poids de son héritage familial. Du coté de Peter Parker, DeMatteis nous montre à la fois la peur instillée par Kraven et l'incapacité totale à déchiffrer et comprendre les actions de Kraven.



À l'évidence, il ne s'agit pas d'un comics pour les plus jeunes et il ne rentre pas dans le moule des aventures habituelles du tisseur de toiles. DeMatteis va même jusqu'à jouer avec l'idée de l'araignée comme totem de Peter Parker (thème qui sera repris et développé plus tard par Straczynski) et comme symbole de l'échec de l'être humain. Les illustrations de Mike Zeck sont un peu datées années 80 et souffrent à plusieurs reprises d'un manque criant d'arrière plan. D'un autre coté le rendu des personnages est très soigné avec des relents de Joe Kubert qui leur donnent une intemporalité et une force peu commune.



Pour les fans, cette histoire se classe parmi les meilleurs classiques de Spider-Man. Effectivement les 2 créateurs réussissent le pari de rendre Sergei Kravinoff humain, crédible, tourmenté et étrangement lucide. Peter Parker a rarement été aussi vulnérable et héroïque. Mary Jane (les 2 étaient jeunes mariés à ce moment) est une femme amoureuse mais pas mièvre. Ce qui m'arrête dans l'attribution d'une cinquième étoile est ce manque de décors très déconcertant et le mode narratif qui ne va pas assez loin dans l'utilisation du flux de pensées désordonnées. L'exécution de l'histoire manque d'un soupçon de savoir faire pour atteindre tous les buts ambitieux qu'ils s'étaient fixés. Cette histoire a eu droit à un épilogue : Soul of the Hunter (en anglais).
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Marvel Comics - La collection : Amazing Spi..

Ce recueil constitue une histoire complète parue à l'origine en 1987 dans Web of Spider-Man 31 & 32, Amazing Spider-Man 293 & 294, et Spectacular Spider-Man 131 & 132. Ce tome comprend les 6 épisodes en question.



Sergei Kravinoff est un criminel qui s'habille d'un pagne en léopard et d'un gilet sans manche et se fait appeler Kraven the Hunter. Ce personnage est apparu pour la première fois dans Amazing Spider-Man 15 en août 1964. Il possède des connaissances en herboristerie qui lui permettent de concocter des potions ayant différents effets : poison, paralysie, augmentation de la force ou de l'acuité des sens... Dans cette histoire, Kraven abat Spider-Man d'une balle de fusil de chasse, il le fait enterrer et il revêt l'habit du superhéros pour prendre sa place.



J.M. DeMatteis est un grand professionnel des comics, autant pour des histoires de superhéros (Batman : absolution & Justice League International), que pour des bandes dessinées plus personnelles (The Compleat Moonshadow & Brooklyn Dreams). Mike Zeck est essentiellement connu pour avoir illustré The Punisher : Cercle de sang. Il est ici encré par Bob McLeod, un autre professionnel vétéran des comics.



La particularité de cette histoire de Spider-Man est qu'elle a pour principal personnage le criminel et que Peter Parker ne débite pas de blagues. Il s'agit d'une histoire très sombre qui a pour principaux thèmes l'introspection de Kravinoff et l'impact prychologique pour Peter Parker d'avoir été enterré vivant. J.M. DeMatteis nous fait pénétrer dans la psyché de Sergei sous forme de flux de pensées. Il nous invite à adopter le point de vue de Kraven sur la réelle signification des combats qui l'opposent à Spider-Man et sur le poids de son héritage familial. Du coté de Peter Parker, DeMatteis nous montre à la fois la peur instillée par Kraven et l'incapacité totale à déchiffrer et comprendre les actions de Kraven.



À l'évidence, il ne s'agit pas d'un comics pour les plus jeunes et il ne rentre pas dans le moule des aventures habituelles du tisseur de toiles. DeMatteis va même jusqu'à jouer avec l'idée de l'araignée comme totem de Peter Parker (thème qui sera repris et développé plus tard par Straczynski) et comme symbole de l'échec de l'être humain. Les illustrations de Mike Zeck sont un peu datées années 80 et souffrent à plusieurs reprises d'un manque criant d'arrière plan. D'un autre coté le rendu des personnages est très soigné avec des relents de Joe Kubert qui leur donnent une intemporalité et une force peu commune.



Pour les fans, cette histoire se classe parmi les meilleurs classiques de Spider-Man. Effectivement les 2 créateurs réussissent le pari de rendre Sergei Kravinoff humain, crédible, tourmenté et étrangement lucide. Peter Parker a rarement été aussi vulnérable et héroïque. Mary Jane (les 2 étaient jeunes mariés à ce moment) est une femme amoureuse mais pas mièvre. Ce qui m'arrête dans l'attribution d'une cinquième étoile est ce manque de décors très déconcertant et le mode narratif qui ne va pas assez loin dans l'utilisation du flux de pensées désordonnées. L'exécution de l'histoire manque d'un soupçon de savoir faire pour atteindre tous les buts ambitieux qu'ils s'étaient fixés. Cette histoire a eu droit à un épilogue : Soul of the Hunter (en anglais).
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The Punisher : Cercle de sang

Incarcéré à la prison de Ryker’s Island, Frank Castle se retrouve totalement désarmé au milieu des criminels qu’il a pour habitude de traquer. Drogué à son insu par l’un des détenus, le Punisher parvient cependant à reprendre le dessus et à tirer son épingle du jeu en participant à une évasion massive, planifiée par Carlo Cervello, surnommé le cerveau. Une fois dehors, il s’attaque à Wilson Fisk, le redoutable caïd qui dirige l’empire criminel de toute la côte est, déclenchant par la même occasion une guerre des gangs sans précédent. Alors que New York est plongé dans la peur et que le sommet de la pègre vacille, Castle est contacté par la Trust, une étrange organisation qui aspire également à l’éradication du crime organisé.



Après Punisher: Journal de guerre, la collection Marvel Best Of accueille un deuxième album dédié à ce personnage ayant vu le jour en 1974 dans les pages d’Amazing Spider-Man. Il faudra cependant attendre 1986 et le lancement de cette toute première mini-série en cinq épisodes écrite par Steven Grant et dessinée par Mike Zeck, pour que le justicier à la tête de mort ait droit à sa propre série régulière dès l’année suivante.



Le début de cette histoire plonge le lecteur au sein d’un univers carcéral assez classique, reposant sur les tensions entre clans/prisonniers et sur une atmosphère violente encore accrue par la présence de ce héros cynique et impitoyable. C’est pourtant seulement une fois à l’extérieur de l’enceinte du pénitencier que l’intérêt de cette histoire complète monte en puissance. Une fois entouré de mafiosi en liberté et armé de gros calibres, le Punisher retombe dans son environnement de prédilection. Il se retrouve alors coincé au centre de deux intrigues parallèles, l’une impliquant un mystérieux groupement soucieux de préserver l’ordre public et l’autre mettant en scène un jeune médecin bien décidé à tuer le Punisher afin de venger la mort de son père.



Si cet ouvrage lance la carrière en solo du Punisher, il saisit surtout parfaitement l’essence même de ce caractère atypique de l’univers Marvel. L’auteur livre un personnage déjà très sombre, mais qui n’a pas encore trouvé la bonne stratégie pour combattre le crime sans causer trop de dégâts collatéraux. Cherchant à sortir d’un cercle de sang qui contient également celui d’innocents, Frank Castle se fraie un chemin riche d’enseignements, tandis qu’une voix-off s’installe au cœur du raisonnement et des pensées les plus noires du personnage. La dernière planche saisit d’ailleurs toute la psychologie de cet homme sans merci qui préfère massacrer ses adversaires plutôt que de les livrer à la justice. Si les dessins de Mike Zeck et Mike Vosburg transmettent toute la colère et la dureté du héros, la colorisation a par contre plutôt mal vieillie.



Punisher: Cercle de Sang propose les premiers pas en solitaire de cette future superstar hors-normes de l’univers Marvel.
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Les guerres secrètes

Sur Terre, le Beyonder, un être tout puissant capable de balayer une galaxie entière, attire les principaux super-héros et la crème des criminels vers un étrange édifice rappelant Stone-Henge. Ils sont alors téléportés sur Battleworld, une lointaine planète créée par cette force d’outre-univers à partir de bribes d’autres mondes afin de doter les surhumains d'un joli terrain de jeu sur lequel ils vont pouvoir relever le défi qu’il leur lance : «Je viens de l’au-delà. Terrassez vos ennemis et vos désirs deviendront réalité. Il n’est de rêve que je ne puisse accomplir !». C’est sur ces paroles de l’omnipotent Beyonder que débute une guerre sans merci dont l’issue déterminera le sort de l’univers Marvel.



Ce Best of Marvel regroupe les douze épisodes d’un monument de l'histoire de la bande dessinée américaine écrit par Jim Shooter et illustré par Mike Zeck et Bob Layton. Pourtant, comme expliqué dans l’introduction de Tom DeFalco, ce projet découle en fait de la demande d’un fabricant de jouets souhaitant accompagner le lancement d’une collection de figurines des héros et criminels les plus connus d’une parution les regroupant tous. S’il est compréhensible que ce premier cross-over global en comics fut un succès commercial à l’époque, force est de constater, avec vingt ans de recul, que ce récit peu brillant n’est finalement qu’une campagne de publicité de 350 pages destinée à vendre des produits Mattel.



Parler d’une mise en place des personnages bâclée est un euphémisme dans le cas de ce best-seller qui, malgré ses centaines de planches, parvient à présenter ses sauveurs* et vilains** en seulement deux cases. La motivation de toutes ces vedettes à participer à cet affrontement assez inutile demeure en conséquence assez vague. S’il est certes enthousiasmant de voir tous ces caractères transportés dans un environnement inhabituel, l’accumulation de combats l’est nettement moins. De plus, les dialogues et la prestation des différents acteurs sont carrément mauvais, et seul Victor de Fatalis parvient à sortir quelque peu du lot.



Guerres Secrètes contient heureusement quelques passages que les aficionados qualifieront de marquants (le bouclier brisé de Captain America, le Professeur X qui retrouve l’usage de ses jambes, Fatalis qui recouvre son visage, etc.), voire certains évènements qui auront des répercussions à plus long terme sur l’univers Marvel. C’est en effet sur cette planète que Spider-Man découvre son fameux costume noir (opération marketing pour vendre des figurines ?) et que les personnages de Titania, Volcana et Spider-Woman (Julia Carpenter) sont créés. Mais au final, ce scénario se déroulant aux confins de l’univers n'est guère passionnant. L’histoire du Beyonder se prolonge cependant dans une deuxième minisérie, Secret Wars II, puis dans un épisode des Fantastic Four, intitulé Secret Wars III, où ses origines sont enfin révélées.



Le graphisme datant du milieu des années quatre-vingt n’est pas très plaisant et irritera plus d’une rétine. Cet obstacle visuel inhérent à ces rétrospectives est cependant dissimulé derrière une couverture aux allures plus modernes, quelque peu trompeuse. Mettre toutes les faiblesses relevées dans le travail du trio Shooter-Zeck-Layton sur le compte d’une période qui produisit des chefs-d’œuvre tels que Watchmen et Dark Knight serait néanmoins déplacé. Conseiller cette lecture exclusivement aux fans et collectionneurs, l’est déjà beaucoup moins.



* La Guêpe, Miss Hulk, Captain Marvel, Captain America, Œil de Faucon, Iron Man, Professeur Charles Xavier, Tornade, Diablo, Malicia, Cyclope, Wolverine, Colossus, le Dragon Lockheed, Hulk, Spider-Man, la Torche, Chose, Red Richards et Magnéto



** L’Enchanteresse d’Asgard, Ultron, l’Homme Absorbant, le Démolisseur, le Boulet, le Compresseur, Bulldozer, Kang, Galactus, le Lézard, l’Homme-Molécule, Dr. Octopus et Fatalis
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Damned

Bastons, petites pépées et roulage de mécanique ne suffisent pas à faire un bon polar.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Les guerres secrètes

"Les guerres secrètes" est une série limitée en 12 chapitres qui a été publiée en 1984, et se retrouve rassemblée ici. Le scénario, au premier abord, semble simpliste : un alien surpuissant mais assez puéril, le Beyonder, enlève des super-héros et des super-méchants, et les envoie sur une planète s'affronter, pour voir quelle équipe va gagner.

On retrouvera Spider-man, les X-men (Cyclope, Wolvie, Rogue, Storm, Colossus, Nightcrawler), Iron Man, Hulk, Les Avengers (Captain America, Thor, the Wasp, Hawkeye, She-Hulk, Captain Marvel/Monica Rambeau) et les Fantastic Four (moins Sue, très enceinte à cette époque). Et une bonne partie de leurs méchants (Galactus, Doom, Magneto, Octopus, Kang, Ultron, l'Enchanteresse d'Asgard, Molecule Man, l'Homme Absorbant, les Démolisseurs, et quelques autres que j'oublie). Le but était principalement de vendre des chapitres en premier, des produits dérivés ensuite.



Pourtant, cette série est agréable à lire, si on n'en attend pas trop. En premier lieu, le rythme est bien géré, et on se laisse emporter par l'alternance entre grandes batailles, discussions dans l'équipe des héros, coups de poignard dans le dos dans l'équipe des méchants, et quelques retournements de situation pas incroyablement originaux mais pas trop prévisibles non plus.



Un des autres points agréables dans les crossovers, est de voir interagir des personnages qu'on voit rarement ensemble. Globalement, à part une romance incompréhensible et oubliée à moitié chemin entre Magneto et la Guêpe, j'ai bien aimé ce côté-là, plusieurs réactions et plusieurs répliques étaient amusantes et bien trouvées.

Personne n'est oublié, tout le monde a droit à des moments de bravoure qui affirment sa personnalité et ses motivations, ce qui est bien ce qu'on attend d'une série écrite par l'éditeur en chef de l'époque.



En fait, le Beyonder n'a pas distingué les "méchants" et les "héros" en leur faisant passer un entretien d'embauche, mais en déterminant par un rapide scan mental si leurs motivations étaient égoïstes ou altruistes. Ce qui donne quelques classements surprenant : Magneto, envoyé chez les héros, commence à se disputer avec tout le monde, décide de jouer pour lui seul, et les X-men se demandent sérieusement s'ils vont le suivre pour l'empêcher de faire une bêtise.

A l'inverse, Molecule-Man, qui cherchait sérieusement la rédemption et faisait une thérapie, et envoyé chez les méchants même si ses plans démoniaques actuels consistaient en une maison à la campagne et une jolie petite amie. Doom, après avoir pris le commandement des méchants (principalement en manipulant tous les autres candidats potentiels pour qu'ils s'entretuent) essaie de le motiver pour redevenir un vrai méchant ambitieux, et c'est très drôle.

En règle générale, les relations dans le groupe des méchants, pleines de trahisons dans tous les sens, sont assez hilarantes, à moitié au second degré.



Si on suit une ou plusieurs séries de super-héros dans les années 84, ce crossover peut être utile car il a entraîné plusieurs changements dans le status quo : le nouveau costume symbiote de Spider-man, une pause pour réfléchir de la Chose, quelques nouveaux personnages, quelques couples créés ou brisés.

Quant au Beyonder, il reviendra, sur terre et sous une forme humaine, dans Secret Wars II, qui n'est pas traduit, mais dont on voit aussi l'influence si on suit les séries de l'époque.



Donc : oui pour l'humour, les personnages et la continuité, non si on attend qu'un arc avec un adversaire quasiment omnipotent soit forcément épique et profond.
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Spider-Man, tome 1 : La dernière chasse de Kr..

Le lecteur est plongé dans un véritable maelström de visions fantasmagoriques qui finissent par ébrécher l’image implacable du traqueur sans peur et sans états d’âme.
Lien : http://www.actuabd.com/Spide..
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Damned

J'aime beaucoup le travail de Denis Rodier sur ces planches, il apporte une touche très vive, très intuitive, qui donne de la force au moindre trait, c'est magnifique.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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