Le langage est un mode de communication imparfait. Il n'exprime pas le millionième de nos états physiologiques, mentaux et psychologiques, nous restons incompris, trompés, nous nous rétractons sur nous-mêmes, tout cela débouche sur la méfiance, la jalousie, la ruse, etc., toutes ces tares de notre civilisation.
L'amour foutait le camp, comme la vie qui fuit un corps mortellement blessé ; il s'en allait de la même façon stupide et inattendue qu'il était venu, sans qu'ils sussent ce qu'il fallait faire pour le retenir.
"... Et vient alors l'instant heureux et éphémère
Où le formidable effort jaillit.
Née un jour de la Totalité, sans regretter rien,
La Vie superbe y retourne au bout du voyage."
Goethe. L'Ame du monde.
Les hommes ne sont pas responsables de leur passé, mais c'est en vivant dans le présent qu'ils créent le futur.
... J'avais l'impression qu'une bête immonde faite de béton, de verre et d'acier écrasait sous son corps repoussant la terre si belle et si gaie, et que cette bête rugissait et labourait le sol avec ses griffes, éructant dans le ciel des nuages de poussière empoisonnée. J'en parlai à mon père. Cela le fit rire.
- Tu as tort. L'usine, c'est la victoire de l'homme sur les forces aveugles de la nature. Le symbole de notre puissance, la base du progrès. Pas toujours très joli, c'est vrai.
- Je t'aimais déjà alors que ni toi ni tes parents n'étaient nés... Je t'aimais lorsque les hommes ne connaissaient pas encore le mot passion et qu'ils jouaient innocemement comme des gosses... Je t'aimais lorsque la terre ne portait pas encore le genre humain... Je t'ai toujours aimée, tu es mon amour dans les siècles...
- Un sentiment aussi antique doit être mort depuis longtemps, dit Roujéna en riant aux éclats.