J'imaginais parfois la rédemption comme une éjaculation de papillons flottant par milliards dans un sperme d'or, issus de milliards de crânes humains et peints à la strychnine, à la suie et au safran. Noircissant le ciel, ils battaient des ailes dans l'air d'or en fusion, vers les labyrinthes et les abîmes de l'au-delà, et tous s'engouffraient dans le tourbillon gélatineux d'une trompe gigantesque. Chacun souhaitait son salut, chacun était assoiffé de salut, mais ils périssaient à chaque instant par milliers, épuisés, ou dévorés par des monstres difformes. Et une épaisse boue de papillons devait s'écouler sans gloire de cette Vulve.