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Citation de Henri-l-oiseleur


[Le lettré et sa lampe, Rabelais et ses lanternes]
Le livre d'Aulu-Gelle ("Nuits attiques") lui fournissait en tous cas, comme à tous les humanistes de la Renaissance, outre la forme prolifique des "miscellanées" érudites ("sequimur Gellium", écrit Politien), un modèle de variae lectiones présentées comme écrites la nuit, à la lumière de la lampe, de la "lucerna", du "lykhnos". Cette oeuvre est exemplaire de l'alliance, vieille comme la lumière artificielle, qui unit la lampe (alors à huile) et le savant, la lanterne et "l'horrible travailleur" qui demande à chaque nuit un peu de répit pour finir sa besogne. Rabelais fut de ceux-là, lettrés, philologues, gens "d'estude" malgré, - grâce à - la lampe. Papillons de nuit voletant περὶ λύχνων ἁφὰς "quand les lumières s'allument" selon l'expression concise d'Hérodote (VII-15), aux flambeaux et à leur contact, dans la proximité secrète d'un modeste embrasement nocturne. Chez Juvénal, le mot "lucerna" a déjà le sens figuré de "travail de nuit". La littérature emblématique du XVI°s n'assigne pas d'autre rôle à la lampe. C'est dans cette nuit d'encre que nous proposons de pénétrer, "garny de bonne lanterne".
p. 203
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