Portrait d’une adolescente
Immaculée, vierge fragile,
Jumelle dirait-on d’un ange,
Cette beauté ne serait-elle
Qu’un bref caprice de matière ?
En quels joyaux se changera
Cet éclat pur et périssable ?
Or dans cet être inaccompli,
Soudain que de métamorphoses
Vont ouvrir pour le jour naissant
Leurs arcades parmi les lèvres
Les yeux, le nez tant d’arabesques !
Lys, orchidée : cette corolle
Hésite au fond de la chair lente,
Gerbe que lance quelque fleur
Comme une orgie, grâce de fée
Trop jeune, encore indifférente.
(Adaptation libre d’Alain Bosquet)