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Citation de michelekastner


Il suffisait d'observer le système économique, et tout s'éclairait. Cette idée ne quittait pas l'esprit de Gilbert Boucher. Si l'on regardait de plus près, pensait-il, tout était organisé pour maintenir le système en place : l'homme considéré comme une marchandise ; l'interdiction pour les esclaves de posséder et donc de s'enrichir ; l'interdiction de s'instruire ; l'interdiction de porter plainte... Tout était diaboliquement ingénieux. D'ailleurs, quand cela pouvait arranger les esclavagistes, on mettait de côté certaines considérations. Les relations sexuelles entre blancs et noirs, par exemple, pour ne pas dire les viols, étaient monnaie courante. On s'en accommodait.
Tous les rouages politiques, administratifs, judiciaires tendaient vers ce seul but : entretenir la machine esclavagiste pour nourrir l'économie. Des industries entières avaient prospéré grâce à ce système. Autrement, ce n'aurait pas été aussi efficace. L'abolition faisait peur, non pour des raisons idéologiques ou philosophiques, mais pour des raisons économiques.
La loi établissait qu'un homme était une marchandise. Et, forcément, en luttant contre cela, on entrait dans l'illégalité.
C'est pour ces raisons que l'affaire de l'esclave Furcy ébranlait toute une organisation parce qu'elle prenait la voie des tribunaux, elle attaquait au coeur du fonctionnement, avec le "risque" que 16 000 esclaves exigent leur liberté. C'est pour cela aussi que Boucher s'était juré de ne jamais perdre de vue cette histoire, quel que soit le lieu où il se trouverait.
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