Mona Azzam

Avoir six ans à Beyrouth où l’on meurt mille fois en espérant vivre un fragment de secondes.
Survivre, quand bien même tout s’effondre sporadiquement ; quand les morts ne répondent plus ; quand les bombes se déchaînent.
Le temps, lui, s’arrête. Piteusement.
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Les heures, fragments morcelés de vie défient les secondes immuables sur l’échiquier intemporel où s’enlisent et s’emmêlent les minutes : méli-mélo a temporel ; méli-mélo sempiternel.
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Comment dire l’indicible ?
Les secondes s’évaporent comme une vague de nuées qui se brise à l’aurore en un fragment d’éternité.
Ma mère n’étant plus, je n’étais plus.
Beyrouth n’était plus qu’une scène où se jouaient les scénarios les plus macabres qui soient. [...]
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Semblable à un pantin désarticulé,
divisée de toutes parts,
Beyrouth perdait son souffle, rejetée,
par des hommes qui ne la courtisaient plus.