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EAN : 9782343110400
176 pages
Editions L'Harmattan (02/02/2017)
4.12/5   4 notes
Résumé :
« Une rencontre insolite, des yeux qui se croisent, un être qui se reconnaît au travers d'un regard, autre. . . Une étreinte, ultime geste d'union d'un coeur qui s'égare dans les labyrinthes de la vie. Un homme, une femme, un horizon qui valse, une vague qui frémit, le temps d'une écume d'éternité. » Mona Azzam est professeur de lettres et passionnée de littérature. Ce premier roman, composé de trente-quatre livres, est une expérience inouïe, le début d'un long poèm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Sur l'oreiller du sable, on pourrait se laisser bercer en écoutant l'histoire de la rencontre de David et de Iona. On pourrait en rester à une histoire d'amour, quelque peu improbable, où David marié à Eliane croise Iona délaissée et désoeuvrée. On pourrait rester à la surface d'une histoire banale, mais ce serait passer à côté de l'essentiel. On pourrait écouter, se laisser porter par le rythme des mots et s'endormir sur l'oreiller du sable… On peut surtout, poussé par le souffle poétique, se laisser saisir et pénétrer dans ce qui existe bien au-delà.
Magnifiquement écrit dans une forme particulière, ce livre en vers libres et aux références littéraires multiples, invite l'oreille à écouter le roulis des vagues-phrases et le roulement des mots-galets, à entendre l'invitation à se lever et à plonger dans l'océan-histoire de vie. Celle de David et de Iona, celle qui parle de Mona Azzam peut-être, de la nôtre sûrement.
L'histoire débute par une rencontre fortuite ou plutôt un croisement furtif, une mise en présence de l'autre. La perception de l'autre va ouvrir les yeux sur le vécu, laisser advenir un possible jamais envisagé et libérer chacun de ses chaînes. Libération du conformisme pour David installé dans un mariage conventionnel et bourgeois avec Eliane, l'empêchant de laisser libre cours à son besoin d'écrire. Pour Iona ce sera la libération du sentiment d'abandon ; un double abandon : celui de Beyrouth et de sa mère morte tragiquement, et celui de l'être aimé parti en laissant tous ses livres. La libération passera aussi par les livres : livres à écrire pour l'un, livres à lire pour l'autre.
Une histoire de rencontre due au hasard ? « Hasard ? Il n'y a point de hasard. Il n'y a que des signes » écrit Mona Azzam. Ici, les signes sont ceux d'une présence. le regard, le parfum... Ces signes suffisent pour prendre conscience de la vacuité de l'existence, de l'enfermement. Enfermement de l'un dans son présent et de l'autre dans son passé. Partir sera la solution qui s'imposera à chacun pour redonner sens à sa vie et trouver enfin le bonheur. Quitter, se quitter, seul possible de re-naissance, seul possible pour se trouver, se re-trouver. Quitter le sable où l'on s'en-lise et plonger dans l'océan de l'essentiel, pour exister vraiment, faire émerger l'être et permettre la rencontre.
Le hasard de Masse critique m'avait permis de découvrir Mona Azzamdans le silence des mots chuchotés… Pardon ce ne fut pas un hasard, mais un signe offert pour entrer dans son univers poétique et me donner l'envie de poursuivre la rencontre sur l'oreiller du sable. Une belle rencontre qui ne m'a pas déçue. J'attends la prochaine.
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C'était une belle journée de décembre en 2019, le 14 exactement, à Palavas-les-flots. J'étais venue l'écouter parler de ses écrits. Elle me l'avait dédicacé de ses jolis mots "pour que tu te laisses emporter par les vagues de bon heurt…". Je viens de terminer "Sur l'oreiller du sable" de Mona Azzam. Et, oui, j'ai été emportée.

J'ai été emportée par les mots toujours aussi magnifiques de cette auteure. Il s'agit là de son premier roman découvert après bien d'autres de ses productions, qu'elles soient prose ou poésie. Et j'y ai retrouvé toute la splendeur de son écriture. Car il est là le point essentiel : l'écriture. Mona Azzam a l'art de jouer avec les mots, de finement les tricoter, d'en faire une dentelle, une oeuvre musicale. Elle les assemble, joue de leur sens, de la forme des phrases :
"Regarder l'azur
Avancer
Reprendre son souffle
Respirer, profondément.
Un parfum de cèdre
Allegria
Un battement d'ailes, un faisceau lumineux.
La voilà qui me frôle. Presque."

Cette écriture si belle nous raconte une histoire tout aussi magnifique, celle d'une drôle de rencontre : un homme, une femme, un échange de regards, deux êtres quelque part en souffrance et qui se reconnaissent. Une histoire d'amour qui se crée, se dérobe, se retrouve. Une histoire aérienne, hors des sentiers battus que j'ai lue en apnée.

Dans cette nouvelle lecture j'ai reconnu son amour de la poésie. le roman est truffé de poèmes, les chapitres – appelés livres – commencent tous par des extraits d'auteurs aimés. J'ai reconnu son amour du Liban, elle nous parle du cèdre, de Beyrouth et de Tyr, elle parle des bombardements, de l'horreur et des morts. J'ai reconnu son amour de la mer et des vagues, et sans doute aussi – mais ça, je ne le savais pas – son amour des chouchous "Une envie…d'entendre grincer sous mes dents le son de la cacahuète croquante à souhait. Craquement savoureux du caramel." J'ai reconnu, mais je l'ai déjà dit cet art si particulier qu'elle possède de se jouer des mots, de leurs éclats, pour en créer de nouveaux.

En un mot, mais il me semble que vous l'aurez compris, j'ai aimé, beaucoup aimé, ce premier roman paru il y a déjà presque cinq ans.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Avoir six ans à Beyrouth où l’on meurt mille fois en espérant vivre un fragment de secondes.
Survivre, quand bien même tout s’effondre sporadiquement ; quand les morts ne répondent plus ; quand les bombes se déchaînent.
Le temps, lui, s’arrête. Piteusement.

Les heures, fragments morcelés de vie défient les secondes immuables sur l’échiquier intemporel où s’enlisent et s’emmêlent les minutes : méli-mélo a temporel ; méli-mélo sempiternel.

Comment dire l’indicible ?
Les secondes s’évaporent comme une vague de nuées qui se brise à l’aurore en un fragment d’éternité.
Ma mère n’étant plus, je n’étais plus.
Beyrouth n’était plus qu’une scène où se jouaient les scénarios les plus macabres qui soient. [...]

Semblable à un pantin désarticulé,
divisée de toutes parts,
Beyrouth perdait son souffle, rejetée,
par des hommes qui ne la courtisaient plus.
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