Cela fait cinq jours qu'Adrien a vécu ce tsunami de violence, un tsunami qui l'a emporté sur une rive inconnue qui lui fait peur et qui me terrorise. Seule avec lui dans notre vieille maison, je peux parler, je peux le soutenir, mais il me faut absolument repartir pour mon travail. J'en ai le cœur gros, l'estomac crispé à en avoir mal. Quand on se dit au revoir et que je suis du regard sa voiture qui s'éloigne sur la petite route de campagne, j'ai la certitude horrible d'abandonner mon fils qui s'enfonce au cœur d'une jungle hostile.