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Critiques de Monique Bauer (3)
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Zut ! et autres mots

Je n'avais jamais eu l'occasion de lire un abécédaire et j'ai beaucoup aimé celui là. Tout d'abord parce que l'on a à faire à des mots, des petits paragraphes plus ou moins long. C'est beaucoup plus fluide qu'un roman et ça nous permet de lire un mot par ci, un mot par là. Rien ne nous oblige à lire dans l'ordre alphabétique qui est imposé au livre et je trouve ça sympathique. Pour ma part, j'ai lu dans l'ordre des pages pour me rendre rapidement compte qu'il n'y avait pas de chronologie au niveau du contenu. C'est une enfance qui nous est raconté mot par mot, souvenir par souvenir sans aucun ordre précis.



Zut et autres mots est un recueil de mots très spéciaux. Spéciaux parce qu'il s'agit de mot souvenirs, souvenirs personnelles. J'ai adoré cet aspect du livre, le fait que à travers les mots on découvre les souvenirs tels qu'ils sont. Et comme a pu nous expliqué l'auteur ce n'est pas seulement les souvenirs qui revienne mais la petite fille qui renaît à travers les mots. Et ça c'est quelque chose qu'on ressent vraiment durant notre lecture. C'est la petite fille qui s'exprime, qui nous raconte sans peur, sans retenus. Parfois ce sont des mot dures qu'elle raconte, mais la sérénité et l'innocence de la petite fille rendent ces mots communs, ces mots faciles. Et puis ces mots, ces histoires, sont écrite avec une joli plume parfois poétique, parfois narrative mais toujours captivante.



Pour conclure, je dirai que cet abécédaire est un beau livre parce qu'il nous raconte une histoire vrai contée par une petite fille souvent touchante qui nous emporte dans son enfance sous un soleil africain.
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Filles de Mai : 68 mon Mai à moi. Mémoires de f..

Cet éclair fulgurant prêt, tout prêt à rejaillir pour une autre fois



Comme le souligne Michelle Perrot dans sa préface de 2004, « 68 a, dans une large mesure, oublié les femmes et leurs aspirations propres ». Elle indique que l’Association pour l’autobiographie (APA) a mis « l’écriture de soi au centre de ses préoccupations », suggérant à ses adhérentes « d’écrire ce que fut pour elles Mai 68 ».



Des témoignages, des ébranlements existentiels, le souffle d’une époque, une présentation sous forme de dictionnaire autour de mots-clés, « Cette démarche a l’avantage de faire converger les fragments épars sans toutefois chercher à les unifier dans une reconstruction a posteriori, tentation de toute entreprise de mémoire qui réorganise le passé en fonction du présent »



Vingt deux femmes âgées de 15 à 54 ans en 1968, la force des carcans et des interdits, la récente Loi Neuwirth sur la contraception, les interdits de l’Eglise, la méthode Ogino qui n’a rien d’une méthode, la mixité scolaire toute récente, l’accélération de l’accès aux études secondaires et universitaires, la musique et le cinéma, Family Life, les mouvements de jeunesse, « Un sentiment d’étouffement, de blocage, de désir d’ailleurs et d’autre chose », la libération de la parole, éloignement de la peur, l’accaparement de la parole par les mecs en assemblées générales…



Michelle Perrot écrit : « On soupçonne (elles sont allusives et ce n’était pas le propos), on imagine la densité, les chaos, les difficultés aussi, des trente années qui ont suivi, où elles ont véritablement construit leur vie ».



Je propose (en 68, j’était lycéen, plus enfant qu’adolescent) une promenade subjective dans ces chroniques qui éclairent « l’avant ou l’après ».



Adolescence, pensées vagabondes, hypocrisie imposée, le pantalon interdit aux filles, les sujets tabous, « nos virginités », nous avons été volées, les assujettissements anciens et nouveaux, les affiches, « De l’Atelier Populaire des Beaux-Arts », les perles multicolores, les amours, « un avortement dans une clinique londonienne »… puis les années pilule, l’autonomie et la responsabilisation…



La fragilité des acquis, « La couleur à la place du gris d’avant 68 », commencer à oser vivre, « La suie s’est déposée sur la pierre comme la poussière sur les esprits », le souvenir vivace de l’indépendance de l’Algérie, « Il était interdit de contester l’autorité militaire au début des années 60 », l’autorité, « jamais, au cours de mon adolescence, je n’ai rencontré d’adultes bienveillants », se jeter dans l’aventure sans vraiment comprendre ce qui se passe, « je me souviens des humiliations »…



Avortement, les curetages pudiquement nommés « K30 », l’attente des règles dans l’angoisse, « Parce que le choix de l’indépendance, le désir têtu de décider de sa vie sont plus forts que la peur,plus forts que l’interdit »…



Barricades. « Une fumée planait encore sur le désordre et une étrange odeur s’immisçait entre les marronniers déchaussés de frais », les sons métalliques et les clameurs de fête, les cris, les slogans, « Hô-Hô Hô Chi Minh ! Che-Che Guevara ! », les chants révolutionnaires, les interpellations, Berlin et « Mais la plus horrible de ses blessures, celle qui la défigurait et la rendait inhumaine, c’était celle du Mur qui donnait une atmosphère de tristesse et d’angoisse, accentuée par un froid glacial ! », contestataire, « je répondais », non et oui, « J’avais appris à dire NON. Un NON et un OUI véritables qui n’avaient rien à voir avec ceux que mon éducation m’avait fait prononcer jeune fille », être muette face aux militants dominants et intolérants, les yeux ouverts et l’esprit en éveil, la « normalité » devenu inaccessible…



La soif et le désenchantement, « Sensation de vide après l’euphorie et l’espoir ! », l’invasion des Soviétiques en Tchécoslovaquie, les bombardements américains sur la zone démilitarisée du Vietnam, Partisans « Libération des femmes : année zéro »…



Nous n’avions plus peur, « J’ai occupé tout l’espace. Je n’avais pas de compte à rendre », nous voulons l’égalité, les interdits, Gabrielle Russier, « Tout à coup, par la radio, nous parvins par brides le bruit du tumulte », sous les pavés, les grains de sable et leur petite musique, entrevoir des possibles, devenir « une interlocutrice valable », des rêves…



Et bien sûr, les universités, les usines, la révolution, les sexualités, mille et une chansons…



Une lecture qui permet de comprendre des possibles ouverts par le souffle émancipateur d’un événement, des bouleversements dans les vies de beaucoup, des aspirations et les mots pour les dire, et, des ruptures qui se produisirent ensuite. Et tout ce qui ne fut pas et reste chaud comme les braises d’un printemps…



« Et puis

des mots ont pris le pouvoir

des mots mémoire, des mots passion

et l’abécédaire est né

de la mémoire de ces filles de mai. »

Monique Bauer



« Souvenirs fragmentaires parmi tous ceux que la vie a submergés, images un instant ressurgies d’un mois de mai en marge, où il faisait beau »
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Zut ! et autres mots

Je n’avais jamais eu l’occasion de lire un abécédaire (en tout cas qui ne soit pas écrit pour des enfants) auparavant, et c’est la rencontre avec l’auteure lors d’un échange autour du Sénégal qui m’a donné envie de lire ce livre, et plus particulièrement la présentation et la lecture des textes qu’elle a fait.



Dans ce livre, on découvre donc les souvenirs d’enfance de Monique Bauer, au fur et à mesure des mots dont elle nous raconte l’histoire. Il n’y a pas d’ordre particulier dans cet abécédaire, et c’est à nous de reconstituer le puzzle des souvenirs pour parvenir à un récit de son enfance. Ce côté m’a bien plu car il permet à chacun de se faire sa propre histoire à sa propre manière. Néanmoins, cela m’a quelques fois dérangé car ce livre n’est pas un livre pour lequel on a vraiment envie de lire la suite, qui est véritablement captivant.



Je suis malgré tout arrivée rapidement à la fin de l’abécédaire car le style de l’auteur est fluide et intéressant. On se retrouve parfois face à des pensées et des idées qui pourraient appartenir à une petite fille, parfois face à celle d’une adulte, ce qui nous donne deux points de vue différents et rend ainsi les textes plus originaux et parfois assez surprenants. J’ai aussi beaucoup aimé le jeu de l’autre avec les mots : les mots deviennent idées, les idées deviennent objets, les objets deviennent mots. Cela nous permet de suivre les pensées de l’auteure, principalement celles de l’auteur enfant et c’est un point de vue que l’on ne trouve pas souvent dans les livres.

De plus la taille des textes varie, allant de quelques lignes à plusieurs paragraphes ce qui permet aux textes de changer totalement, rendant la lecture plus agréable.



Ce livre nous raconte une histoire vraie, ce que je n’ai pas l’habitude de lire, mais l’idée de lire ce genre d’histoire m’a plu car cela permet de partager différentes expériences vécues, de se réapproprier celles des autres.



Cet abécédaire a donc été une lecture agréable, principalement grâce à la plume de l’auteur et je le conseille à tous ceux étant intéressés par le Sénégal, ou aimant tout simplement les autobiographies, car j’ai été contente de le découvrir. Ce livre n’aura néanmoins pas été un coup de cœur, juste une bonne lecture, car ce n’est pas un genre que j’aime beaucoup lire en général, ayant du mal à accrocher avec les histoires vraies la plupart du temps.

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