AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Monique Séverin (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
La peine de l'eau, ou Sisyphe l'Africaine

Merci aux éditions Project-iles et Babelio pour ce roman QI parle de la Réunion et des liens avec la famille.

Marie fait fermenter 7 jus qui symbolisent les enfants mais aussi l’Histoire de l’île et la grande Histoire de la décolonisation.

Les chapitres correspondant aux 7 jus qui sont à la fois cour5 et longs. Le style est fluide avec des phrases en créole.

J’ai eu du mal au début notamment la peur de la piscine où j’avais du mal à comprendre. Puis je suis entrée dans le récit et j’ai trouvé intéressant de montrer la place de la femme réunionnaise qui est un symbole sexuelle et de fertilité.

Une lenteur qui fait penser à la vie tranquille des îles sous la chaleur….

Commenter  J’apprécie          60
La peine de l'eau, ou Sisyphe l'Africaine

Si j’avais pensé voir un «Sisyphe heureux», Badaboum, je me suis trompé car avec Monique Séverin je n’ai vu qu’un Sisyphe valétudinaire et un Sisyphe efféminé. Beuh! Grosse déprime! Un.e Sisyphe affligeante: c’est triste la misère qui s’acharne exclusivement toujours sur les mêmes.

Dès le commencement il y a la souffrance

Souffrance de la mère.

Souffrance de la fille-fœtus qui n’a pas attendu de naître pour souffrir.

Souffrance d’être africaine.

Souffrance filiale pour les ancêtres esclaves.

Souffrance d’être femme.

Souffrance d’être noire.

Souffrance de n’être pas totalement brune car métissée d’ italianité, plutôt noire ou colorée.

Souffrance d’être prise pour une blanche par les kafs, les mauriciens, les komors, les zarabs, les malbars: les autres vraies noires.

Souffrance d’une îlienne hydrophobe, eau haïe de la piscine, de la mer, de sa mère, des siennes.

Souffrance de la femme ex-colonisée.

Souffrance de la femme néo-colonisée.

Souffrance de la femme-objet.

Souffrance sororale pour les femmes blanches soumises.

Souffrance par le vide (sic)

Souffrance par la possession (sic)

Pfou! Pfou!

Mais me dit-on, le ton est entre «doux et l’amer, le rire et la provocation»

Ah tant mieux j’ai cru qu’elle parlait sérieusement. J’ai eu peur! Elle plaisante.

Bref une vie de merde (sic)

J’ai oublié:

Souffrance d’être une auteure créole incomprise s’épanchant en gros créole.

Souffrance d’une auteure secondaire.

Souffrance d’une auteure non appréciée à sa juste valeur (le Nobel lui a échappé, Ah Ernaux celle-là!))

Pfou!

Vraiment une vie de grosse merde (sic)

Un style très libre, «innovant», poétique par moment... à d’autre, érudit surtout pour les choses indo-africaines ce qui ne facilite pas la lecture du métropolitain, expression du cru, phrases charmantes exotiques - Ti zozio blan - néologismes et expressions nouvelles de son cru, maximes célèbres revisitées originalement et même conte savamment mélangés: imaginez le «vaillant petit tailleur» et «les sept nains»

Très travaillé le style! Chapeau... Mais brouillon car chronologie mouvementée: Réunion, Algérie Malgachie, HLM parisien ou/et vice versa

Style même, ésotérique souvent empreint de mystère, d’impénétrable, d’insondable, ce qui rend la lecture acrobatique et parfois illisible et ce, même pour un lecteur raisonnement attentif.

Sans parler que Monique Séverin n’hésite pas à parler créole, à parler gros créole, à parler gros gros créole et donc un charabia, un «causer petit-nègre» et cela ... souvent .

Exotique c’est! Pour le métropolitain, homme blanc dévirilisé, blanc, en fait pas une couleur, une non-couleur, qualification par l’absence de, juste retour des choses me direz-vous, les yabs et les zorèys* ne sont pas colorés. Ils sont incolores! Beurk! Tant pis pour eux!

Une France devenue métropole, différente de la Réunion, qui elle, est un pays insulaire.

Un style personnel certes, (redite) travaillé, artificiel et excessivement précieux, îlien comme son auteure en quête du coup de patte qui la fera éclore. Mais bien!

Une police pour le moins aérée, l’air du large, qui facilite la lecture, 220 pages a ramener à 100 pages environ. Pour la compréhension cela demande concentration: 400 pages du code civil.

J’ai encore oublié. Argh :

Souffrance familiale, mère, père, frangins mais dans son malheur, elle a encore de la chance elle a échappée au pédophile!

Franchement une vie de merde.

Une première de couverture qui m’a accroché après le thème sur l’Afrique,

bichrome: sur les 2 tiers du bas, un jaune ivoire légèrement rosé, le haut avec une photo de buste de mannequin de femme, pas du tout africaine mais blanchâtre, un comble, à poil coiffé d’une visière et portant des lunettes: un rien habille ces insulaires mais les sens : pschitt , sur un joli fond bleu, avec petit rocher de mer mais pas du genre rollin’stones , non, poreux plutôt pour mollusques bivalves.

Un livre qui fera plaisir aux minorités ex-coloniales, coloniales, néo-coloniales**, soumises, indo-africaines et artistiques. Il n’est pas sur, malgré le ton «doux/amer» «plein de rire» «provocateur» et exotique qu’il ait le même effet sur la minorité mâle-blanc métropolitaine conchiée à longueur de bouquin.

Un livre, qui, certainement «résonnera fortement» dans l’hémisphère sud indo-africain en tout les cas beaucoup mieux qu’en métropole où néanmoins il est proposé à la vente. Reste à savoir où l’auteur en retirera le plus de bénéfices en pays conquis et occupé ou en métropole?

Souffrances (ça y est j’ai fini) d’une «bâtarde» auteure «créatrice», regroupées dans cette autofiction, autoflagellation, autodénigrement, auto-tout bien dans l’air du temps, qui parle d’elle et seulement d’ elle seule. Heureusement me direz-vous car si elle avait à parler des autres...On espère sincèrement que sa littérature thérapeutique lui a fait du bien.Pour le lecteur c’est autre chose

« Guillerette, je suis » p 175, ah tant mieux «exténué je suis»

Un livre d’une tristesse mais d’une tristesse a faire pleurer Zavatta, non pas Zavatta il est non-couleur plutôt Chocolat. En fait il vaut mieux être un Sisyphe mecton (même à Cayenne) que féminin car celui-ci lorsqu’il redescend chercher son rocher il est heureux car il ne pense pas et si en plus il peut se griller une cibiche: what’s else? Mais une Sisyphe femme….Ah la la Je déprimais de n’être qu’un gonze testostéroné mais là ça va mieux! Merci Monique! Hummmmmmmm !

Pour ma part ce livre chicaneur m’ a été proposé en échange d’une critique: c’est chose faite: j’ai râlé et chicané aussi mais avec douceur parfois amertume, un tantinet provocateur, sans être exotique mais en «vilin» métropolitain et surtout avec compréhension et énormément d'empathie!

Je vais vite le refiler, ouaaa, il n’y a pas de raisons à ce que je sois le seul a avoir déprimé.

« Dieu a dit : il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux mais ça sera pas facile... » Coluche



*le Français est dur d’oreille dès qu’on lui parle une autre langue que la sienne: un handicapé voilà tout

** Il «semblerait» que la Réunion soit une île inhabitée et investie seulement au XVI siècle par les portugais et donc Monique Séverin peut se rassurer elle n’est pas une colonisée mais peut-être bien une descendante de colone !
Commenter  J’apprécie          30
La peine de l'eau, ou Sisyphe l'Africaine

Je viens de terminer la lecture de ce livre.

Et je dois dire "enfin"...



Amoureux des découvertes et visions différentes du monde j'ai sélectionné et reçu le livre avec une attente considérable.

Attente qui a été considérablement déçue....



Non pas que l'écriture soit désagréable. Parfois poétique, souvent aérée, le verbe était fluide.

Mais le corps du texte ne m'a vraiment pas accroché...





Tout d'abord l'auto apitoiement omniprésent. Et le malheur d'être né de la mauvaise couleur, dans la mauvaise famille. Au delà de l'avis c'est plus le manque de perspective et de volonté qui m'ont déplu.

Quel que soit le lieu de vie qui était décrit



Ensuite la chronologie incompréhensible, ou brouillonne pour être plus modéré, m'a fait complètement perdre le fil de pensée de l'auteur. Pourtant j'ai beaucoup aimé "dans la jungle des villes" de B Brecht qui peut en décontenancer plus d'un !

Du coup j'ai eu un mal fou à le terminer !



Bref déçu...

Commenter  J’apprécie          10
La Batarde du Rhin

Si les premières pages m'ont été un peu difficiles à suivre -le temps d'entrer dans la narration particulière de l'auteure sans doute- je dois dire que le reste -à part quelques petites longueurs et pas mal de personnages dont parfois on ne sait plus qui ils sont- m'a convaincu. C'est un roman pas banal, fort, poignant et violent. Des histoires de femmes fortes qui veulent vivre avec les hommes mais pas à leur service. C'est aussi un beau roman sur le combat des femmes noires tant en Europe qu'à la Réunion où l'on peut être jugé sur les différentes teintes que peut prendre la peau métissée. Une belle réflexion sur le droit des femmes à disposer de leur corps et non plus à subir les assauts des mâles en rut. Les femmes du livre, Leni en tête n'ont pas hésité, par amour, à transgresser l'interdit du passage à l'acte et de l'enfantement, quitte à se faire rejeter ensuite toute leur vie. Monique Séverin parle aussi de la lignée, la descendance, l'hérédité et la préférence des mères -les pères sont très absents de ce roman ou lorsqu'ils sont présents, ce n'est pas dans leur meilleur rôle- pour l'un de leurs enfants en qui elles placent leurs espoirs.



Monique Séverin place son roman entre l'Allemagne et la Réunion. Elle aborde les Lebensborn et leurs pratiques inhumaines pour faire naître de bons aryens, ces lieux où de jeunes femmes blondes étaient violées par des soldats blonds et devaient donner naissance à la future race pure selon les nazis. Elle écrit aussi sur l'histoire de son pays, la Réunion, l'histoire des familles, les blancs et les noirs, qui parfois se rencontraient souvent un homme blanc avec une femme noire -l'inverse de l'Europe. Certaines femmes enceintes étaient laissées de côté, d'autres prises en charge par la famille blanche avec plus de moyens financiers. Puis, les rancœurs, les jalousies, les peurs de se montrer avec une personne pas digne de son rang.



Dans une langue particulièrement élégante et belle voire poétique, Monique Séverin livre un roman dur et beau qui commence par ces mots :



"L'île était là, devant elle. Kozima la regardait approcher. Une montagne, placide, sommet de plus de trois mille mètres qui venait à la rencontre du paquebot, sans précipitation. Ce qu'elle allait y trouver, elle l'ignorait, cela n'avait pas d'importance. Approcher, comprendre, saisir l'aléatoire qui l'avait condamnée, forme refusée, réduite, objet de honte, dans un pays d'Europe, celui où elle était née, que ses cellules corrompues pouvaient dégrader." (p.7)
Lien : http://www.lyvres.fr
Commenter  J’apprécie          10
La Batarde du Rhin

Ce livre de Monique Sévère traduit bien l'ambiance de la guerre et après-guerre pour ces femmes et hommes de couleur de peau différentes qui s'unissent. Les problèmes rencontrés par ces couples et leurs enfants y sont relatés avec justesse et la lecture de ce livre ne peut pas nous laisser indifférent. Je regrette le nombre de personnages de ce roman et les retours en arrière nombreux qui m'ont parfois fait perdre le fil de l'histoire. L'écriture est agréable et bien construite.
Commenter  J’apprécie          00
La Batarde du Rhin

Une jeune femme est dans un avion qui l’a conduit vers l’Île de la Réunion. Nous sommes quelques années après la seconde guerre mondiale. Cette île de l’Océan indien incarne une certaine beauté, par son volcan, par ses cascades ou sa végétation luxuriante. Dans mon esprit de lecteur. C'est vers ce paradis que si dirige Kozima Scherrer. Mais encore faut-il comprendre les motivations de cette femme allemande, métisse…



Kozima est une bâtarde du Rhin. Ainsi furent nommés les enfants nés des relations entre de jeunes allemandes et les soldats des troupes coloniales françaises en faction pendant plus d’une année en Rhénanie après la première guerre mondiale. Louis Gallieri, soldat réunionnais de ces troupes désignées encore aujourd’hui de tirailleurs sénégalais, va entretenir avec Leni une jeune femme de 19 ans une idylle avant d’être brutalement rapatriés vers sa terre d’origine. Kozima qui rencontre le contexte dans lequel elle est née plonge le lecteur progressivement dans une atmosphère encore plus trouble que celle proposée par Didier Daeninckx dans Galadio. Ces deux romans sont dans leurs premières parties construits de la même manière.
Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Monique Séverin (15)Voir plus

Quiz Voir plus

Quelle poésie est la plus ancienne ?

Lequel de ces deux recueils a été publié EN PREMIER: "Capitale de la douleur" (P. Eluard) ou "Les trophées" (J.-M. de Heredia) ?

Capitale de la douleur
Les trophées

12 questions
26 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}