Par-dessus tout, et dans tout ce qu'il a écrit, y compris ses articles dans la presse, il aura été un véritable écrivain, sans forfanterie comme sans complaisance. Il n'a jamais joué les artistes hypersensibles, il a simplement été un écrivain, de bout en bout, un homme qui a détesté tout ce qui était frelaté, prétentieux ou académique dans le monde des lettres, mais qui a toujours voué un culte inaltérable à la littérature. Il croyait aux livres, et il voulait en écrire un qui soit vraiment grand. C'était un gamin de province, qui voulait vivre de sa plume, et l'homme cosmopolite qu'il est devenu a réalisé ce rêve. Il a adoré sa famille, vécu de son esprit, et a laissé en mourant un livre qui restera. Il est difficile d'imaginer que quelqu'un, quelque soit sa ville, puisse en faire davantage.
(fin de l'introduction d'Adam Gopnik, p. 13)