Gabrielle dévia le regard vers la montagne qui s'élevait non loin après la forêt. Cette barrière de roches et de terre séparait le pays de Badran du territoire d'Amaza. Bientôt, la jeune fille passerait la frontière, elle en était excitée et effrayée, jamais elle n'était allée aussi loin.
— Gabrielle, voici Andar, mon ami. Il nous hébergera cette nuit, présenta Arthagnen alors que la jeune fille passait le seuil de la maison. Andar, Gabrielle est... mon apprentie.
— Pardi ! Voilà une bonne affaire. La ptiote peut dormir avec Anhiel au fond. Toi, je te laisse la grange au-dessus, tu tiendras compagnie à tes chevaux !
— Toujours un plaisir de te voir.
Arthagnen prit ses aises à table tandis que l'hôte lui servait une bière. Il demanda s’il y avait une couturière dans le village afin de trouver des habits de voyage pour Gabrielle alors que la jeune fille l'imitait et trouvait place sur la chaise la plus éloignée des deux hommes comme pour ne pas les déranger. Andar donna au chasseur quelques indications avant de taper sa chope contre la sienne. Ils échangèrent des nouvelles, des rumeurs de toutes parts.
« Je refuse de croire que c'est le sang qui détermine le rang, le destin ou la place d'un homme, objecta la jeune fille.
- Alors, qu'est-ce qui le détermine ? demande le prince.
- Tes actes... et ta foi en ce que tu accomplis. »
C'est votre héritage, votre devoir, vous êtes fait pour cela.