Citations de Murray Head (19)
Ev'ry time I look at you
I don't understand
Why you let the things you did
Get so out of hand
You'd have managed better
If you'd had it planned
Now why'd you choose such a backward time
And such a strange land ?
[...]
Jesus Christ
Superstar
Do you think you're what they say you are?
J'avais l'air d'un enfant heureux, mais j'ai su très vite ce que c'était de grandir tout seul. Mes parents m'ont donné le sentiment qu'il y avait une relation charnelle entre nous, pourtant, en y réfléchissant des années plus tard, je n'ai aucun souvenir d'eux me prenant dans leurs bras. Parfois les parents se contentent de jouer un rôle pour leurs enfants, de faire semblant d'entretenir une telle relation.
C'est sans doute ma chanson la plus familière aux oreilles du public français, mais "Say It Ain't So Jo" n'est pas, comme le pensaient nombre d'habitants de l'Hexagone, [.......] une chanson d'amour. C'est au contraire un cri de révolte, celui que pousse un peuple quand il comprend que son héros l'a trompé et que cette vérité dévoilée est un tel déchirement qu'il en demande, encore et encore, la confirmation au héros déchu.
Les valeurs humaines ont changé. Les années Thatcher ont encouragé la mentalité du chacun pour soi et le matérialisme. Le résultat, c'est que la plupart des gens riches ne pensent aujourd'hui qu'à l'argent et que ceux qui sont pauvres sont forcés d'y penser également.
[.......]
Par contre, il me semble que la France, avec le système des trente-cinq heures et les congés payés, a su beaucoup mieux maintenir que son voisin ses valeurs humaines et familiales. Quand on est à la campagne, dans les provinces, on retrouve la France de Pagnol, sa vivacité et la richesse de son âme. Pour cela, j'ai décidé de passer le reste de ma vie en France, si l'on m'y acceptait, et probablement y mourir.
Dans les deux premiers chapitres des "Confessions d'un enfant du siècle", de Musset, on ressent cette atmosphère unique de l'après-guerre. Pour lui, c'étaient les guerres napoléoniennes, mais on s'y projette facilement : un désert de ruines, de bâtiments bombardés, et dans ce désert on voit des germes qui commencent à pousser sur un désespoir tout à fait naturel. C'est l'après choc.
[A propos de son premier mariage]
J'avais remarqué lors de plusieurs mariage d'amis que plus la cérémonie était pompeuse, plus on oubliait le sens de ce qu'on était en train de faire.
[.......]
On voulait se marier dans l'église la plus petite possible.
[.......]
Quand le curé a mis son étole par dessus nos mains, quelque chose s'est passé, une force, un sentiment très puissant.
Partout, il y avait de la peur, pour la première fois je sentais le poids de la répression en Europe même. [.......] La dictature freine toutes formes d'évolution, tout ressemblait à des champignons élevés dans le noir. La jeunesse n'arrivait pas à respirer ou à créer.
[Dans l'Espagne sous Franco]
" Sur chaque chose, il peut y avoir deux points de vue, alors pourquoi privilégier l'un ou l'autre ? On ne peut jamais être sûr à cent pou cent. C'est peut-être pour cela que je manque de conviction. (Murray Head)
Alors il s'est mis à hurler /
" Ça n'a pas d'importance ! Fais toi une putain d'opinion, et là, si tu trouves quelqu'un qui peut te prouver que son opinion est meilleure, alors changes-en, mais au moins commence par en avoir une ! (Ken Scott)
[.......] Cette petite discussion insignifiante a changé toute ma vie.
Clive Davis m'a téléphoné pour me dire que mon idée pour la pochette n'était pas viable. D'ailleurs, une trentaine d'années après, dans sa biographie, il évoque un artiste qui préfère céder un ou deux points de royalties sur son disque pour avoir la pochette de son choix. Il n'a pas nommé l'artiste. Je m'en fou, j'ai eu ma pochette.
[Visite du camp de concentration d'Auschwitz]
On pouvait se concentrer sur chaque souffrance individuelle et comprendre ainsi ce que notre semblable est capable de nous infliger, selon les circonstances et l'environnement.
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Plus tard, je me souviens avoir été estomaqué par la vision des hommes émaciés derrière les grillages des camps serbes et kosovars dans les années 90. Il semble qu'aucune image, même les plus horribles, ne puisse empêcher l'homme d'accomplir le pire si l'envie lui en prend. [
[en parlant de Jimi Hendrix]
Notre moteur n'était pas de gagner de l'argent mais de jouer. Jouer à tout prix et se faire connaître. Jimi souffrait de n'avoir pas conquis son pays, comme il l'avait fait pour l'Europe. Ça ne lui suffisait pas, il voulait être connu en Amérique. C'était un type vraiment doux et j'étais étonné de voir à quel point il travaillait sans arrêt son jeu de guitare. [.......] Il était subtil, sensible, et doux comme le velours, parlant à voix basse. Même dans cette époque frénétique, il affichait une sagesse et un calme que j'ai rarement rencontrés. [.......] Il était intéressé par tout, très cultivé.
Cette nuit-là, elle était l'essence de la féminité, la ressource profonde, l'aspect le plus positif de la créativité. [Suze, sa première épouse lors de la naissance de leur premier enfant]
Elle avait un extérieur dur et quelque part un cœur, mais il y avait une sorte de vide entre les deux.
C'est une force d'être curieux.
Ma malédiction se nommait Mme Sérieux, je l'ai eue comme professeur et elle est devenue ensuite proviseur. Une femme ambitieuse, pincée, pointue et complètement dénuée du sens de l'humour. Pour moi, elle était comme la méchante sorcière de l'Est dans "Le Magicien d'Oz".
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Elle m'a tellement appris à "ne pas être" ! Toute notre éducation reposait sur cet axiome : ni amour ni respect pour l'enfant.
L'intelligence, c'est la capacité de s'adapter à son environnement.
Et ma femme :
- Prends-le, fais-le, on a besoin d'argent !
Alors je me suis prostitué, pour la première fois de ma vie. Et j'ai payé : c'est le seul film dans lequel j'ai tourné qu'on voit tout le temps ! Dans n'importe quel pays, vers minuit il y a ce vieux truc à la télé...
[A propos du film "Madame Claude"]
Dans le passé, j'ai souvent été surpris par la rapidité avec laquelle mon état d'esprit m'aidait à prendre de la distance et à justifier, à mes propres yeux, toutes les situations embarrassantes ou les erreurs manifestes dans lesquelles j'avais pu tomber, fut-ce au prix de me mentir à moi-même. Une petite voix me disait : "Tout va bien, personne ne t'a vu te rendre ridicule, personne ne regardait, ils ne faisaient même pas attention à toi!" C'est aussi pour cela que j'ai toujours éprouvé des difficultés à solliciter l'opinion des autres sur moi. J'ai ainsi eu du mal à me faire une idée objective de qui j'étais.