Ce n'est pas tous les jours que l'on visite une exposition dont le public est 100% féminin et pourtant, tel fut le cas lors de mon passage au musée Galliera pour contempler l'exposition "Sous l'empire des crinolines". Cela remonte déjà à quelques années mais l'occasion m'a récemment été offerte de me replonger dans le catalogue de l'exposition et de revivre cette visite pas tout à fait comme les autres.
Comment résister, quand on est femme, à l'attrait magnétique qu'exerce cette période de la mode féminine, ces 15 petites années, 1855-1870, pendant lesquelles les femmes (de la bourgeoisie et de la haute-société) furent soumises à la mode la plus fascinante en même temps que la plus ridicule ?
Elisabeth de Bavière, Scarlett O'Hara, Margaret Hale, Julia Angellier et toutes ces autres femmes, héroïnes réelles ou fictives, ont soumis mon imagination à la gymnastique la plus complexe pour comprendre par quel prodige elles arrivaient à se mouvoir et à passer les portes affublées de leurs cages d'osier et de crin, et par quel miracle elles parvenaient à respirer, leur taille de 50 cm (mensuration exacte de Sissi) prise dans des corsets où je ne rentrerais pas même une cuisse !
Le catalogue, puisqu'il est ici question de lui, reprend point par point les œuvres et pièces de collection qui furent exposées aux yeux des visiteuses (et des probables rares visiteurs que je n'ai pas croisés) : robes de journée, de dîner, de soirée, de cérémonie mais aussi chapeaux et souliers de toutes sortes. Sans oublier le cortège incroyable et infini des accessoires : ombrelles, mouchoirs, gants, carnets de bal, réticules, bijoux, diadèmes et barrettes emplumées, éventails, châles, rubans... Et, le plus intime pour la fin, l'envers du décor avec les dessous, jupons, corsets, bas, chemises et autres gorgerettes.
A travers les pages du catalogue, le voyage dans le temps éprouvé lors de la visite reste intact ; les dentelles livrent leurs secrets d'alcôve. Les témoignages laissés par l'art sont nombreux, comme en témoignent notamment les scènes de pique-niques champêtres peintes par Manet, ou encore les premières photographies parmi lesquelles se trouvent en bonne place les portraits officiels de l'impératrice Eugénie qui fut la grande instigatrice de cette tendance en France.
Enfant, puis adolescente et adulte, je me suis tellement intéressée à cette mode que j'aurais pu entrer chez Worth en qualité de première vendeuse ! Ce catalogue offre un régal de froufrous, avis aux amateurs.
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J'ai vu cette exposition, qui était vraiment magnifique. Moi, ça me fait toujours quelque chose de voir ces belles robes en vrai :) L'époque des crinolines n'était pas ma préférée, mais cette exposition m'a fait l'aimer!
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