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Citation de Cielvariable


Béatrice saisit son chandail préféré, un vieux coton ouaté gris du camp du lac Ouareau. C’est là qu’elle passait ses va­cances quand elle était plus jeune et qu’elle a travaillé comme monitrice cet été. Ça lui fait du bien de retrouver un objet aussi familier dans un endroit où tout est nouveau. Elle plie le chandail à la verticale, comme sa mère le lui a appris, et le place dans son placard. Elle accroche une robe à un cintre quand elle entend un bruit de pas dans le corridor. Emma entre dans sa chambre, les cheveux ébouriffés,
vêtue d’un vieux t-shirt et d’un boxer qui a connu des jours meilleurs.

Elle salue son amie en bâillant et ouvre un tiroir au hasard.

EMMA : Mon Dieu, viens pas me dire que tu plies tes petites culottes ?

BÉATRICE : Ben oui, pourquoi ? Tu fais quoi, toi ?

EMMA : Je les mets en boule dans mon tiroir de sous-vêtements ! Ça se froisse pas, des petites culottes. À quoi ça sert de les plier ?

BÉATRICE : Je sais pas. C’est mieux rangé quand j’ouvre mon tiroir, pis je peux voir ce que j’ai.

EMMA : Mais pourquoi ? Tu prends pas la première au hasard ?

BÉATRICE : Ben non, il y en a qui vont mieux sous tel type de vêtement, il y en a qui sont plus confortables, ou plus sexy, ça dépend de mon mood.

EMMA : Tu te compliques la vie. T’as pas entendu parler de la méthode de Mark Zuckerberg ou de Barack Obama ? Ils s’habillent pareil tous les jours pour pas perdre leur temps à prendre des décisions inutiles. Comme ça leur cerveau demeure libre pour les décisions importantes.

BÉATRICE : Es-tu en train de me dire que t’es la Barack Obama des bobettes ?EMMA (en éclatant de rire) : Ha ! Peut-être que je justifie mon désordre comme je peux. On va se promener quand t’as fini ?

Béatrice acquiesce et tend la main vers son téléphone qui vibre.

BÉATRICE (en roulant les yeux) : C’est ma mère. Ça fait genre dix textos qu’elle m’envoie ce matin.

EMMA : C’est vrai qu’elle avait l’air un peu stressée, hier soir, en partant.

BÉATRICE : Stressée, tu dis ?

EMMA : Au moins elle a fini par dire oui.

BÉATRICE : Au moins.

EMMA : Qu’est-ce qui l’a fait changer d’idée, tu penses ?

BÉATRICE : Quand elle a rencontré ta tante, cet été. Elle est revenue un peu plus rassurée. Je pense qu’elle l’a trouvée spéciale, mais fiable.
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