NOUVELLE : LE NÉCROPHILE
J'ai de nouveau tourné mon attention vers le cadavre de Mouli. Quand il a ouvert les yeux, j'ai voulu hurler, mais je n'ai pas pu produire le moindre son. Il a fait un violent effort pour s'asseoir sur le lino, en rentrant quelques-uns de ses boyaux gluants dans la plaie béante qui lui ouvrait le ventre. Ses yeux bleu saphir ressemblaient à présent à de grosses perles sombres. Il bougeait lentement, difficilement. Mais lorsqu'il m'a vue, il a souri.
Il est parvenu à se mettre sur pied et s'est avancé vers moi avec la démarche d'un vieux poivrot arthritique. Épouvantée, j'ai reculé d'un pas. Mais il a continué à s'approcher, sans paraître se soucier des intestins qui pendaient de son ventre ouvert. Ça n'avait rien à voir avec les films : il n'y avait pas de musique, la lumière était complètement nulle, et ça SENTAIT le sang, la bile et d'autre choses encore beaucoup plus répugnantes. Je me suis enfuie.