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Citation de Sodapop_Curtis


La redistribution corrective comprend habituellement deux types de transfert de revenus : des programmes d'assurance sociale qui prennent en charge une partie des frais de la reproduction sociale pour ceux qui disposent d'un emploi stable, les ouvriers des grandes entreprises ; l'assistance sociale fondée sur la vérification des ressources, qui fournit une aide ciblée à l'armée de réserve des chômeurs et des personnes en sous-emploi. Loin d'abolir la différenciation de classe, ces corrections la renforcent et la reconfigurent. Leur effet général est de détourner l'attention de la division de classe entre travailleurs et capitalistes pour la rediriger vers la fracture passant au sein de la classe ouvrière entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n'en ont pas. Les programmes d'assistance sociale orientent vers les pauvres non seulement l'aide mais l'hostilité. De tels remèdes, évidemment, fournissent une aide matérielle nécessaire mais ils contribuent également à cimenter des différenciations qui mener à l'affrontement.
Cette logique vaut de manière générale pour la redistribution corrective. Quoique cette approche vise à remédier à l'injustice économique, elle laisse intacte les structures profondes qui engendrent l'inégalité de classe. Aussi les réaménagements superficiels se multiplient-ils sans fin. Ceci contribue à donner de la classe la plus désavantagée l'image d'une classe déficiente et insatiable, ayant besoin de toujours davantage d'aide. Elle peut même parfois apparaître comme un groupe privilégié qui reçoit un traitement spécial et des largesses qu'il ne mérite pas. Ainsi, une approche qui vise à redresser les injustices de redistribution peut finir par créer des injustices de reconnaissance.
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