Dès mon arrivée, j’étais choquée par ce comportement éhonté ainsi que par la grossièreté et l’impudence de ces gardiennes. Elles l’exprimaient sans honte et s’en vantaient ensuite avec fierté comme s’il s’agissait d’une prouesse remarquable. Elles m’ont remis un ensemble synthétique composé d’un manteau et d’un pantalon de couleur bleu marine. Je l’ai refusé en rétorquant que j’exigeais des vêtements confortables. « Tu n’as pas le choix », m’ont-elles répondu en y ajoutant un foulard noir aux fleurs blanches, un bandeau pour les yeux et un tchador. Une fois habillée de ces nippes, j’ai été emmenée directement à l’interrogatoire.